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Au fil des chapitres, c'est le portrait d'une Islande qui se développe au fil du siècle et celui de la place que ce pays réserve aux femmes que fait Kristín Marja Baldursdóttir. On y découvre qu'au début du siècle, le bateau était le mode de déplacement principale, la route qui fait le tour de l'île n'ayant été construite que dans la seconde moitié du siècle. La vie est fortement rythmée par les saisons de pêche d'une part, mais aussi par la présence ou l'absence de soleil. Cette question de la lumière sera d'ailleurs très présente dans l'oeuvre de l'héroïne...

L'héroïne, tiens, parlons-en un peu... C'est une jeune femme qui rapidement va vouloir s'émanciper de sa famille, sortir du carcan dans lequel ses frères, sa soeur, veulent la mettre. Seule sa mère entendra ce besoin d'évasion et de liberté en laissant sa fille cadette partir au Danemark pour faire ses études. A son retour, Karitas rêve de peinture, d'expositions, mais tombera rapidement enceinte. Des enfants comme des boulets, qui l'empêcheront pendant bien des années de vivre son art. Dans tout le premier livre en fait si on regarde bien... Et c'est peut-être parce que le second raconte l'émancipation, la libération de Karitas que je l'ai tant aimé. Peu à peu, la jeune femme vieillit, mûrit. Elle devra combiner les responsabilités familiales et ses désirs profonds, bien souvent incomprise par ses proches...
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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J'ai mis un temps fou à lire ce roman et ce n'est pas du tout parce que je n'ai pas apprécié l'histoire ou que le style était pénible. de même, j'ai besoin de temps pour entamer le second tome. Tout simplement, l'histoire de Karitas fait partie de ces récits qui imposent leur rythme au lecteur. C'est le rythme de l'Islande du début du XXe siècle, contraint avant tout par la pêche qui emmène les hommes ; Islande dans lequel les femmes doivent travailler dur et ont le devoir d'être pieuses et maternelles, pays où la misère n'est jamais loin au hasard d'un hiver rigoureux ou d'une mauvaise pêche. Karitas, c'est une vision féminine de l'Islande de cette époque décrite également par Jón Kalman Stefánsson par le truchement de la poésie. L'art utilisé comme vecteur par Kristín Marja Baldursdóttir, c'est la peinture, à travers laquelle Karitas a la chance de pouvoir s'exprimer. Tout le problème de Karitas est là, éminemment féministe, être une mère, une épouse de pêcheur, une travailleuse islandaise et être tout autant une artiste.
Les périodes non narrées de la vie de Karitas (son séjour d'étude à Copenhague et la séparation d'avec son mari) m'ont un peu manquées, voire frustrées par leur absence mais je respecte la construction du récit de Kristín Marja Baldursdóttir et je me doute que j'aurai plaisir à retrouver Karitas dans L'art de la vie / Chaos sur la toile.
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Dans ce long roman, on suit le destin de Karitas, jeune femme à l'âme d'artiste dans l'Islande du début du 20ème siècle entre le salage des harengs, des études au Danemark et ses hivers passés isolée dans une cabane de pêcheur.
Magnifique descriptions des paysages islandais et des états d'âmes du personnage...

A conseiller pour les amoureux de Herbjorg Wassmo et de ses sagas danoises tel le livre de Dina.
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Le destin passionnant d'une femme peintre en Islande au tout début du XX e siècle... une épopée familiale, une nature extraordinaire et omniprésente, une galerie de personnages assez incroyables qui gravitent autour de Karitas, des liens qui semblent étranges, une autre civilisation, une autre culture... un roman enthousiasmant...
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J'ai aimé l'immersion dans la société islandaise du début du XXème siècle et le style de l'auteur. Il faut noter le courage des femmes de pêcheurs qui restent seules à terre l'hiver avec les enfants et qui doivent affronter un climat extrêmement rude.
J'ai aimé le décalage entre Karitas et les autres femmes, la détermination de cette femme à peindre alors que la société n'est pas prête à l'accepter.
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Ce livre enchanteur raconte la vie d'une famille islandaise à partir de 1915. La guerre sévit en Europe mais là, c'est la guerre de tous les jours pour survivre. le père a disparu en mer et la bonne est devenue folle. Deux maisons voisines ont été englouties dans des avalanches. La mère veut que ses six enfants soient instruits, il faut donc déménager pour qu'ils aillent à l'école.
Tout est difficile en Islande, les éléments sont très présents et font la vie dure à ceux qui y vivent. Les gens n'ont pas d'autre choix que de prendre sur eux et faire avec. Ce qui est bien en revanche, c'est que personne n'est mis en marge, les islandais savent qu'il est nécessaire de s'entraider; à un moment ou à un autre, il faut se soutenir. Ainsi, il y a des fermes où les gens travaillent pour manger et dormir à l'abri, des habitations vétustes sur le port pour héberger des femmes qui préparent le hareng, jour et nuit quand il le faut.
La nature est toujours présente. Elle rythme la vie des islandais : saison de la pêche au hareng, foins, cueillette des baies… Il y des fêtes pour la célébrer, où tout le monde participe de bon coeur. Les personnages sont de belles personnes, gentils, forts, joyeux, avec de solides valeurs. Tout n'est pas parfait et il n'y a pas de place pour l'apitoiement, ni le pathos.

Le récit fascine par ses nombreux rebondissements, l'action est toujours surprenante et les descriptions nous plongent avec facilité dans cet univers si lointain. J'ai été touchée par l'histoire de ces personnages. La narration est originale, de courts chapitres, commençant toujours par une description de tableau. Celui-ci sera le décor de ce qui va se produire ensuite. Ces tableaux viennent tout droit de l'imagination de l'héroïne principale, artiste, envers et contre tout. le besoin de peindre est irrépressible chez elle, c'est une nourriture intérieure au même titre que la bouillie de flocons d'avoine qui la nourrit tous les jours. La « peinture » de ce besoin est très émouvante et lève le voile sur la souffrance de celui ou celle qui ne peut vivre sans exercer son art.
C'est un immense bonheur de lecture, un vrai coup de fouet positif.

Lien : http://objectif-livre.over-b..
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J'ai été captivée par ce beau portrait de femme, fantasque et fragile, indépendante et obstinée, un tempérament extrême dans une contrée extrême.
Les descriptions des œuvres de Karitas rythment les chapitres du roman comme on se pose devant chaque tableau au fil d'une expo
Et lorsque les drames se succèdent dans la vie de Karitas, le talent de l'auteure pour exprimer sa plongée dans la folie est remarquable.
J'attends impatiemment la lecture du Tome 2 !
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Karitas, c'est l'histoire d'une jeune femme islandaise au début du siècle, depuis son enfance dans une famille démunie jusqu'à l'âge adulte où elle se destinera à une carrière d'artiste. C'est bien entendu passionnant de découvrir cette Islande-là, de plonger dans une époque, de découvrir une certaine façon de vivre. Mais au-delà de ça, j'ai adoré l'épaisseur de ces personnages ni glorieusement bons, ni foncièrement mauvais, simplement humains, dépeints avec empathie et lucidité. Peu de livres parviennent, tout en même temps, à donner à lire de véritables leçons de vie et de courage (le début avec le combat de la mère, Steinunn, est juste incroyable), à raconter l'âpreté de l'existence et le désir ardent d'ascension sociale, à évoquer avec grâce les incongruités de l'amour et le "chaos", comme dirait le personnage, qui affleure en chacun de nous. le livre n'est pas toujours facile : c'est très dense, et il y a des moments où il faudra peut-être s'accrocher un peu. Mais la respiration particulière du livre, entrecoupée de "tableaux", nous remet à chaque fois dans un doux moment de contemplation. Et vient toujours un passage, un chapitre, qui nous emmène complètement ailleurs, comme un magnifique passage de rédemption dans la montagne. Une belle lecture donc, avec de splendides personnages qui donne à découvrir une Islande du début 20e assez méconnue.
Lien : http://www.exploratology.com/
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Au début du XXème siècle, Steinunn, la veuve d'un pêcheur disparu en mer décide de quitter l'Ouest de l'Islande pour le nord, afin de permettre à ses six enfants de faire des études. Sa force de caractère, sa volonté d'offrir à sa progéniture un avenir autre que celui de pêcheur marqueront l'âme et le coeur de ses enfants.

"Elle perd son homme en mer et s'arrache alors à ses racines avec six enfants pour leur faire faire des études. Fait le tour du pays avec eux couchée dans une cale sombre, mais finit par atteindre sa destination, nettoie du poisson, tricote des sous-vêtements et réussit à envoyer tous ses enfants à l'école. Elle n'a jamais perdu de vue la tâche qu'elle s'était fixée, cette femme. Ils ont toujours été rudes, les gens des Fjords de l'Ouest."

Parmi ces enfants, Karitas grandit en assurant dans un premier temps l'entretien de la maison pendant que ses frères et soeurs suivent leurs études. Mais son destin va lui permettre à elle aussi de partir pour l'école renommée des beaux-arts à Copenhague. Elle en reviendra transformée, habitée par l'art, et bien décidée à consacrer sa vie à sa passion, loin des contingences habituelles des femmes. Parviendra-t-elle à s'élever au-dessus de la condition des femmes, qui à cause des enfants et de la vie domestique ne sont jamais libres de faire ce qu'elles veulent réllement ?

"Elle s'assit comme condamnée à mort et se demanda si elle avait toute sa raison, après tout son esprit était-il tourné vers l'art, ou existait-il des artistes qui pensaient aux cordes à linge ? Des hommes et des femmes pouvaient-ils être de véritables artistes si leur esprit n'était pas constamment au pouvoir de l'art ?"

Lovée dans une nature tour à tour merveilleuse et oppressante, peuplée d'elfes et de trolls, Karitas tente de peindre le chaos qui résonne en elle. Elle est vouée à la solitude comme toutes les femmes de marins qui voient leurs hommes partir pêcher toute la saison, sans savoir si celui-ci reviendra tant la mer garde quelquefois les hommes pour les couver en son sein. Il lui faudra faire corps avec cette nature pour découvrir sa vérité lors de l'ascension d'une montagne lui permettant d'ouvrir son esprit et de se détacher des contingences terrestres.

Cette saga islandaise emporte le lecteur aux confins du monde et de l'âme, là où la conscience vacille soudain pour basculer vers la lumière ou les ténèbres. Seul l'art permet alors de dompter une réalité qui se dérobe.

« La matinée est bien avancée. La lumière ensommeillée se glisse par la fenêtre à l'est, paresseuse au plus sombre de l'obscurité hivernale. Je suis seule dans la petite chambre. Ecoute, n'entends rien d'autre que les cris des oiseaux de mer. J'ai le sentiment d'être abandonnée. Me lève en sursaut, me précipite en chemise de nuit dans la cour herbeuse. L'océan s'ouvre devant moi aussi loin que porte le regard. »

L'esquisse d'un portait de femme lumineux se dessine pages après pages..



Source : Géo

Ce que j'ai moins aimé :

Les personnages sont quelquefois caricaturés, entre Sigmar qui représente l'homme par excellence, tellement beau et fort que les femmes ne peuvent qu'être troublées en sa présence, Karitas est souvent exaspérante, facilement égoïste, enfant gâtée, sans parler de sa soeur qui ressemble souvent aux mauvaises demi-soeurs des contes de fée.
Lien : http://www.lecturissime.com/..
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Karitas est la troisième fille des six enfants pour lesquels sa mère trime sang et eau pour qu'ils puissent aller à l'école. Mais les garçons passent avant et même ses autres soeurs. Karitas, elle, travaille et s'occupe de la maison. Mais elle est remarquée par une dame qui veut l'envoyer étudier la peinture loin des siens...
Quelle incroyable plume de Baldursdottir ! Son écriture est particulière, assez poétique, les événements relatés sont implicites, on est transporté dans cet univers glacial mais incroyable. Les chapitres de Karitas sont simples mais tellement émouvants ! Les moments où elle peint sont le résultat d'une intense réflexion. Mais quelle vie, elle a eu cette Karitas ! J'attends beaucoup de la suite, je ne l'ai quittée qu'à regret.
Petite remarque : le premier titre (Karitas, sans titre) est plus parlant mais celui-ci promet une suite pleine d'espérances.
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