Les déracinés

Indéniablement passionnant par l'originalité du thème, réel qui plus est, ce récit captive le lecteur qui ne lâchera son livre à regret qu'après avoir atteint la dernière page.
Maintenant, on peut aussi relever quelques faiblesses qui n'atténueront en rien votre plaisir: Elle était belle, il était intelligent, leur parents étaient tellement parfaits et puis contre mauvaise fortune bon coeur, vivre sous le régime dictatorial de Trujillo est insupportable mais qu'est-ce qu'on y vit bien. Vous m'avez compris. L'auteur aurait pu éviter quelques clichés et le style en aurait été moins gnangnan.

Personne ne voulait des juifs, victimes du nazisme. Des valeurs protectionnistes et nationalistes prédominaient dans le monde. Souvent les récits de cette période ont des destinées sionistes ou américaines ; curieuse découverte que cette porte de sortie dominicaine pour les émigrés juifs. L'histoire d'amour passionnelle d'Alma et Wilhem dans ce contexte est passionnante. J'ai aimé ce livre.

Une histoire très intéressante qui nous permet de découvrir un pan de l'histoire que je ne connaissais pas : l'expatriation organisée des juifs d'Europe et, plus particulièrement, vers la République Dominicaine qui était une dictature à l'époque. On comprend également à travers ce récit les "manigances" des uns et des autres, y compris des pays "démocratiques" dont les buts n'étaient pas forcément toujours uniquement philanthropiques.... On aime ces personnages et on vit avec eux toutes les horreurs qu'ils ont pu vivre. Un petit bémol, la fin un peu "eau de rose" qui, à mon sens, baisse un peu le niveau et empêche d'en faire un véritable grand roman. A lire sans hésiter cependant.

1931, Wilhem a 25 ans à Vienne. Il veut être journaliste et non travailler dans l'imprimerie qui devrait lui être transmise par son père. Wilhem rencontre Almah, c'est une évidence, ces deux là s'aiment malgré le fait que la famille d'Almah aie une bien meilleure situation.

Ils se marient, ont un enfant mène une vie aisée mais le nazisme se profile, s'installe, les juifs sont humiliés dépossédés de leurs biens. Il faut se faire violence et quitter cette ville qu'ils aiment tant, quitter les leurs. L'objectif, c'est de s'installer aux Etats-Unis, mais rien ne se passe comme prévu. Et c'est aussi cela que j'ai apprécié dans ce roman rien ne se passe comme prévu, je l'ai trouvé plein de rebondissements. J'ai aimé accompagner ce couple amoureux, déterminé, courageux déraciné dans cette quête d'une nouvelle terre d'accueil. 

C'était une lecture très fluide, agréable pour un roman où L Histoire s'immisce tristement. Un couple plein de tendresse dont j'ai bien envie de suivre la fille dans un deuxième tome. 

Un bon gros roman comme j'aime en lire régulièrement ! Une belle fresque familiale sur fond historique avec tous les ingrédients : amour, joies, peines, trahisons, tragédies...
L 'écriture est soignée et se lit facilement.
Voilà une lecture qui apporte de l'évasion et beaucoup de plaisir.

On sait qu'il y a une suite (et un troisième opus à paraitre) mais le livre peut se suffire à lui-même, on n'est pas forcément embarqué dans une trilogie, ce qui est parfois contraignant. Pour ma part, je lirai sans nul doute les autres volumes mais il n'y a pas urgence.
Un très bon moment de lecture donc !

J'ai découvert un pan de l'histoire sur l'exil des juifs pendant la 2nde guerre mondiale. Pan que j'ignorais grâce à la superbe fresque que dresse Catherine Bardon avec son livre Les Déracinés. Juste superbe.

Belle fresque partant du Vienne insouciant de 1921 jusqu'à 1962 en République Dominicaine où des personnes de confession juive ont pu émigrer pour fonder des colonies afin d'échapper à la déportation.
C'est très bien documenté et inspiré de faits réels méconnus.
Toutes les personnalités sont très bien décrites et on s'immerge dans leur vie quotidienne pendant toutes ces décennies.

Une fresque foisonnante, romanesque, historique et émouvante fort réussie.
De l'Autriche en ébullition frappée par la guerre, à la création de l'Etat d'Israël, le lecteur suit le périple d'un couple, Wilhem et Almah sur plusieurs décennies, leur exil de Vienne jusqu'à leur installation en terre de République Dominicaine.
Au travers de ces deux vies, de leurs émois, leurs choix, leurs douleurs et leurs joies, c'est la Grande Histoire qui défile. le tout est fort documenté et très bien écrit. Les 615 pages se lisent avec passion.
J'ai vraiment eu un grand plaisir à suivre ces personnages si attachants, ces pionniers déterminés, accueillis en République Dominicaine après avoir été refusés par d'autres terres d'accueil.
Un premier roman abouti et réussi, un grand plaisir de lecture.
Seul bémol : le côté romanesque parfois trop exploité qui n'était pas nécessaire pour scotcher le lecteur.
Sans trahir un secret, l'auteure rencontrée lors de la soirée des #68premières fois# s'attelle à écrire à une suite à cette merveilleuse saga. Je suis impatiente !

Vienne , 1931 , la ville de Stefan Zweig , Freud , et bien d'autres , la ville cosmopolite de l'entre-deux-guerres , une ville où il fait bon vivre .
1932 , Wilhelm rencontre Almah , c'est le coup de foudre mutuel , il est journaliste , elle est dentiste , leur vie semble toute tracée .
Mais l'insouciance ne dure qu'un temps , en Allemagne , des bruits de bottes se font déjà entendre , et en 1933 , un petit caporal moustachu devient chancelier .
Vous connaissez la suite , l'antisémitisme rampant finit par tout balayer , tout détruire (la nuit de Cristal) . Et c'est l'Anschluss , l'Autriche devient un satellite de l'Allemagne .
Très rapidement , il devient impossible à tout citoyen d'origine juive d'exercer un quelconque métier , ils sont spoliés , humiliés , maltraités , parfois lynchés . Sachant qu'ils ne pourront plus vivre une vie normale , certains se suicident , d'autres fuient .
Seulement , voilà : les nazis sont aux frontières , on ne sort pas d'Autriche comme l'on veut , il faut y laisser tous ses biens , et les démarches administratives sont longues et fastidieuses . Pire encore , aucun pays n'accepte de recevoir de Juifs allemands ou autrichiens . Les USA et le Canada , pourtant réputés terres d'accueil , n'acceptent les réfugiés qu'au compte-gouttes .
S'ensuit alors une longue odyssée pour le couple et leur jeune garçon , Frederick . Ils restent bloqués plusieurs mois dans un camp en Suisse , puis finissent enfin par prendre un bateau via Lisbonne . Ils s'imaginent pouvoir s'installer aux USA , mais leurs visas s'avèrent être faux .
Le seul Etat qui veut bien les accueillir est la "République" dominicaine , en réalité une dictature sanglante . La plupart des réfugiés , pensant débarquer à New York , avaient appris l'anglais , il va leur falloir apprendre l'espagnol . Les conditions d'accueil dans ce pays s'avèrent relativement difficiles , il faut tout construire , s'improviser charpentier , couvreur , agriculteur , éleveur .
C'est un peu le système du kibboutz , où toutes les bonnes volontés sont mises en commun , une entreprise complètement expérimentale .
Ce roman est basé sur des faits historiques parfaitement ancrés dans la réalité , les dates sont exactes , seuls les personnages sont imaginaires .
Il dit tout sur notre humanité , sa violence , son inhumanité la plus sordide ,
mais , heureusement , au coeur des ténèbres , il existe toujours des petites lumières qui scintillent , des raisons d'espérer .
Petit à petit , des liens se créent entre les apatrides de Dominique , des amitiés et des liens très forts se nouent entre eux , des couples se forment et ont des enfants . Après l'horreur nazie , c'est une totale renaissance pour tous ces réfugiés .
J'ai été séduit par cette grande fresque romanesque , avec ses nombreux rebondissements . Il y a un côté quasi cinématographique dans cette narration , les événements se succèdent sans interruption , on est véritablement embarqués dans cette histoire sans pouvoir se détacher de ces pages écrites avec beaucoup de talent par Catherine Bardon , dont c'est le premier roman .
Il n'est guère surprenant que l'autrice situe son roman en République dominicaine , c'est une grande amoureuse de cette île .
Merci aux Editions Les Escales pour ce merveilleux livre .

Dans les années 1930, à Vienne, Whilelm et Almah, beauté blonde sur laquelle tous les hommes se retournent, tombent follement amoureux l'un de l'autre. Il est journaliste débutant et rêve de faire ses preuves. Elle, fille de médecin, poursuit des études de dentiste. Almah est la fille unique de parents aisés tandis que Whilelm est d'origine plus modeste, ce qui ne s'avère pas un obstacle à leur mariage. Mais tous deux sont juifs, même si leurs familles ne sont pas pratiquantes et il ne fait pas bon être juif en Autriche, alors que la montée du nazisme va de pair avec la multiplication des mesures visant à les priver de leurs droits fondamentaux, pour à terme les exclure totalement de la société. Ce qui s'annonçait comme une douce romance dans une ville de rêve va ainsi tourner au cauchemar.
Whilelm et Almah se voient contraints, avec leur tout jeune fils, de laisser derrière eux la vie qui les attendait, les ambitions (pour Whilelm) qu'ils nourrissaient, pour fuir, avec les plus grandes difficultés, ce pays qu'ils aimaient tant. Alors qu'ils voulaient rejoindre les États-Unis, où la soeur de Whilelm et son mari avaient déjà émigré beaucoup plus tôt, c'est en République Dominicaine qu'ils finiront par arriver, pour participer à la fondation d'une communauté juive …

Nous, on est embarqués avec eux dans un maelström d'émotions, bouleversés par le traitement infligé aux juifs (dans un premier temps, des humiliations comme celle consistant à faire nettoyer à des femmes des pavés crottés avec une brosse à dents, « sous les quolibets des badauds rigolards » …), des choses qu'on croyait savoir mais non, finalement, la sidération est toujours là et on note le louvoiement au quotidien pour ne pas se faire remarquer, les regards fuyants pour ne pas regarder ce qui se passe, aussi, de peur des sanctions immédiates, le mécanisme d'une terreur en marche. Et cette certitude vissée au corps chez certains qu'ils sont ici depuis trop longtemps, c'est leur pays, celui pour lequel ils se sont battus, il ne peut pas vouloir les rejeter.
C'est la grande force de Catherine Bardon, dont « Les déracinés » est le premier roman, mais qui mûrit en elle depuis 20 ans, cette capacité à être en empathie avec ses personnages et à nous rendre leurs tourments terriblement présents. Au point que l'odyssée de Whilelm et d'Almah, parmi tous ces juifs dont personne ne veut, et qui passera avant de les conduire en République dominicaine par un certain nombre de lieux où ils seront retenus dans des conditions de vie déplorables, n'a eu de cesse de me renvoyer aux migrants qui de nos jours frappent à notre porte.
Quant à l'installation en République dominicaine (elle intervient à la moitié du roman), parmi les colons déjà présents à Sosúa (mais pratiquement tout reste encore à construire et à faire), son évocation est elle aussi passionnante : découverte de paysages nouveaux et d'une nature omniprésente, organisation et vie de cette communauté de pionniers, où rares sont ceux qui détenaient initialement les compétences ad hoc, rapports avec la dictature en place dans l'île.

Quatre jours m'ont suffi pour venir à bout de ce petit pavé qui se lit tout seul, dont la dernière partie m'a surprise et le dénouement beaucoup touchée. Un bon roman, très documenté, attentif au ressenti de ses protagonistes (une partie du récit passe par le regard de Whilelm), que je vous recommande en lecture estivale

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