En fait mon chien est un peu comme un psychologue. Je le sais parce que mon père est spécialiste en psychologie et je sais que la psychologie ça fait que des gens parlent à des gens qui ne répondent pas et mon chien c'est exactement ce qu'il fait, je peux donc dire qu'il est fin psychologue.
Y a pas longtemps, j'étais dans la maison de Jac, je rêvais, et tout à coup j'ai pensé, la vie est un truc dont il faut fabriquer les bords. La phrase m'est venue soudain comme une évidence, mais après je ne me souvenais plus très bien de ce que je voulais dire. Les bords de la vie, je pense que cela signifie comment on organise notre temps, le travail, l'amour, tout ça ; ces bords-là doivent être résistants, même s'ils sont flexibles, même s'ils ne ressemblent pas vraiment aux bords des autres.
Ils pensent qu'ils comprennent tout parce que eux aussi ont été petits soi-disant, mais il est évident qu'en vrai, ils ne comprennent rien de rien. Ou peut-être ont-ils tout oublié.
Après ça, l'anniversaire, c'était comme tous les anniversaires, des gâteaux, des cadeaux, des jeux organisés par la mère, une dispute et s'en va.
J'ai pris que moi aussi, comme le vilain petit canard, j'ai un canard en moi, plus petit que moi mais qui va grandir donc en réalité plus grand, même s'il ne se montre pas encore. J'ai compris que ce deuxième canard presque invisible était mon moi de grande comme je l'imaginais en rêves (celui qui va dans la maison de Jac) et moi aussi, comme le vilain petit canard, j'allais réussir à rassembler les deux canards, le grand qui a l'air vrai et qui est moi maintenant et le petit qui a l'air faut et qui est le moi rêvé de quand je serai grande.
En fait, j'ai compris que, quand je serai grande, on allait se rassembler moi maintenant et moi en rêve,
Parce que moi, par-dessus tout j'aime les nounours, ils sont ma réalité. Je suis peut-être un grande déjà pour être autant attaché à des peluches, mais je n'y peux rien, ils sont très importants pour moi.