Se passer de paille et des Coton-Tige plastifiés ne va pas suffire : ce genre de mesures symboliques aurait pu avoir un sens il y a 30 ans, mais nous n’en sommes plus là.
Nos bien sont protégés par la loi, est-il acceptable que la vie ne le soit pas ?
Le mot « écologie » est lui-même trop étroit. C’est plutôt de biophilie - d’amour de la vie - qu’il faudrait parler. De même que le mot « environnement » est trop anthropocentré : c’est bien de la nature qu’il s’agit et pas seulement de ce qui nous entoure.
Les discussions enflammées autour de "la dette" reprennent de plus belle. Mais cette dette est absolument virtuelle. Elle est conventionnelle, contractuelle. Elle n'a d'existence que parce que nous le décidons. Tout au contraire, la dette écologique est réelle, factuelle, matérielle : elle ne peut être annulée par décision. Elle tue au quotidien. Elle est la dette sérieuse. Comment est-il possible qu'elle nous obsède infiniment moins que sa consœur économique purement factice ?
Avant de désirer parcourir la planète pour découvrir l'altérité, a-t-on seulement pensé à parler avec son voisin de palier ?
Environ 1000 milliards d'animaux marins sont tués chaque année. Lors de la remontée des filets, la décompression fait éclater la vessie natatoire, sortir les yeux des orbites et, souvent, l'estomac s'extrait par la bouche. Les survivants meurent lentement, asphyxiées ou écrasés, alors même que les capacités cognitives et sensorielles des poissons ne permettent plus de douter qu'ils ressentent la douleur.
À l’échelle globale, nous vivons dans un monde où quelques personnes possèdent autant que la moitié de la population mondiale. C’est insensé et intenable. Presque obscène.
Consommer moins est une nécessité et constitue la clé d’un avenir possible pour éviter le « crash » du système « planète Terre ».
Le fameux " politiquement correct ", moqué par tous, est structurellement du côté du système dominant. Tenter de le déporter du côté d'une pensée écologique, qui demeure évidemment marginale, inévidente, malmenée et incomprise, est un peu gros ! Quand les forces économiques les plus puissantes tentent de faire passer la défense acharnée de leurs intérêts pour un geste de subversion ou d'insolence, on confine au comique. Oui, soyons incorrects, mais soyons-le vraiment : c'est-à-dire en redéfinissant la correction elle-même.
En interdisant à un homme de conduire en état d'ébriété, on restreint sa liberté de l'instant, mais on lui ouvre la possibilité d'un futur. Il est temps de nous empêcher de piloter le monde en état d'ébriété écologique.