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Roxane, 17 ans, entre en première S à Sully, un lycée parisien réputé qui vise l'excellence. On attend d'elle qu'elle aille en prépa, qu'elle soit parfaite. Et pour ses parents, elle est prête à cela. Mais quand ses notes chutent, la pression devient trop grande. Entre déception amoureuse, pression scolaire, compétition, fragilité, parents divorcés (et bien souvent absents), confiance en soi au plus bas, pour Roxane, c'est trop. Elle raconte avec justesse et en prose slammée, comment ce n'est pas simple d'être un adolescent.

En parallèle, nous suivons François, un cardiologue bien installé. Lui-même a subi une pression scolaire pour devenir comme son père. Schéma qu'il reproduit avec son fils, Romain.
Ami du père de Roxane, Cyril, il va se retrouver mêlé malgré lui à l'histoire de l'adolescente.

L'histoire est rythmée par la musique. Une analogie entre la musique et le coeur humain. Cinq mouvements qui finissent par un drame. Rap et slam pour Roxane, rêve de devenir musiciens tombé à l'eau pour Cyril et François, altiste frustrée pour Mélanie, la mère de Roxane.

Un livre actuel qui fait réflechir. À lire !
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Parfaite à tout prix.

Plus rien ne va dans la vie de Roxane. En première dans un lycée prestigieux, ses notes sont en baisse, ses amours et ses amitiés vacillent, et elle a de l'acné. le drame n'est pas loin.

Coup de coeur ! Nous suivons alternativement Roxane, lycéenne, et François, le médecin qui lui a prescrit un médicament contre l'acné. Qu'est-il arrivé à Roxane ? Nous l'apprenons peu à peu au fil des pages.

Roxane semble avoir tout pour réussir: très bonne élève, elle est dans un des meilleurs lycées de Paris. Son destin semble tout tracé: bonne prépa puis Polytechnique. Elle fait la fierté de ses parents. Mais que veut Roxanne réellement ?

Cela n'a aucune importance, seule compte la perfection. Roxane est condamnée à réussir. Pour ses parents seul compte l'apparence, l'épanouissement est accessoire. Entre une mère dépassée et un père manipulateur, Roxane n'est qu'un trophée de plus pour eux.

Le style est excellent. Les parties concernant Roxanne sont un slam agrémenté d'argot adolescent. Celles concernant François sont plus classiques, mais tout aussi touchantes.

Quelqu'un de parfait peut-il aller mal ? Roxane cache ses vrais sentiments à ses parents. Seul François verra la faille. le drame n'est pas loin.

Bref, une lecture très émouvante.
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Une bien jolie pépite !

Roxane a 17 ans, elle est en 1ère S dans un lycée ultra élitiste. Poussée par des parents que la réussite scolaire obsède et par un système où la compétition est féroce et sans merci, Roxane fait au mieux pour se conformer à ces exigences. Mais la pression constante, couplée aux maux habituels de l'adolescence, va la mettre en difficulté et bouleverser son équilibre.

Les romans qui vous touchent sont souvent liés à un personnage fort auxquels on s'attache et s'identifie.
Et on peut dire que celui-ci m'a « multi » touchée. Il a parlé à mes différents « moi » : à l'adolescente peu sûre d'elle que j'ai été, à l'élève studieuse et poussée à ses propres limites, obnubilée par ses notes en math, et enfin, à la maman que je suis aujourd'hui et qui tente de faire au mieux.
Car ce livre aborde tous ces aspects : les peurs des ados face à l'avenir, l'anxiété des parents face à un monde brutal pour leur progéniture et le désir de les armer au mieux.

J'ai aimé les nuances qu'a apporté l'auteure à son récit : sous des airs caricaturaux au départ, les différents personnages se révèlent tout au long du récit, bien plus complexes qu'on ne l'avait imaginé. Pas de méchant, de gentil, pas de victime ou de bourreau (enfin, presque pas…) mais juste une inéluctable et prévisible tragédie qui laisse un sentiment d'immense tristesse.

Il est rare qu'un livre tape aussi juste, moi je reste très touchée par cette histoire, je pense m'en souvenir longtemps.
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Ce livre permet d'être confrontée à des thématiques difficile durant l'adolescence : la confiance en soi, la modification du corps, la pression scolaire, les relations parents-enfants.

Le livre se découpe en différents chapitres, entrecoupés par moments par d'autres personnages, notamment François.

Au début, difficile de cerner pourquoi et comment le destin de la jeune adolescente et celui d'un homme médecin (cardiologue) se croisent, et pourquoi un drame se produit. Mais au fur et à mesure, tout devient clair.

A la lecture, pas de surexageration sur le mal être de l'adolescence, des faits seulement constatés. Une plume légère, permettant de dévorer d'une traite le bouquin.

On s'attache facilement à cette adolescente qui doit être parfaite : on pleure avec elle, on s'inquiète, on éprouve parfois de la joie, mais surtout, l'écriture permet de nous mettre à sa place.
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Un de mes coups de coeur.
L'histoire d'une ado de 16 ans qui, en plus de la pression scolaire qu'elle s'inflige, subit une acné sévère. Elle se fait prescrire le médicament miracle mais dont les effets secondaires peuvent être dangereux.
Une descente aux enfers racontée avec brio entre vocabulaire adolescent et champ lexical musical.
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Fille de parents divorcés, Roxane a toujours joué un rôle de facilitateur entre eux et réussi à l'école avec aisance . Mais les choses se corsent quand elle entre en classe de première : son cerveau ne semble plus aussi bien fonctionner, les boutons dévorent son visage et la jeune fille commence à perdre pied en secret.
Un traitement controversé contre l'acné sera finalement le déclencheur du drame.
Vanessa Bramberger entrelace le parcours de Roxane et celui de François, médecin prescripteur et ami de la famille en entretenant la tension.
Elle peint ici avec vigueur le portrait d'adolescents tiraillés : "On nous demande d'être à la fois autonome et obéissant, détendu et performant. Résultat, nous allons mal plus tôt et plus longtemps. On nous balance qu'être ado c'est être à la fois unique et semblable aux autres. Mais moi, je suis une volaille qui ne sait pas voler, une partition inachevée. Je ne veux pas être moi, je veux être Rose ou Lyna. Putain d'adolescence qui n'en finit pas . "
Un roman où le rythme des mots est essentiel, ça claque, ça slame, ça dézingue à tout va et le langage adolescent (merci au lexique destiné aux darons et daronnes) sonne juste. Chacun des adultes en prend pour son grade mais n'est-ce pas plutôt ici le procès d'une société qui en demande trop à une certaine jeunesse ?
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Parent, c'est un rôle où, pendant près de vingt ans, on aide un (ou plusieurs) autre(s) à grandir, à apprendre, à évoluer, à progresser. Qui dit progresser dit viser une forme de "mieux". Mais mieux selon quels critères ? Par rapport à quelle référence ? Et surtout, jusqu'où ?

À tort, on glisse parfois vers le travers de considérer l'enfant comme un prolongement de soi. On voudrait lui appliquer notre modèle de valeurs, lui inculquer nos convictions, le voir poursuivre dans notre voie. Sans s'en rendre compte, on le pousse alors vers une forme de "perfection" qui ne se définit que selon notre propre expérience, par nature subjective ; on voudrait le voir accomplir tout ce dont on a rêvé, tout ce qu'on a déjà accompli nous-même ainsi que ce qu'on n'a pas su ou osé réussir. Or, forcer l'enfant à rentrer dans la case qu'on fixe pour lui, c'est être voué à le briser, comme si l'on s'efforçait d'insérer, dans ces jeux d'éveil, un jeton rond dans un trou carré. Mieux vaudrait considérer l'enfant tel qu'il est : un être singulier, immergé dans une époque qui n'est plus celle de notre enfance, avec un caractère, une personnalité et des envies qui ne sont pas le miroir des nôtres. Une pièce à la forme unique – et versatile – pour laquelle il faut tailler un trou sur mesure – et l'ajuster au fil du temps. Ça paraît évident à énoncer, mais ça ne l'est pas toujours dans la mise en pratique.

Comme beaucoup de parents, ceux de ce bouquin pensaient "bien" faire. Leur exemple, même sous forme de fiction (et même s'il semble extrême, il est plus courant qu'il n'y paraît), a le mérite de faire réfléchir sur cette difficulté du rôle de parent, d'inviter à rester vigilant sur la manière d'éduquer. Pour moi, cet intérêt du fond a globalement compensé les défauts que j'ai trouvés à la forme (le style utilisé pour la voix de l'ado m'a parfois gêné : l'abus de rimes – pour imiter un texte slamé – était intéressant dans l'intention, mais je l'ai trouvé lourd sur la longueur d'un bouquin entier, en plus de créer quelques incohérences ; le procédé peut donner du rythme sur de courts passages, mais je trouve que l'effet devient contre-productif si on en abuse).
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Habituellement, je ne suis pas adepte du réalisme dans la littérature contemporaine. Seule exception,  les romans de Vanessa Bamberger qui chaque fois me bouleversent. Car ils ont le ton juste.

Elle, peint des fresques sociales comme des zooms sur les relations intergénérationnelles.

Elle, crée des personnages avec une psychologie fine et crédible.

Elle, jette un regard perçant mais sans jugement sur notre actuelle société, tout en parvenant à inventer une fiction rendue rassurante par nature (ouf, ce n'est qu'un roman).

Pourtant, tout ce qu'elle raconte est probable réalité.

Le sujet est très émouvant, ceci est un très – très ! – bon livre à recommander.
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Ce livre alterne les monologues de Roxane, « l'enfant parfaite », exposée à tous les stress de l'adolescence dans un lycée élitiste, et le récit par un narrateur anonyme du vécu étroit, frustré et coupable d'un cardiologue ami de la famille, François. On comprend au milieu du roman le lien ténu mais tragique qui lie Roxane à François : Roxane s'est défenestrée au cours d'un traitement pour l'acné imprudemment renouvelé par François ; la mère de Roxane attaque ce dernier en justice, plaidant que le traitement est la seule cause du suicide. La vivacité du personnage de Roxane, personnalité complexe et fragile, renouvelle le thème du suicide adolescent et de ses multiples facettes, ici la compétition scolaire, la mésentente familiale, la carence de communication, la déception amicale et amoureuse, la perturbation de l'image de soi par une acné sévère, et peut être aussi l'effet du traitement.

La construction du livre est ambitieuse avec une découpe musicale faite d'une Ouverture (qui contient le texte intégral du serment d'Hippocrate, version 2012 du Conseil de l'Ordre !), puis un Premier, Deuxième, Troisième, Quatrième Mouvement et une Finale, ces morceaux eux-mêmes découpés en 32 chapitres qui ont chacun leur exergue. Un autre artifice est le va-et-vient entre les deux récits, celui de Roxane et celui de François, une technique du polar et de la SF pour soutenir l'intérêt : ils convergent à la page 135, mais Roxane continue à monologuer après le chapitre de son suicide et il n'y a pas de dénouement du suspense, car on ne sait pas l'issue de l'action en justice.

La découpe musicale évoque la mère de Roxane, altiste dans un groupe de musique de chambre, artiste frustrée et sourde d'une oreille. Dans les monologues de Roxane la musique savante (Mozart, Schubert, Chostakovitch) alterne avec la violence et la crudité du rap (Damso, PNL, Lord Esperanza) et l'ado pense ou parle en deux langues, le français soutenu et un argot mêlant le verlan au slang américain. le métissage culturel chez les jeunes et les moins jeunes est bienvenu en musique et en poésie, mais le mixage des langues intervient de façon peu crédible dans les mêmes tableaux d'un même chapitre et n'atteint pas l'invention verbale de l'Agrippine de Bretécher. D'ailleurs l'humour est ici absent. Charitable, l'autrice propose un index dès la deuxième page, opposant le parler djeune à celui des adultes à propos de daronne : « Si le sens de ce mot vous échappe, pas de panique. Cela signifie seulement que vous n'êtes pas un ado ». Bien reçu, mais Roxane/Vanessa oublie que daron/daronne est employé par Rimbaud, Céline, San Antonio et bien d'autres.

Ces procédés font sauter des pages, de même que quelques clichés (parents aveugles, profs sadiques, puceaux gavés de porno) et une documentation excessive sur la cardiologie interventionnelle, l'imputabilité des effets secondaires des médicaments ou la déontologie médicale.
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Roxane, 17 ans, est l'enfant parfaite du titre : élève brillante dans une première S d'un lycée parisien réputé, soutien indéfectible de sa mère divorcée, concertiste qui a du mal à joindre les deux bouts et s'absente souvent pour son travail, fille idéale pour son père qui érige beauté physique et réussite sociale en objectifs ultimes. Mais quand soudain elle vacille, victime de trop de pression et d'injonctions contradictoires, y-aura-t'il quelqu'un pour voir qu'elle a besoin d'aide ?

L'enfant parfaite est un roman complexe, très travaillé, qui mêle plusieurs thèmes et niveaux de lecture. C'est d'abord une réflexion glaçante sur le monde actuel et la société dans laquelle les adolescents des années 2020 essaient de se construire : un monde dur, exigeant, qui ne fait pas de cadeau, où la pression est constante, amplifiée par les réseaux sociaux et l'instantanéité d'internet, un monde où il faut être beau, bien dans sa peau, "instagrammable", un monde où la réussite scolaire est essentielle pour éviter le déclassement social et où la pression des notes et des bonnes filières commence de plus en plus tôt. Tout sonne juste dans ce récit et on ne peut qu'être horrifié par tout ce qui pèse sur les épaules de Roxane, jeune fille grandie trop tôt et qui semble parfois plus mure et plus adulte que ses propres parents. En toile de fond, ce roman questionne aussi la parentalité, le désir d'enfant, la manière qu'ont les parents de Roxane de projeter leurs rêves ou leurs déceptions sur leur fille sans vraiment la considérer comme une personne à part entière et prendre le temps de l'écouter.

En parallèle, nous suivons aussi l'histoire de François, un cardiologue quinquagénaire, qui fut aussi en son temps soumis à une certaine pression familiale quant à la réussite scolaire (son père était médecin et l'a poussé à choisir cette carrière). François va se retrouver mêlé bien malgré lui à l'histoire de Roxane et à travers cette intrigue l'auteur nous offre une réflexion passionnante sur la notion de responsabilité et sur la médecine, qu'est-ce que soigner et qu'est-ce qu'un "bon" médecin. L'auteur écrit de très belles pages de description du métier de cardiologue, de toute la complexité de cette merveilleuse mécanique qu'est le coeur humain et des interventions destinées à le réparer comme la coronarographie (si, si, on peut écrire de belles pages en décrivant une intervention chirurgicale !).

Petit bémol pour la partie de l'intrigue racontée par Roxane : l'auteur arrive parfaitement à se mettre dans la peau d'une adolescente et tout sonne juste dans ses réflexions et ses réactions. Par contre, le choix d'écrire certaines parties du récit comme un long slam, cette prose rythmée faite pour être scandée, m'a souvent gênée dans ma lecture : dans la mesure où cela ne concerne qu'une partie du récit de Roxane, j'ai trouvé que cela tombait souvent à plat, cela sonne mal et la volonté de jouer sur les sonorités et les échos ressemble plus à des vers de mirliton qui heurtent la lecture qu'à un vrai choix poétique. Mais heureusement j'ai fini par m'y faire et cela reste suffisamment discret pour que ce ne soit pas un gros défaut.

Ceci mis à part, ce livre est un coup de coeur, lu en seulement deux jours et impossible à lâcher. J'aurais presque envie de le relire tellement il est riche en réflexions et tellement il brasse de thèmes divers. Une vraie réussite et une belle prouesse littéraire avec une intrigue et des personnages très construits et subtils : à recommander.
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