À peine avais-je rangé Six of Crows dans ma bibliothèque que je plaçais Crooked Kingdom entre mes mains, prête à finir cette duologie d'une seule traite.
À nouveau, j'ai apprécié ma lecture même s'il manquait un petit quelque chose pour réellement m'attacher aux personnages et sentir la tension se construire au fur et à mesure du livre. J'ai tout de même eu un petit pincement au coeur au moment de quitter nos héros dont l'avenir est encore devant eux.
Malgré cela, je n'ai pas pu refermer le livre à plusieurs reprises, continuant ma lecture en marchant et évitant les poteaux après avoir quitté mon train.
L'une de ces fois a eu lieu lorsque Wylan découvre que sa mère est encore vivante. J'avais hâte d'assister à leurs retrouvailles et les pages se sont très rapidement tournées. Cependant, je m'attendais à ce que cette découverte soit au coeur de l'intrigue. Je pensais que Jan van Eck s'était marié avec Maria uniquement pour récupérer ses biens et sa fortune puis qu'il avait décidé de se débarrasser d'elle, employant un tailleur pour empêcher son fils d'apprendre à lire et justifier son choix. le tout laissant à Jan l'opportunité d'épouser une nouvelle femme. Après tout, pourquoi se donner tout ce mal juste parce que son fils ne sait pas lire alors qu'il aurait simplement pu avoir un deuxième enfant avec Maria ?
En parlant de Wylan, il y a un réel contraste entre le tome 1 où c'est un personnage assez transparent et ce tome 2 où il s'affirme enfin, prend des couleurs et trouve sa place dans la troupe. Mais cette évolution de caractère ne fait pas disparaître les stéréotypes des personnages, déjà présents dans le premier volume. À chaque dialogue, les personnages s'en tiennent à leurs rôles : Jesper le fin blagueur quelle que soit la situation, Kaz le rabat-joie ténébreux, Wylan l'inquiet, Matthias très peu loquace... Ainsi des dialogues cruciaux où il est question de vie ou de mort s'apparentent très rapidement à des sketchs qu'il est difficile de prendre au sérieux.
Difficile aussi de prendre au sérieux l'un des personnages introduit au milieu du livre comme un cheveu sur la soupe.
Je parle bien de toi Dunyasha. Décrite comme l'une des meilleurs assassins au monde, j'ai eu du mal à croire en son histoire et à son antagonisme avec Inej alors qu'elle n'a jamais été mentionnée auparavant et qu'elle disparait aussi vite qu'elle est arrivée.
Avant de clore cette critique, il faut que je parle d'un dernier point noir :
La mort de Matthias. Pourquoi ? Quel intérêt ? Comme si l'autrice savait qu'elle devait en tuer un et qu'elle l'avait choisi par défaut. Il est mort de la façon la plus bête possible et sans que cela serve à l'histoire. Son sacrifice fait-il avancer l'intrigue ? Non. Permet-il de sauver quelqu'un ? Non. Arrive-t-il alors que le personnage est en pleine rédemption ? (Oui, j'ai été traumatisée par Oathbringer de Brandon Sanderson) NON. A-t-il permis à Nina d'accomplir de grandes choses dont elle aurait été incapable sinon ? TOUJOURS NON. Sa mort n'a pas été émouvante pour moi et je ne comprends pas le choix de l'autrice. Peut-être aura-t-elle un impact sur la Nina du futur ? Mais dans ce cas, autant garder sa mort pour la prochaine série et éviter de laisser ce goût amer à tous ceux qui ne continueront pas leur lecture du Grishaverse.
Malgré mes critiques, j'ai apprécié découvrir la duologie de Six of Crows même si je regrette qu'elle ne m'ait pas fait vibrer.