Dans l'épisode précédent :
Après des décennies de préjugées envers l'oeuvre de
Jane Austen, pour le joli sourire d'une babéliote, Pascal ravale son orgueil et se décide : il fera partie de ceux qui ont l'ont lue.
Dévoré en quelques jours, P&P (comme on se doit de l'appeler dans les milieux autorisés) est une révélation et notre héros fait son coming out sur Babelio dans une critique qui lui attira autant de déclarations d'amour que de menaces de morts. *
Depuis, Pascal a un poster de P&P au dessus de son lit**, il a regardé (et aimé)les adaptations Tv et ciné et essaie de persuader son entourage que
Jane Austen est un auteur majeur.
Quelques semaines plus tard un certain Monsieur KRAUZE lui propose de recevoir un nouveau roman s'inscrivant dans le monde d'
Orgueil et Préjugés. Notre héro n'a maintenant plus que quatre jours pour poster sa critique. Qu'en a-t-il pensé ? Ce roman porte-t-il vraiment le sceau du Best Seller comme le prétend KIRKUS REVIEW ?
Jo BAKER écrit-elle aussi bien qu'elle pose pour la photo de promo ? Qui jouera dans le film qui en sera adapté ? La critique de «
une saison à Longbourn », c'est tout de suite après la pub... Ne zappez pas.
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Bernard Minier hier soir, une tuerie :
le Cercle de
Bernard Minier édité chez XO... (une critique très prochainement sur cette chaine) : http://www.youtube.com/watch?v=SeFpxUQGglA
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REPRISE DE L'EMISSION
Une saison à Longbourn se veut « un regard pertinent et original sur le monde d'
Orgueil et Préjugés à partir du point de vue des domestiques ».
Les gardiennes du temple m'avaient averti : Nombreux sont ceux qui se sont essayés à broder sur Lizzy, Darcy et Cie... rares sont ceux qui l'ont fait avec talent. Alors quoi ?
Jo Baker écrit bien, efficace, élégant sans fioriture ni effet de manche.
Une histoire d'amour plutôt classique et bien menée entre deux personnages sympathiques.
Des personnages secondaires importants et bien travaillés (mention spéciale à Ptolémé Bingley).
La trame de P&P est tout à fait respectée et, surtout, les personnages originaux ne sont pas trahis.
Les Bennet, Darcy, Bingley et autres Wickam ne sont ici que des personnages en toile de fond dont on suit de loin en loin les agitations. Il n'y a guère qu'avec Monsieur Bennett que l'auteur prend des risques en lui inventant un « avant P&P ». On sent également que Wickham n'est pas le personnage préféré de
Jo Baker...
Pour le reste, l'action d'
une saison à Longbourn suit celle d'
Orgueil et préjugés mais aux côtés de Sarah, la domestique ,de Mrs Hill l'intendante, et de Jack le valet. Ne vous attendez donc pas à retrouver les bals et les interminables parties de Whist, les domestiques y sont rarement invités. Par contre, vous découvrirez le presbytère de Monsieur Collins par les yeux de Sarah puisqu'elle suivra sa maîtresse dans sa longue visite dans le Kent. Vous irez même dans les cuisines de Pemberley. Vous saurez comment on lave les jupons tâchés des demoiselles Benett et comment l'on vide les pots de chambres dans le cabinet d'aisance. C'est carrément moins Glamour que les uniformes des Officiers à Meryton mais plus proches des préoccupations du petit peuple de l'époque.
L'histoire de Sarah et Jack aurait pu exister sans l'univers de Austen (les chapitres se situant en Espagne sont d'ailleurs très intéressant) mais sans doute
Jo Baker aurait-elle moins attiré de lecteurs. Commercialement, c'est bien joué... Au niveau littéraire ce livre n'est pas indispensable, mais loin d'être à fuir comme d'autres rejetons de P&P si j'en crois les critiques.
Au final, j'ai passé un bon, moment de lecture, j'ai eu plaisir à retrouver l'environnement de
Orgueil et préjugés , je n'ai à aucun moment crié au scandale ou à la trahison. J'ai découvert des aspect passés inaperçus chez Austen (le contexte de la guerre contre le français).
Bon... de là à qualifier ce roman d' « audacieux et subversif », de « bonheur de lecture », il y a un pas que je laisse les critiques américains franchir.
Je ne vous laisserai pas avant d'avoir remercié Valentine de chez Stock et Babelio pour leur opération Masses Critiques.
Pour finir, quelqu'un peut-il m'expliquer ce qu'est ce Downtown Abbey à qui l'éditeur et les critiques font référence ?
Si vous trouvez cette critique trop longue, vous en trouverez une version allégée genre « reader's digest » dans la rubrique citations...
* Pour être tout à fait exact, une lectrice m'a écrit :« j'aime bien ce que tu écris» tandis qu'un lecteur me fustigeait: « Tu dis n'importe quoi ! »
** Pour être tout à fait exact, il s'agit d'un poster de Keira Knightley en petite tenue...