Balzac, c'est un peu comme une drogue douce: je n'en prends pas beaucoup mais il m'en faut régulièrement. Et bien, c'est un échec, comme un jus de chaussette qui ne parvient pas à te réveiller. Je ne sais pas pourquoi
Balzac a choisi d'appeler ce tout petit roman
Albert Savarus alors que le vrai personnage principal c'est Philomène
Watteville. C'est une jeune fille de 17 ans au début de l'intrigue. Elle fait partie de l'aristocratie bisontine (autant dire qu'elle se fait chier dans la vie) entre une mère sèche comme un coup de trique et l'abbé qui est le meilleur pote de sa mère. Cette dernière veut la marier à un croqueur de dot mais la jeune idiote s'amourache d'un mec qu'elle n'a jamais vu au pretexte qu'il est l'auteur d'une nouvelle romantique que
Balzac nous livre in extenso et qui est à la fois ennuyeuse comme un bilan comptable et niaise comme un épisode d'Hélène et les garçons. le problème, c'est que le gars en question est éperdument amoureux d'une autre.
Albert Savarus est l'histoire des manigances de la jeune Philomène pour briser l'amour entre Albert et sa belle comtesse italienne et se l'attacher à jamais. Malgré les minuscules 100 pages, je me suis ennuyée comme rarement tellement l'intrigue est cousue de fil blanc (les domestiques sont mis à contribution - si vous avez lu
Molière ou Les Liaisons dangereuses, vous avez tout compris). Bref, si vous avez envie de découvrir
Balzac mais que vous avez la flemme de vous attaquer à un gros roman, je vous conseille plutôt
le Colonel Chabert, Une Vendetta ou
Un début dans la vie. Et si vous avez plutôt envie de suivre les manigances d'une fille jalouse et aigrie, je vous conseille l'excellent Cousine Bette. Pour ma part, je ne lâche pas l'affaire et lirai, un jour prochain, un autre
Balzac.
Commenter  J’apprécie         100