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Parce que les fleurs sont blanches.
Gerbrand BAKKER

Les fleurs de poiriers sont-elles blanches ?
Ou roses ?
C'est sur cette question que va se fracasser la vie de cette famille masculine : Gerard le père, Kees et Klaas les jumeaux de 16 ans et Gerson le fils de 13 ans.
Sans oublier Daan le chien.
Partis chez les grands-parents des garçons pour la journée, un refus de priorité de Gerard va provoquer un gros accident dont va résulter des fractures chez les uns et les autres mais surtout la cécité de Gerson.
Cet ado en perte de repère depuis le départ inexpliqué de sa maman des années avant va creuser encore son mal être.
Pourquoi continuer à vivre en étant aveugle ?
Comment continuer à vivre en étant aveugle ?
Toute la dynamique familiale va être remaniée autour de cet enfant.

🚙 Une belle écriture sur un sujet difficile et douloureux.
Les chapitres alternent la voix des frères jumeaux et celle de Gerson lui même.
Des points de vues différents mais complémentaires et surtout une très belle relation d'aide entre ces 4 hommes.
Un roman très réussi de cet auteur néerlandais que je découvre.
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« Et si on jouait à noir ? »

Klaas et Kees sont deux frères jumeaux, et très souvent, ils jouent avec leur frère cadet, Gerson, à leur jeu fétiche ; dans le jardin de leur maison, les yeux bandés, ils doivent arriver le plus vite possible à l'objectif déterminé par l'un des trois frères. Reconnaître son environnement, avoir conscience de ce qui nous entoure, telles sont les bases de ce jeu ludique et malheureusement… prémonitoire.

Les deux frères jumeaux sont intimement et profondément liés depuis leur naissance ; un regard, un mot suffisent pour qu'ils se comprennent et immobiles, ils communiquent de manière non verbale, ils possèdent leur propre univers au sein de la famille, au grand dam de leur petit frère qui se sent inévitablement exclu de ce lien indéfectible qu'il ne connaitre jamais. Leur père, Gerard, est un homme bon, il essaie de sauver les apparences depuis le départ de sa femme en Italie avec un autre homme, dont les seules preuves de vie sont les quelques lettres qu'elle envoie chaque année, pour l'anniversaire des enfants. Pour compléter ce tableau, il y a Daan, le petit chien, meilleur ami de Gerson, complice qu'il n'a pas su trouver chez ses frères.

Un jour, alors que les enfants jouent, une question fait débat : « Les fleurs des poiriers sont-elles blanches ou roses ? et celles des pommiers ? ». Alors qu'ils se rendent cahin-caha chez les grands-parents paternels à bord de leur petite voiture couleur morve, Gerard et Gerson à l'avant, Klaas et Kees à l'arrière et Daan au milieu de tous, Gerard emprunte un chemin différent, il fait un petit détour pour passer par la route bordée de poiriers. « Tu avais raison, Gerson » seront les derniers mots qu'il entendra. Sortie de nulle part, une voiture fonce sur la leur.

Le destin bascule, la voiture est pliée, Daan aboie et hurle sur ce chauffard, un tas de ferraille, des ambulances, du bleu, du rouge, du bruit, « aïe », voici le méli-mélo de ces quelques secondes qui changeront à jamais la vie de la petite famille.

« Et si on jouait à noir ? »

Non, car ce n'est plus un jeu. Gerson ne verra plus jamais, plus rien, il fera toujours nuit pour lui. Désemparés, affligés, son père et ses frères, et Daan aussi, doivent l'accompagner, le soutenir dans cette épreuve, mais comment faire, comment ne pas employer les mauvais mots, comment ne pas le blesser, comment ne pas sans cesse le renvoyer à sa vie d'avant, celle où fermer les yeux n'était qu'un jeu de dix minutes ? Il faut appréhender la vie et le monde différemment, ré-apprivoiser son corps, accepter le coup du sort, et ne pas abandonner.

Etre une famille unie, sauver les apparences, vouloir tout faire pour aider, faire les plus grands efforts, convaincre et persuader, réconforter, être rejeté, faire comme si… Est-ce seulement possible ?

« Parce que les fleurs sont blanches » est un roman bouleversant, une tragédie familiale qui m'a ébranlée, attendrie et bousculée. J'ai ri et j'ai pleuré, mais j'ai aimé, oh oui, j'ai aimé ce roman, ce fragment de vie magnifiquement conté…
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Voilà toute la petite famille, père, trois fils dont les jumeaux Klaas et Kees, en route chez les grands parents.

"Au fait, comment sais-tu que ce sont des poiriers? a demandé Klaas par pure mauvaise humeur.

- Parce que les fleurs sont blanches, a dit Gerson.

(...) C'était une conversation banale."

J'oubliais Daan, le Jack Russell, qui sera un personnage à part entière (il aura aussi un chapitre avec sa voix!)

La mère n'est pas là, partie depuis des années, se contentant d'envoyer des cartes postales d'Italie, sans indiquer son adresse.

Les frères s'entendent bien, jouant au jeu de Noir. Même si maintenant ils n'y jouent plus.

Au cours de ce voyage, survient un accident, grave, plusieurs blessés, donc Gerson le plus jeune, qui reste aveugle.

Séjour à l'hôpital, réactions des membres de la famille. Découvrir la suite...
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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Gerard doit élever seul ses trois garçons, les jumeaux de seize ans Klaas et Kees, et Gerson, son dernier de 13 ans, car sa femme l'a quitté. En se rendant à la campagne chez ses parents en compagnie de ses garçons et du chien de la famille Daan, une voiture les percute car une priorité à droite n'est pas respectée. Gerson est gravement blessé et il est dans le coma alors que les trois autres ont des blessures plus ou moins mineures. Au sortir de son état, Gerson ne voit plus. Il devra s'habituer à vivre dans le noir avec l'aide de ses frères et de son chien Daan. Alors qu'il va passer un séjour chez ses grands-parents paternels en compagnie des jumeaux et de son chien, trouvera-t-il le soutien nécessaire dont il a besoin pour accepter sa condition?

Mes impressions

Cette histoire apparaît très touchante. Dès le départ, j'ai été happée par le style de l'auteur. La première partie, Noir, donne le ton dès l'incipit. Les garçons jouent à Noir, une sorte de cache-cache à l'aveugle.

«Nous y jouions, avant. Nous y avons joué pendant des années. Jusqu'à il y a six mois, où nous avons joué pour la dernière fois. Après, cela n'avait plus beaucoup de sens. » (p. 5)

Ce livre, à mon humble avis, est associé à la couleur noir. Cette dernière m'apparaît centrale. Tout d'abord, il y a ce jeu débutant l'histoire. Puis, les cheveux de Gerson sont noirs. Ensuite, l'absence de la mère crée un trou noir dans la vie de la famille, car elle n'a pas laissé d'adresse. Les enfants sont dans le noir quant à l'absence de leur maman. Puis, le père se réfugie dans le sommeil noir pour oublier sa réalité. Mais encore, l'eau noire de l'étang encercle Gerson. Et il ne faut pas oublier qu'il est aveugle et qu'il est confronté au noir quotidiennement.

Cependant, la dernière couleur que Gerson voit, c'est la blancheur des fleurs de poiriers. Ainsi, l'auteur crée un jeu de contrastes entre le noir et le blanc. Ce récit aux thèmes troublants, tragiques, s'avère présenté dans un style épuré, dépouillé de fioritures comme un film tourné en noir et blanc. Et l'image de la couverture présentant un jeune garçon est en noir et blanc…

Je ne peux que vous inviter à vous lancer dans cette lecture. Ce roman polyphonique où Gerson, ses frères et même le chien Daan prennent la parole, donne différentes perspectives dans cet univers où en une seconde, une famille bascule au seuil du néant. C'est très puissant, c'est dénué d'artifice, c'est une épreuve sans fin…
https://madamelit.ca/2024/02/25/madame-lit-parce-que-les-fleurs-sont-blanches-de-gerbrand-bakker/
Lien : https://madamelit.ca/2024/02..
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Je lis beaucoup de livres dramatiques en ce moment, mais finalement, malgré le pathos de la situation, ce roman n'est pas vraiment triste, ni tragique.
J'ai beaucoup aimé la façon de raconter de l'auteur, sa façon de dire "nous" pour les jumeaux, de donner la parole même au chien...
Il y a beaucoup d'amour dans ce roman, amour filial, fraternel, amour qui perdure après l'accident qui rebat les cartes familiales mais n'est jamais remis en question.
Ah... c'était beau ! même si j'ai un peu de mal à dire pourquoi. !
Un court roman que j'ai lu d'un trait, et un auteur dont j'ai envie de découvrir d'autres oeuvres.
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Sorti chez Grasset au début de l'année 2020, Parce que les fleurs sont blanches, roman de l'auteur néerlandais Gerbrand Bakker nous plonge au coeur d'une famille de trois garçons élevés par leur père depuis que leur mère les a quittés. Klaas et Kees, les jumeaux de seize ans et leur petit frère Gerson – sans oublier le chien, Daan – vivent dans une maisonnée plutôt joyeuse avec leur père Gérard.
Tout bascule un dimanche matin alors qu'ils se rendent chez leurs grands-parents. Sur une route de campagne traversant des vergers où fleurissent des arbres fruitiers, une voiture s'encastre dans celle de Gerard, le choc est violent. Si les jumeaux et le père s'en tirent avec des blessures légères, il en sera tout autrement pour Gerson. Il est plongé dans le coma et au réveil, il comprend qu'il a perdu la vue. Aidé par Harald, infirmier dévoué, l'adolescent tente d'apprivoiser sa nouvelle vie, alors que les jumeaux et leur père essaient également de faire face, mais le retour à la maison est douloureux malgré le soutien de Jan et Anna, les grands-parents des enfants.

Ce titre sublime m'a intrigué et emmené dans la lecture de ce roman.

A la fois magnifique et terrible, ce roman ne laisse pas indifférent. L'auteur saisi parfaitement des petits riens de l'existence avec légèreté et poésie.
Parce-que les fleurs sont blanches', tout est parti de cette discussion dans la voiture juste avant l'accident. de quelle couleur sont les fleurs des poiriers ? Blanches ou roses ? La discussion ne pourra pas se clore avant le choc, avant l'accident. Alors que Gerson est plongé dans le coma, cette phrase continue de l'habiter.

Comment envisager l'avenir quand on a 13 ans et que l'on devient aveugle ? Sa famille est là pour l'épauler avec amour et bienveillance mais qu'y a -t-il désormais dans la tete de cette adolescent dont la vie vient de basculer ?

L'auteur nous plonge dans le regard de ses deux frères jumeaux. le style est léger, calme, presque indifférent au drame dans lequel cette famille est plongée. Il compose une peinture tout en noir et blanc, tout en contraste, les fleurs blanches des poiriers, le noir dans lequel Gerson est plongé.
Une peinture sur l'absence : l'absence de la mère, l'absence de la vue, l'absence du père qui cède au sommeil pour échapper à l'éprouvante réalité.
Mais aussi les non dits. Gerbrand Bakker arrive à saisir les silences à merveille.

Parce que les fleurs sont blanches est un roman comme une fuite en avant, sur le temps qui, par définition, ne fait pas de prisonnier. À lire d'un trait, sans interruption, pour en apprécier la profondeur et la poésie.
Lien : https://soundcloud.com/ciner..
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magnifique livre tendre,prude,délicat...larmichouillr
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Un petit roman plein d'émotion sur un ado qui perd la vue dans un accident.
Bien écrit, très fluide. Manque peut-être un peu de densité.
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Gérard, le père, Klass et Kees, les jumeaux et Gerson, le petit dernier. Ils sont en route pour aller déjeuner chez les parents de Gérard.
Il y a pas de mère ; elle a quitté la maison peu de temps après la naissance du petit dernier. Elle est partie en Italie avec un autre homme et envoie tous les ans une carte impersonnelle pour l'anniversaire des garçons et pour le nouvel an.
Alors qu'ils sont en route pour ce déjeuner, une question divise cette famille de quatre garçons : lequel du poirier ou du pommier a des fleurs blanches ?
La question les taraude et l'attention du père est détournée. Une voiture les percute violemment par la droite. Ils en réchappent tous, mais Gerson sera aveugle.
Toute la famille resserre les rangs derrière ce petit dernier qui s'est toujours senti un peu à part. Comment imaginer quelque avenir que ce soit quand à quatorze ans on se retrouve aveugle ? Il s'enferme, s'isole dans ce noir qu'est devenue sa vie.
L'histoire est racontée par Kees. Il y a beaucoup d'émotion, de retenue, de pudeur dans le récit de Kees, certainement une petite part de féminité qui manque à cette famille.
Ce roman est tellement touchant et bouleversant que je n'ai lâché le livre qu'à la fin. La fin d'ailleurs, parlons en (mais non je ne révélerai rien) : pleine d'espoir, de renouveau. Impossible de ne pas penser au « bleu du lac » de Jean Mattern, l'éditeur de cet auteur.
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Un roman court mais fort en intensité. L'écriture est sublime pour moi. Je n'ai eu aucun mal à intégrer cette famille. Leurs relations sont simples mais belles. J'ai ressenti beaucoup d'amour et de douceur entre les personnages même s'ils ne l'expriment pas verbalement. Ils sont tous très solidaires, cela m'a beaucoup touchée.
Bien sûr on ne peut pas ignorer la dimension tragique de ce roman. Gerson m'a bouleversée et c'est je pense difficile de ne pas verser une larme (ou plusieurs) à la lecture de son histoire.
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