L'allumé et l'allumeuse!
le général de Montriveau tente d'enlever du couvent où elle s'est réfugiée une nonne qui n'est autre qu'Antoinette de Langeais, grande mondaine du faubourg
Saint Germain, mariée et coquette, qui faisait damner ses nombreux amants par ses chatteries. Dont le dit Montriveau, vieux lion farouche, qui rumine sa vengeance...Mais il arrive un peu tard.... Dans un long flash-back, il revoit son aventure avec la duchesse...
En bon militaire Montriveau n'y est pas allé pas de main morte pour reprendre l'ascendant sur sa chérie: il faut dire que, dans ses manoeuvres d'intimidation ou d'enlèvement, il a des alliés puissants: ces Treize dont le chef est
Ferragus, et que nous avons pu voir à l'oeuvre dans
La fille aux yeux d'or, ou L'
Histoire des Treize, justement. Une sorte de société secrète, de franc-maçonnerie assez fantasmée, entre la secte et la bande de malfaiteurs, chargée d'exécuter, discrètement et efficacement, les basses besognes de ses affidés.
Une passion romantique et romanesque avec tous les décalages qui la rendent impossible: quand l'un aime, l'autre s'amuse, quand l'un se rebelle, l'autre est toute adoration...
Le portrait de la duchesse, coquette repentie et prise au piège de l'amour, est plein de finesse. Celui de Montriveau, brut(e) de décoffrage, est moins raffiné, mais on ne peint pas les militaires avec des pinceaux d'aquarelle -sauf quand on s'appelle Delacroix.
Je devrais le relire, mais c'est un
Balzac moins convaincant que sa réputation ne me le laissait espérer...