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Critique de jamiK


jamiK
08 novembre 2018
L'incursion De Balzac dans la littérature fantastique est pour moi une réussite sensationnelle. L'objet magique est ici une peau de chagrin, c'est à dire une cuir d'onagre destinée à décorer un coffret, et dont le pouvoir consiste à exaucer tous les souhaits de son possesseur, mais en contrepartie, cette peau se rétracte ainsi que l'espérance de vie de son utilisateur.
Ce roman est divisé en trois parties, la première, intitulée “Le Talisman” raconte comment Raphael en vient à découvrir cet objet magique, et ne s'étend que sur quelques heures, la seconde, “La femme sans coeur”, revient sur le déroulement de sa vie avant, et la troisième, “L'agonie”, prolonge sur sa vie après.
On reste dans le fantastique romantique, à la manière du Faust de Goethe. L'artefact magique n'est ici qu'un support qui permet à Balzac de déployer toute l'étendue de son talent : l'écriture est riche et belle, un aspect constant chez lui, et les pensées sur la nature humaine, l'orgueil, l'envie, le désir... agrémentent ce roman et le rendent profond et lumineux, ainsi que quelques références éparses dans le récit, parfois subtile, parfois lyrique et même parfois drôle, comme les références à Rabelais et Molière dans la consultation avec les médecins. le texte est écrit à la première personne, ce qui permet de nous faire savourer, entre autres, un superbe monologue d'anthologie sur la débauche. Balzac ratisse large, il nous fait découvrir quelques réflexions sur les sciences, et bien sûr, il y a toujours de grands moments sur l'amour, parfois un peu emphatiques, avec des dialogues d'amoureux d'un lyrisme parfois trop classique. Je trouve parfois les moments où Balzac décrit la passion amoureuse trop longs, trop ronflants, et c'est sans doute pour ça que j'ai moins aimé “Le lys dans la vallée”, mais ici, à part quelques longueurs dans le seconde partie, tout est bien proportionné, bien mené, avec une intrigue tragique, passionnante, romantique, qui nous interpelle sur des sujet généraux de la “comédie humaine”. C'est à ce jour mon roman De Balzac préféré (du moins si l'on considère que “Le chef d'oeuvre inconnu” n'est qu'une nouvelle), c'est un auteur que je continue à redécouvrir avec délectation et émerveillement quarante ans après mes années d'études où il m'avait fait tant souffrir, et je compte bien ne pas en rester là.
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