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« Au fait, comment sais-tu que ce sont des poiriers ?......
-Parce que les fleurs sont blanches,.... 
Un instant, vous regardez des poiriers en fleur et l'instant d'après quelqu'un vous dit que votre fils a une splénorragie. ».....

Gerard a trois fils, des jumeaux de seize ans, Kees et Klaas, et un autre plus jeune, Gerson. Sa femme l'ayant quitté pour un autre, il les élève seul. Un bête accident de route va chambouler l'existence fragile de ce nucleus exclusivement masculin qu'un petit chien vient compléter......
S'habituer, vivre avec la nouvelle situation extrêmement difficile, voilà le pitch de ce récit que l'auteur aborde dans un style très dépouillé. « S'habituer....On dit parfois que le temps guérit toutes les blessures. Un cliché terrible, que les gens sortent quand ils ne savent vraiment plus quoi dire.....Et puis : quand a-t-on fini de s'habituer ?....Où est le terminus de l'habitude ? ».
L'auteur néerlandais dans ce deuxième livre que je lis de lui, me happe à nouveau dès les premières phrases. Dans une prose très simple, il aborde un sujet difficile, sans mélo, ni psychologie complexe. Mais l'émotion est omniprésente dans cette simplicité qu'il renforce avec des dialogues et petits détails. Avec lucidité et calme, il nous guide à travers ce drame familial, vers une fin qu'il annonce très vite dans un compte à rebours.
C'est triste, poignant, délicat......Gerbrand Bakker est sans aucun doute, un auteur à ne pas passer à côté.

« Toujours novembre, toujours la pluie
Toujours ce coeur vide, toujours ».
J.C. Bloem (1887-1966).
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Tout en émotion, Gerbrand Bakker nous offre un livre poignant, plein d'amour mais un roman où les émotions sont comme retenues. Pas de cri, pas de crise de larmes et pourtant cela se justifierait. Un roman d'ambiance presque en douceur mais le terme.n'est pas approprié, peut-être que pudeur est plus adapté.
Je suis admirative devant cette capacité à faire passer tant d'émotions avec si peu de mots . L'ambiance est comme feutrée et pourtant il se passe des drames. Même lorsque le père et ses trois fils sont victimes d'un accident de voiture, il n'y a pas de cris, de larmes, seul le plus jeune Gerson, celui qui sera gravement blessé dira " Aïe" face au choc. Il faut donc être sacrément doué pour faire passer tant d'émotions dans une retenue constante.
L'histoire se résume en quelques mots, un père se retrouve seul avec ses trois fils et leur chien. La mère est partie vivre sa vie en Italie.
Un déplacement, un accident de voiture et le drame, le plus jeune devient aveugle.
Je suis vraiment séduite par le style de cet auteur que je découvre par ce livre qui est visiblement un de ses premiers.
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Je remercie la Librairie Coulier de Castres pour la lecture du roman « Parce que les fleurs sont blanches » de l'auteur néerlandais Gerbrand BAKKER. Publié en ce début d'année 2020 aux éditions Grasset ce roman est déchirant !
Klaas et Kees sont deux frères jumeaux de seize ans. Gerson, de trois ans leur cadet, souffre parfois de cette complicité, notamment lors du jeu qu'ils ont inventé et que Gerson appelle « noir », une sorte de partie de cache-cache.
p. 10 : » Vous, vous êtes deux, disait-il parfois, moi je dois tout faire tout seul. «
Gerard élève seul ses trois fils depuis que sa femme a quitté le foyer, envoyant une unique carte postale d'Italie par an pour leurs anniversaires. Gerson semble le plus affecté par cette absence.
p. 24 : » Notre mère qui, un jour, était partie dans la grande voiture qui brillait pour ne plus jamais revenir. «
S'il aime ses enfants, Gerard n'en reste pas moins maladroit, un peu en dehors de son rôle de parent. Ce jour-là, en route pour rejoindre leurs grands-parents, ils sont victimes d'un tragique accident de voiture. Si Gerard et les aînés s'en sortent relativement bien, Gerson va rester plusieurs jours dans le coma. Il sera pris en charge par un infirmier très investit, dont le rôle dans sa convalescence sera essentiel et un soutien pour Gerard, père totalement dépassé par les événements.
p. 69 : » Vous devez parler à Gerson le plus possible, et le toucher. On a connu des cas de patients dans le coma qui, d'une manière ou d'une autre, communiquaient avec les personnes présentes à leur chevet. Même dans le coma, certains entendent et sentent. En parlant et en touchant Gerson, en interagissant avec lui, vous pourriez, pour ainsi dire, le tirer de son sommeil. «
Lorsqu'il se réveille, Gerson réalise qu'il est aveugle. Tous réapprennent donc à communiquer pour guider le jeune Gerson. Mais l'amour et le soutien de sa famille suffiront-ils à Gerson ?
p. 119 : » Gerson était vivant, ses blessures guérissaient et il devait maintenant s'habituer aux séquelles de ses blessures. Mais comment s'habituer à ne plus jamais rien voir ? «
Ce roman de Gerbrand Bakker m'a happée par sa prose envoûtante. Une tragédie douce amère, où se côtoient pudeur et amour avec une intensité indicible.
La place du petit chien dans cette famille si attachante est primordiale. A l'intérieur de ce cocon rassurant se mêlent les voix des jumeaux adolescents aux pensées intérieures de Gerson.
Une fois de plus, l'auteur exploite les liens entre père et fils en milieu rural, entre obligations familiales et besoin de liberté.
Malgré le drame, la lumière traverse littéralement ce roman.
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Il aura suffit de poiriers en fleurs et d'un moment d'inattention pour que la vie de Gérard, de ses jumeaux Kees et Klaas et de leur petit frère Gerson, basculent. Victimes d'un accident de voiture alors qu'ils se rendent chez leurs grands-parents, Gerson, le plus touché, tombe dans le coma et se réveille aveugle. Une réalité difficile à admettre pour un garçon de 13 ans, même si toute sa famille est là pour l'épauler...
Comment envisager l'avenir ?
Un court récit, très émouvant, qui narre le quotidien et les relations d'une fratrie qui essaie de surmonter les aléas de la vie. C'est raconté avec beaucoup de simplicité. le texte est délicat, d'une grande beauté.
« Toujours août.
Toujours le soleil.
Toujours notre coeur vide »
Une lecture bouleversante.
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Ce roman néerlandais illustre à merveille le dicton « less is more ». En quelques touches noires (ex : le jeu de cache-cache, la privation de lumière) et blanches (ex : la couleur des poiriers en fleur), Gerbrand Bakker a composé une ode à l'absence. L'absence de la mère qui abandonne ses enfants pour refaire sa vie en Italie. L'absence du sens quand Gerson, le petit dernier, perd la vue (« nous vivons dans un monde fait pour être vu, et nous ne l'avons compris que quand Gerson est devenu aveugle »). Les absences du père qui jamais ne se comporte comme un homme responsable. Un père qui cède au sommeil pour mieux supporter l'éprouvante réalité. Gerson, lui, s'y réfugie pour retrouver la vue (« Quand je dors, je rêve et quand je rêve, au moins je vois encore quelque chose »). Gerson, sur qui se polarisent les malheurs et les espoirs d'une famille orpheline. Sa voix off, quand il est dans le coma, est émouvante de lucidité et de vérité. Tout comme celle de son alter-ego, le chien Daan, qui, lui aussi, perçoit le monde différemment, par les sons, les parfums et l'impression diffuse que donne le mouvement des hommes. Un roman qui fait un étrange écho aux troubles de notre époque, car si les malheurs s'enchaînent, la vie continue malgré tout : où est le terminus de l'habitude ? demande l'auteur. Un roman comme une fuite en avant, sur le temps qui, par définition, ne fait pas de prisonnier. À lire d'un trait, sans interruption, pour en apprécier la profondeur et la poésie.
Bilan : 🌹🌹
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Parce que les fleurs sont blanches est l'un des tous premiers livres de Gerbrand Bakker, paru en 1999 aux Pays-Bas, bien avant Là-haut, tout est calme et le détour, ses deux romans les plus connus. Parce que les fleurs sont blanches n'a pas l'intensité ni la densité narrative de ses récits ultérieurs mais il montre déjà un écrivain avec un univers bien particulier et qui a peu d'égal pour distiller une sorte de sérénité mélancolique et une grande pudeur devant les drames de l'existence. Dans ce roman, on entre de plain pied dans un monde familial essentiellement masculin, depuis que la mère est partie sans laisser d'adresse, avec un père, des jumeaux et un cadet qui n'a pas encore fêté ses 14 ans. Bakker n'a pas son pareil pour créer une ambiance, chaleureuse et foncièrement triste, autour des jeux de la fratrie, des trajets en voiture vers la maison des grands-parents ou du comportement d'un petit chien qui semble comprendre et absorber les tourments cachés des membres de la famille. Un accident de voiture qui rend le plus jeune fils aveugle devrait précipiter le livre vers le drame. Mais avec sa délicatesse, son sens des dialogues dont le caractère parfois absurde cache la douleur, Bakker ne plonge jamais dans le pathos, tout dans son style respirant un calme et une lucidité déchirante. Les narrateurs principaux du roman sont les jumeaux, presque assimilés à une seule personne, et de temps en temps leur frère, celui qui ne supporte pas le noir duquel il est désormais prisonnier. Et le livre, sans fausse note, va vers son dénouement, de manière presque paisible, alors que le lecteur ne peut qu'être bouleversé par ce qui finit par arriver. Comment écrire sur des événements tragiques en s'approchant au plus près de la lumière, tel est le don de Gerbrand Bakker, dont on espère que les ouvrages encore inédits en français seront bientôt traduits.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Une famille entièrement masculine: le père, Gérard, les jumeaux Klaas et Keees et leur petit frère Gerson vivent ensemble puisque la mère a quitté le domicile, ne donnant que rarement de ses nouvelles. La famille a également adopté un petit chien. Hormis les grands-parents paternels, on n'entendra pas parler d'autres membres de la famille.
Un jour l'accident survient, et si Gérard, les jumeaux et le chien s'en sortent plutôt bien, Gerson entre dans un coma profond . En revenant à lui, il découvre qu'il ne voit plus.
La famille entourera Gerson du mieux qu'elle le pourra.
Chez ce jeune Gerson de 14 ans, le désespoir est profond, et j'ai trouvé ce roman terriblement triste, et les faits injustes.
Difficile d'imaginer le contenu du livre d'après le titre: "Parce que les fleurs sont blanches", c'est aussi absurde que cet accident survenu à la suite d'une discussion autour de la couleur des fleurs de poirier.
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Quoi de mieux pour finir une année si spéciale, que la découverte d'un auteur et d'un petit bijoux à l'occasion d'à peine 3 petites heures de lecture!

Voilà ce que nous réserve Gerbrand Bakker avec «parce que les fleurs sont blanches ».
À la base, une histoire toute en pudeur, en amour; une histoire envoûtante par ses personnages et un drame que l'on voit se nouer au fil des 212 pages.

Gerson va avoir 14 ans quand il devient aveugle suite à un accident de voiture. Ses frères, jumeaux, Klaas et Kees ainsi que Gérard son père, s'en sont sortis mais lui, le plus jeune de la fratrie est resté 10j dans le coma puis s'est réveillé dans un noir total et définitif.
Alors il doit s'adapter à cette nouvelle vie... et lorsque cela devient trop dur, il dort car quand il dort, il rêve et quand il rêve il voit. « Mes rêves s'en moquent que je sois devenu aveugle »
Sa famille, unie, va tout tenter pour aider Gerson à apprivoiser le noir. Sera-ce suffisant?

Écrivain incontournable aux Pays Bas, Gerbrand Bakker, avec son style précis, tout en nuance, d'une force certaine, ne laissera aucun lecteur indifférent.
« Parce que les fleurs sont blanches » est son quatrième roman traduit, à lire d'un trait pour en apprécier toute la profondeur et la beauté.
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Apprendre à voir avec les doigts
Gerard élève seul ses trois garçons. Klaas et Kees, les jumeaux de seize ans et leur petit frère Gerson sans oublier le chien, Daan . Vous êtes en droit, chers lecteurs, de vous demander où est passée la mère. La réponse est simple. La mère a quitté le foyer familial, pour s'envoler vers l' Italie, sans pour autant laisser d'adresse. Elle se contente d'envoyer des cartes postales. pour les anniversaires et Noël. Cependant, les trois frères forment une fratrie heureuse, entourés de leur père. Ils mènent une vie ordinaire, jusqu'à ce dimanche matin, où tout bascule. Un accident de voiture, et Gerson se réveille à l'hôpital. Aveugle!!!!!!!
Cette intrigue, dont les narrateurs sont tour à tour, les trois protagonistes, y compris, le chien, confirme que chaque instant de vie est important. Il faut savoir en profiter. Vivre avec un handicap quel qu'il soit n'est pas chose facile, surtout quand il survient après un accident. Gerson est un petit garçon courageux. Il doit s'adapter à sa nouvelle vie. Il doit apprendre à vivre constamment dans le noir
Il se sent oppressé Tout est tellement noir que très souvent sa gorge est serrée. Ses autres sens vont se développer davantage et c'est tant mieux, puisque, dorénavant Il va devoir uniquement se baser sur la voix, sur l'odeur, ou encore apprendre à vivre avec les doigts.
Toutefois, de temps en temps, il sait se montrer infect, en particulier, le jour de son anniversaire, mais quand il s'en rend compte, c'est trop tard, le mal est fait. Les autres sont tristes. du coup, il est encore plus désagréable.il doit être capable de comprendre que son entourage n'est pas responsable de son handicap. Au contraire, Gérard, Klaas et Kees font tout ce qu'ils peuvent pour l'aider à surmonter cette épreuve. le braille, lire avec les doigts, Gerson ne veut pas y penser. Il se refuse à fréquenter d'autres aveugles.
Gerbbrand Bakker est un auteur néerlandais que je découvre. Son texte est émouvant. Il aborde le thème du handicap avec beaucoup de délicatesse. Il sait sans doute que même si c'est un thème sur lequel on a beaucoup travaillé pour essayer de faire changer l'opinion sociétale, il reste encore beaucoup à faire; pour que la société porte un regard encore plus neutre et moins effrayé sur le handicap. Et je sais par expérience que la peur peut, parfois rendre les gens agressifs. Et que parfois, les personnes en situation de handicap, doivent faire face à "la bêtise humaine."

Lien : https://www.babelio.com/monp..
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Gros gros coup de coeur pour cet ouvrage court certes mais impossible lâcher tellement poignant.
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