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ENVOUTANT ! Et c'est presque un faible mot pour ce roman qui vous emporte vrairement, non pas dans le monde de l'art comme semble le sous-entendre la quatrière de couverture, mais dans les coins les plus reculés d'Islande. Karitas, comme sa mère, partie avec ses six enfants pour qu'ils aillent à l'école, est une nomade. Revenue en Islande pour monter gagner l'argent qui lui permettra de monter son exposition, Karitas part saler le hareng dès que la saison est venue. C'est là qu'elle y rencontre celui qui deviendra son mari, Sigmar, un marin possédant "une magie diabolique". Il l'emmène dans son village reculé des fijords de l'Est, au pied de la citadelle des elfes, perturbant ses projets d'artiste.

Ne vous y trompez pas, ce roman n'est pas une "fantasy". Mais tout simplement en Islande, il n'est pas rare de croiser, dans certaines régions, comme le fera Karitas, le petit peuple, ou des femmes mi-elfe, et pas toujours bien intentionés. Jamais, dans le roman on ne trouvera cela étrange ou loufoque.
Au contraire, cela fait partie intégrante de l'ambiance de cette île aux étés courts et aux hivers sans fin. "Le pays était blanc et glacé. Dans le silence immobile, on entendait distinctement le craquement des icebergs lorsqu'ils se détachaient lourdement à la sortie du fjord."
Pour se tenir le coup, les Islandais de ce début du XXe siècle (le roman se déroule de 1915 à 1939) mangent du lard de phoques, de la tête de moutons flambée, se font des infusions de mousse des montagnes, partent à la chasse aux grands labbes, phoques ou guillemots... Un hiver particulièrement difficile "on disait que le silence sur la banquise était uniquement troublé par le grognement des ours blancs"...

Un roman riche sur la vie de cette époque et la condition féminine. On apprend notamment que même au Danemark, là où a étudié Karitas, les femmes n'avaient pas le droit de dessiner le corps d'un homme nu d'après un modèle masculin en chair et en os (alors que c'était autorisé pour représenter une femme) : elles devaient dessiner d'après des oeuvres déjà existantes.

Kristin Marja Baldursdottir, en commençant cette fresque romanesque, a décidé de conter la vie d'une femme sur cent ans. Autant dire, qu'avec les moments magiques de cette lecture qui m'a emportée très loin et vraiment fait voyager comme le font toujours les très bons romans, je vais lire la suite, Chaos sur la toile.

Une très belle découverte, un roman palpitant où l'on ne s'ennuie pas une seule fois tout au long 543 pages, des coups de théâtre, une vraie documentation et une héroïne très attachante par son caractère bien trempée, le regard qu'elle porte sur sa condition et sur le pouvoir des hommes. Une femme en lutte. Un de mes coups de coeur 2012 !
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C'était exactement le livre qui me fallait autour de notre voyage en Islande!

Commencé avant le départ, terminé après. Karitas et les autres personnages m'ont accompagnée dans mes visites. J'ai pris des photos des objets que ce livre évoquaient : machine à coudre, table pour saler le poisson, chambres des ouvrières du poisson sous les soupentes.....

C'est un gros roman, ou plutôt deux : Karitas, l'esquisse d'un rêve qui raconte l'adolescence et la jeunesse de Karitas, de 1915 à 1939 - 543 pages et L'art de la vie,  1945 à 1999, roman de la maturité où Karitas est une artiste reconnue. C'est donc une lecture au long cours, le premier tome vous entraînera tout autour de l'Islande.

La mère, veuve, quitte sa ferme en 1915 et embarque ses six enfants à la ville - Akureyri -pour leur donner une bonne éducation. Pour que les trois garçons aillent à l'école, la mère et les trois filles vont déployer toute leur énergie au travail dans le poisson, la couture, le tricot et la blanchisserie et tout le monde va réussir  à étudier. Karitas dont une dame a remarqué ses dons pour le dessin partira à Copenhague  étudier aux Beaux-Arts. Nous suivons ensuite les péripéties de Karitas, qui va saler le hareng à Siglufjördur (où nous avons vu le Musée du hareng), puis va aider sa soeur dans une ferme, suit un très beau marin qui lui fera 4 enfants. Comment être peintre quand on doit élever seule ses enfants? Parce que les hommes, en Islande, ont tendance à être absents, soit pêcheurs, soit marins au long cours, soit pris par la mer. Les femmes doivent gérer tous les travaux des champs de la ferme. le roman raconte la  vie rurale et la solidarité féminine dans les régions les plus isolées.

Dans la première partie du 20ème siècle, la route circulaire que nous avons empruntée pour faire le tour de l'Islande n'existait pas. Les ferries faisaient du cabotage, ou on traversait les rivières glacières à cheval. Tous ces détails sur la vie des campagnes m'ont enchantée.

En 1945, les enfants ayant grandi, Karitas peut se consacrer davantage à la peinture. le deuxième opus de la saga y consacre une grande place. Karitas s'installe à Paris puis New York pour faire carrière et s'inspirer des tendances nouvelles des arts plastiques. Elle doit aussi se faire reconnaître comme artiste, pour une femme, ce n'est pas gagné. Dans  la maison de Laugavegur (une des rues les plus animées du centre de Reykjavik) où Karitas a son atelier, elle réunit autour d'elle une véritable communauté de femmes très diverses, Herma, sa belle-soeur allemande, Pia la pocharde, Karlina, femme simple, et les petites filles de Karitas. Comme autrefois à la campagne on voit la solidarité de ces femmes, la chaleur de leur intimité, tandis que les hommes, pris par leurs affaires sont des personnages secondaires. L'Islande se modernise, la campagne se vide, toute la famille se regroupe en ville.

On peut lire ce livre comme une sag
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Une saga comme je les aimais beaucoup autrefois. J'avoue préférer les livres plus concis aujourd'hui, mais je ne savais rien de l'Islande et cette plongée dans la réalité féminine de ce pays m'a beaucoup plu.

Dans le tome 1, nous voyons la jeunesse et la formation de Karitas qui sera artiste peintre. Elle doit tout à sa mère qui a eu le courage de s'extraire de son lieu de naissance lors de son veuvage pour aller faire de l'argent dans un port qui vit du hareng. Elle a réussi à donner une formation scolaire à ses six enfants qui ont tous très bien réussi. Karitas est douée pour le dessin et grâce à une femme qui reconnaît son talent elle part se former à Copenhague à l'académie des beaux arts.

Elle y rencontrera l'amour pour le trop beau Sigmar . Sans renoncer au dessin elle le suit dans un village isolé et met au monde son fils Jøn puis un petit qui ne vivra pas et enfin des jumeaux Haldóra et Sumarlidi. Son beau Sigmar est parti faire fortune et elle est seule, sa soeur aînée vient lui prendre sa fille et elle même part chez une cousine d'une femme du village te va vivre treize ans chez elle .

Alors qu'elle a décidé que ses fils doivent aller chez sa mère pour recevoir une bonne instruction son mari revient. Mais elle ne le suivra pas, elle veut reprendre sa vie d'artiste.

À travers ce récit, l'autrice nous dépeint la vie des femmes d'Islande de la première moitié du XX° siècle. C'est une vie très dure mais c'est aussi une vie de solidarité. Sans l'entraide entre femmes cette vie serait un pur cauchemar. J'admire leur énergie et leur détermination. J'ai essayé de trouver des renseignements sur cette coutume qui fait que des gens réduits à la misère peuvent vivre chez d'autres fermiers en échange de travail, j'avais trouvé le même fait dans « les cloches jumelles » qui se passe en Norvège et dans les « Annales de Brukkekot ». Les gens trop vieux pour travailler y trouveront gite et couvert jusqu'à la fin de leur vie.

Nous sommes avec les femmes , donc du côté des lessives, du tricot des broderies du ménage en plus des travaux des champs et des enfants trop nombreux qui arrivent tous les ans. On ne sent pas ces gens exploités mais toujours à la limite de la survie.

C'est parfois compliqué de retenir et surtout prononcer les noms de ce pays : à votre avis comment on prononce un h devant un r pour le prénom Hrefna ?

J'ai bien aimé aussi la façon dont cette écrivaine mélange la réalité et les esprits qui hantent ce pays, certains chapitres très courts sont consacrés à l'inspiration de tableaux que Karitas peint, j'aurais aimé les voir mais c'est un exercice amusant de les imaginer.

Un premier tome très dépaysant et passionnant.
Lien : http://luocine.fr/?p=16703
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Les femmes islandaises au début du XXème siècles sont courageuses et fortes, elles vivent quasiment seules une grande partie de l'année puisqu'elles sont pour la plupart femme de pêcheur ou veuve et elles doivent travailler très durement pour élever leurs nombreux enfants. Ce roman nous raconte cela mais bien plus encore, il nous décrit la beauté de ce pays, ses traditions et croyances, nous y rencontrons des elfes dans un paysage sauvage.
L'écriture de l'auteure est poétique et très visuelle, j'ai voyagé et rêvé de l'Islande.
Karitas se bat pour vivre son rêve, être une artiste peintre reconnue, elle est émouvante et attachante, car même si elle doit avant tout se consacrer à ses enfants elle reste une artiste dans l'âme qui a un besoin vital de créer, de peindre... quasi une question de survie.
J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman.

lu en 2012.
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Quel plaisir d'aborder la littérature islandaise, et plus largement scandinave, avec cet ouvrage : fraîcheur du propos, naturel de l'expression, beaucoup de charme en somme.
La plupart des chapitres débutent par une sorte de prélude s'appuyant sur un tableau peint par l'héroïne et dressant le décor et l'ambiance d'une façon assez poétique : c'est plutôt réussi.
Cela compense largement les circonstances où le récit, tout frais qu'il est, frôle parfois la naïveté ! Mais certains le comparent d'ailleurs aux peintres naïfs, avec toutefois moins de luxuriance que, par exemple, certaines toiles du Douanier Rousseau : l'Islande n'est pas la forêt équatoriale !
Une histoire de femmes fortes donc, dans tous les sens du terme, ce qui va peut-être de soi dans ce pays où la vie dans les villages éloignés de la capitale, souvent sans les hommes, n'a pas toujours été facile.
Un vrai plaisir de lecture assorti de beaucoup de dépaysement : on dévore.
Traduction agréable de Henry Kiljan Alabansson
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Je ne suis rentrée dans cette histoire que petit à petit, pour me retrouver avant la mi-lecture étroitement liée à Karitas, comme "pour le meilleur et pour le pire". Non pas dans la qualité de l'écriture, belle dès les premières pages, mais par la plongée dans les remous d'une vie tumultueuse et périlleuse.
L'entrée dans ce roman s'est donc faite en douceur, en compagnie d'une jeune adolescente. Karitas est une enfant lumineuse et vive, débrouillarde et courageuse. Avec elle nous découvrons la naissance du don artistique, encouragé par une mystérieuse mécène, et nous prenons à rêver avec elle d'une carrière riche, épanouissante et libératrice.
Mais vient le faux pas, la séduction par un homme beau comme un dieu, qui va brutalement clore le livre des rêves glorieux pour entamer celui d'une relation trouble, et de l'asservissement au répétitif et pauvre quotidien. L'auteure nous conduit avec brio aux questionnements sur l'amour, la féminité, la maternité, l'enfermement, la perte de soi au confinement de la folie, le deuil, l'amitié, le surpassement de soi. L' ensemble s'enrichit d'une dimension historique et ethnologique passionnante.
En refermant ce tome, j'ai non seulement su qu'il me faudrait en lire la suite, mais également éprouvé un vif désir de découvrir plus amplement l'Islande.
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L'esquisse d'un rêve nous emmène auprès de Karitas, cette petite fille rêvant de devenir artiste peintre et faisant ses dessins dans son premier carnet à croquis, celui que son père lui avait offert….

Au début du roman, on suit Steinunn (la mère de Karitas), veuve et mère de six enfants, qui décide de quitter sa ferme et de se rendre jusqu'au Nord de l'Islande, à Akyreyri, pour permettre à ses enfants d'avoir accès à l'éducation, d'aller à l'école… Nous sommes alors en 1915, les femmes viennent juste d'avoir le droit de vote en Islande, Steinunn est pleine d'espoir, elle espère un avenir meilleur pour ses filles…

Arrivés après un long voyage en bateau, la mère et ses enfants doivent trouver du travail (les femmes vont saler les harengs et faire des travaux ménagers), pour gagner de l'argent et pouvoir ensuite aller à l‘école.

Un jour, une dame du village, une artiste, découvre le talent de Karitas et l'envoi à Copenhague, à l'Académie des Beaux-Arts

De retour en Islande, Karitas espère pouvoir monter une exposition regroupant ses peintures. Cependant, ce retour en terre natale ne lui ouvre pas les portes qu'elle pensait…



Je ne vous en dis pas plus ! Ce roman (cette histoire) est comme la neige : doux et froid ! Ces deux adjectifs qualifient aussi bien les personnages, l'ambiance, les évènements…

J'ai eu du mal à rentrer dans ce roman… Puis, après les premières pages, je me suis laissé emporter par cette vague de mots poétiques…

Ce que j'ai aimé dans ce roman est le fait que l'histoire regorge d'une force : la volonté de Karitas à aider sa mère, à devenir une artiste, à vivre comme elle le rêve tout simplement ! C'est ce que j'ai apprécié chez ce personnage : elle fait tout pour aider sa mère, puis pour vivre son art ! Cependant, la vie n'est pas aussi simple que cela…. Elle est aussi semée d'embuches… Et nous ne pouvons pas être maitres de tout : de la nature, de notre corps, de nos sentiments…

Ce roman n'est pas tout rose, mais il n'est pas tout gris non plus. C'est une histoire poétique en symbiose avec la nature qui nous fait découvrir l'Islande de 1915 à 1939, qui nous amène à suivre Karitas, cette petite fille qui deviendra femme, et qui nous fait découvrir la vie des femmes et la rupture entre les ouvrières agricoles et les femmes plus aisées.

L'esquisse d'un rêve nous donne alors le portraits de femmes : d'une mère (Steinunn) qui se sacrifie pour que ses enfants aient accès à l'éducation, d'une femme en devenir (Karitas) qui voudrait pouvoir toucher son rêve du bout des doigts, de femmes qui ont eu accès à l'éducation, et d'autres femmes pour qui l'art et l'éducation ne leur disent rien et qui ont été élevées aux travaux ménagers…





En somme, il s'agit d'un roman d'aventure (celle de la vie de Karitas), d'un roman d'amour (amour familiale, amour charnel), d'un roman psychologique (les conséquences de certains choix qui nous mutilent l'existence)… C'est le tableau d'une société à une époque donnée peint à travers les yeux d'une artiste : le personnage principal qu'est Karitas.





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Ce livre est une saga magnifique qui se déroule en Islande entre 1915 et 1939, dans une famille exceptionnelle, où les femmes ont des rôles prépondérants surtout l 'héroïne Karitas dont la vie évolue comme le ferait un volcan sur cette île d'Islande où la vie devait être très rude.
Toutes ces femmes puisqu'il s'agit principalement de femmes, ont un caractère bien trempé et forgent leurs vies au contact des autres et de leurs ancêtres, même si elles veulent s'en affranchir.
Ces paysannes sont des forces de la nature, elles sont rudes et dures comme le sont leurs existences.
Elles sont seules et en même temps plus fortes dans leur solitude, plus fortes car elles sont unies.
Ce livre est un tableau étonnant de la vie dans la campagne,entre montagne et mer mêlées, dans cette première partie du 20ème siècle où les croyances des aïeuls étaient encore bien ancrées, où la vie de tous les jours était un combat pour la subsistance et la survivance.
Vraiment une oeuvre exceptionnelle, ode à l'amour et à la vie.
Un des cent livres qui compte pour moi
Merci à ma soeur qui me l'a offert.
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Ah cette littérature islandaise ! Comme on se régale en la lisant ! Malgré le froid, la neige, le brouillard, les intempéries de toutes sortes - ou peut être à cause d'elles - il s'en dégage une chaleur humaine, une impression de vie qui vaut vraiment la peine d'être vécue. Karitas est toute jeune au début du livre; il y a six enfants dans la famille, une mère forte, honnête et droite, et un père disparu en mer comme c'est trop souvent le cas; cette mère, fait extraordinaire, s'est mise en tête de faire faire des études à tous ses enfants, filles comprises: une folie ! en ces années 1915 / 1920. Elle veut qu'ils soient instruits, et ils le seront, même s'il faut travailer très dur, comme saler des harengs jour et nuit, pour payer ces études. Karitas est une artiste peintre, très douée en dessin comme son père; elle arrivera à faire cinq ans d'études à l'académie des Beaux Arts de Copenhague. le problème dans sa vie sera essentiellement d'essayer de concilier le quotidien, maison et enfants, mari absent pour cause de pêche et cet appel d'une force incroyable vers la peinture. Et puis, nous sommes au pays des elfes et des peurs irraisonnées des apparitions et des esprits...

C'est un très beau livre, passionnant, avec des personnages attachants et toute la vie d'une femme courageuse et fière qui se déroule; cette femme qui voulait consacrer sa vie à l'art y parviendra-t-elle malgré l'incompréhension de ses proches et toutes les embûches sur son chemin ?
Lien : http://www.les2bouquineuses...
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Un petit bijou qui m'a longtemps laissée rêveuse ...
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