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Critique de Vianna


Je viens de finir ce livre et cela fait 3 jours que je n'arrive pas à démarrer le suivant.
J 'ai besoin de digérer un contenu dense, fort, où les thématiques abordées sont si nombreuses. le thème principal est le Libéria et son histoire politique, empreinte de cynisme et de violence, mais c'est aussi le parcours de vie de Hannah, personnage insaisissable,qui se raconte à l'aube de la soixantaine: ses engagements militants, voire terroristes, son incapacité à aimer réellement son mari libérien et les trois fils issus de cette union, la distance qu'elle a posé avec ses parents.
En effet elle reste sans voir pendant de longues années ceux qu'elle nomme Mère et Papa: un père, célèbre pédiatre très pris par son métier mais néanmoins aimant et une mère femme au foyer, tellement centrée sur elle même qu'à la mort de son époux « elle était en colère parce que la mort de Papa était la mort de Papa et pas la sienne», une mère qui n' a jamais su voir sa fille. Banks nous délivre là sans doute, une des clés pour comprendre le personnage d'Hannah: Comme sa mère, elle ne voit ni son mari, ni ses enfants.
La question du regard, regard sur l'autre, sur soi, sur le monde revient tout au long du récit. Et si les relations humaines restent difficiles pour Hannah, sa rencontre avec les chimpanzés la révèle davantage à elle même. Sans doute sont ils les seuls à la voir vraiment et à lui renvoyer la réalité de son existence.
Cette quête d'identité qui a menée Hannah au Libéria, son pays d'adoption nous tient tout au long du livre et j'ai lu le dernier quart d'une traite emportée par le désir d'en connaître l'issue.
Pour ce qui est de la page historique du Libéria, ce déchaînement de violence et de cruauté me rappelle le terrible roman de Ahmadou Kourouma, En attendant le vote des bêtes sauvages.
Les tragédies d'un continent qui n'en finit pas de se remettre des conséquences de la décolonisation, colonisation, nous laissent ébranlés et interrogatifs: jusqu'où l'homme peut il aller pour conquérir un territoire, le pouvoir, la liberté...?
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