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Citations sur Les jours clairs (10)

Je me suis souvent demandé si nous pouvons voir les autres tels qu'ils sont réellement, s'il nous arrive jamais de les reconnaître ou si nous ne pouvons discerner en eux que ce qu'eux-mêmes laissent paraître. P.311
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Evi disait que lorsqu'elle s'éveillait, elle devait pouvoir ouvrir la porte et poser le pied à l'extérieur, elle disait qu'elle avait besoin du regard sur les champs, il fallait qu'il aille loin, pas seulement jusqu'au mur suivant, mais jusqu'à la petite maison du garde-barrière et plus loin, au printemps jusqu'aux champs jaunes de colza et à l'automne, jusqu'à la forêt de sapins, lorsque les feuillus dénudés laissaient le regard se porter jusque là.
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(...) je n'aime plus autant aller chercher dans les livres, parce qu'au bout du compte on est toujours à aller chercher des explications entre les lignes, comme si je ne pouvais pas me contenter du fait que beaucoup de choses restent inexplicables.
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Nous grandîmes tandis que le monde continuait à tourner comme s'il ne se souciait pas de nous et que nos mères mettaient tout en œuvre pour ne pas perdre l'équilibre, trébucher et tomber en ayant du mal à se relever.
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Une année, Zigi arriva dès l'été, et pendant une bonne période Aja cessa de se jeter sur le pavé de la grande place et sur les marches devant la moustiquaire. Cet été-là, nous l'appelâmes "l'été de Zigi", même des années plus tard, lorsque nous nous en souvenions, nous l'appelions ainsi, cet unique été qui n'avait été fait que de jours clairs.
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Cet été-là, on avait posé dans l'eau un large ponton au bout duquel nous pouvions nous tenir à quatre ou cinq et plonger dans l'eau vert trouble. Nous passions le temps étendu sur les planches, le menton posé sur le poing, à regarder les vaguelettes lorsqu'une légère brise se levait entre les saules. Mais le plus souvent l'eau était lisse et immobile, et quand nous jetions une feuille dessus elle restait longtemps au même endroit. Nous étions seuls avec nos roues et nos draps de bain, avec nos pas, nos bonds et nos voix dont nous envoyions le son de l'autre côté du lac.
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« Nous grandîmes tandis que le monde continuait à tourner comme s'il ne se souciait pas de nous et que nos mères mettaient tout en oeuvre pour ne pas perdre l'équilibre, trébucher et tomber en ayant du mal à se relever. Pendant longtemps elles avaient marché à longue distance l'une à côté de l'autre, Évi en bottes de caoutchouc vert auxquelles collait toujours de la terre, ma mère en souliers plats dans lesquels elle courait rapidement, comme si elle avait toujours quelque chose à l'esprit et peu de temps pour cela, et la mère de Karl sur de hauts talons que nous entendions claquer sur les dalles branlantes... »
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« Il demanda à quelle hauteur avaient poussé le blé à KirchBlüt et le maïs devant le jardin d'Évi, si le coquelicot fleurissait, et le trèfle qu'il avait semé des années plus tôt près de la clôture, s'il y avait de l'eau dans le lit du torrent, si les platanes de la grande place avaient déjà déployé leur toit au-dessus de nous, et je dis oui à tout. Oui, le blé et le maïs sont hauts, oui, le coquelicot est en fleurs, et comment, si tu voyais ça, oui le torrent coule et oui, nous sommes assises sur la grande place, sous un toit de feuilles. Je ne dis pas, mais ça n'est pas comme autrefois, parce que rien n'est comme autrefois, parce que tout a été bouleversé et déplacé. Nous marchons à travers Kirchblüt, et tout est différent, nous l'avons perdu comme nous perdons les lieux de notre enfance, pour la première fois, quand nous ne sommes plus des petits enfants, et plus tard, encore une fois, quand nous revenons en tant qu'adultes et nous étonnons de l'aspect qu'ils avaient réellement. »
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Nous n'avions plus qu' à décrocher nos mères qui collaient comme des pots de glu aux tissus de nos vêtements, à fermer les yeux et à sauter dans la vie comme en apesanteur. Nous n'avions pas peur, et c'était grâce à Évi et à ma mère, elles nous avaient appris, au fil des ans à ne pas en avoir peur, même si nous ne l'aurions jamais admis, surtout pas à l'époque."
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Karl, Aja et moi, nous n'avions pas de pères, du moins pas comme d'autres enfants avaient des pères. Nous avions nos mères, avec leurs secrets silencieux qu'elles protégeaient comme des trésors. ...Nous avions nos mères, et malgré les petites et grandes blessures qu'elles nous infligeaient, nous nous agrippions à elles et nous tenions fermement à leurs mains, comme si, autrement , nous pouvions tomber, comme si quelque chose pouvait nous heurter et nous renverser, à cette époque où nous faisions nos adieux aux nombreuses choses qui avaient encadré notre enfance
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