Ah, "
Le Diplôme" d'
Amaury Barthet. S'il fallait résumer ce livre en une seule phrase, ce serait probablement : un coup de poing en pleine face du snobisme éducatif français. Oui, vous avez bien entendu.
Voici Guillaume, un professeur d'histoire-géo qui, s'il avait une couleur, serait probablement le gris de la banalité. On peut presque voir les marques de la vie monotone, usante, sur son visage. Quand il croise Nadia, une jeune femme éclatante de culture mais privée du précieux sésame qu'est
le diplôme, tout bascule. le contraste est saisissant : l'érudit blasé et la non-diplômée avide de savoir. Guillaume, dans un élan qui confine à la folie, décide de rectifier ce que notre société semble avoir mal aligné, en lui fournissant un faux diplôme. Une initiative folle, déstabilisante, et tellement révélatrice de nos obsessions collectives.
Que dire de cette histoire ? Elle oscille entre le brillant et le désespérant. Brillante parce qu'elle nous force à questionner nos propres préjugés sur la réussite, sur ce que signifie "être quelqu'un" dans une société où le parchemin prime sur la personne. Désespérante car elle met en lumière les failles béantes d'un système élitiste où l'on est jugé non pas sur ce que l'on sait, mais sur ce que l'on montre.
Barthet dépeint, avec une plume acérée, un monde où les apparences règnent en maîtres. Où un diplôme est bien plus qu'un simple bout de papier – c'est un ticket d'entrée, un laissez-passer dans le club très fermé des "élites". le récit est prenant, mais il ne laisse pas indemne. On en sort tour à tour énervé, fasciné, bouleversé.
J'ai dévoré chaque page avec une sorte d'avidité masochiste, me délectant du style mordant de Barthet tout en maudissant certaines des décisions de ses protagonistes. Quoi qu'il en soit, ce livre est une oeuvre audacieuse, une critique acerbe de notre société et de ses fausses valeurs.
En conclusion, même si Guillaume m'a donné envie de le secouer plus d'une fois, et que certaines des ficelles narratives m'ont fait grincer des dents, "
Le Diplôme" est un roman à mettre entre toutes les mains. Ne serait-ce que pour bousculer quelques certitudes bien ancrées. Bravo, Barthet. Ton livre est irritant, dérangeant, et c'est probablement pour ça qu'il est essentiel.