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3,65

sur 265 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je me suis plutôt régalé avec ce livre acidulé et cruel, sorte de comédie dramatique française.

Certes, il y a quelques clichés, et on perçoit tôt bien sûr les graines semées dans le livre qui feront les catastrophes, mais sans que ça ressemble véritablement à un thriller, le livre est un véritable page-turner, on a du mal à décrocher; il se lit vraiment très bien, et questionne moralement nos valeurs, la réussite sociale, l'amour...

Un livre qui est aussi dans l'ère du temps je trouve, il a quelque chose de très actuel.
Il m'a peut-être manqué un épilogue, où l'on retrouverait les personnages 6 mois ou 1 an plus tard pour voir ce qu'ils deviennent... mais le final est éblouissant.

Pour un 1er livre, c'est sans doute impressionnant !
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Aujourd'hui je vais évoquer le diplôme premier roman caustique d'Amaury Barthet.
Le narrateur, Guillaume, est professeur d'histoire-géographie en banlieue parisienne. Alors que ce métier était une vocation le protagoniste est frustré et déçu : par le niveau des élèves, par ses missions, par sa rémunération. du côté de sa vie personnelle cela ne va pas mieux ; sa copine, avec laquelle il n'avait quasiment plus de relations sexuelles depuis fort longtemps, le quitte. Il va croiser le chemin dans une salle de sport de Nadia vendeuse chez Zara. Guillaume commence à draguer la jeune femme un peu lourdement mais ne se fait pas éconduire. Ils vont faire connaissance et Guillaume est touché et attiré par Nadia, d'origine maghrébine qui n'a pas eu la chance de suivre les études que son intelligence aurait supposé. le système méritocratique français est en échec, l'ascenseur social est à l'arrêt. Mais Guillaume va proposer de remédier à cela grâce à une idée machiavélique. Son frère, Henri, diplômé d'HEC est titulaire d'un précieux sésame qui en France ouvre les portes à une brillante carrière. Malgré les réticences de Nadia, Guillaume falsifie le diplôme et lui permet de postuler à des offres d'emplois intéressantes. Les deux faussaires imaginent un curriculum vitae crédible et préparent les entretiens de recrutement. Avec cette supercherie, cette imposture illégale le narrateur veut forcer le destin et ne pas rester au constat désespérant relatif à la licence de Nadia : « son diplôme – ce document qui certifie moins les compétences que le milieu social d'origine – agissait comme un plafond de verre sur ses ambitions professionnelles. Pour elle, l'histoire était déjà écrite. » le stratagème fonctionne, elle est embauchée à un poste à responsabilité dans un grand groupe ; le couple emménage dans les beaux quartiers, Guillaume rivalise enfin face à son frère et sa belle-soeur. Mais ce personnage falot demeure frustré, il a recours aux services tarifés d'Anaé une étudiante qui vend ses charmes pour 300 euros de l'heure. La chute viendra par le péché et l'infidélité. Nadia poursuit son ascension sociale ; en moins de deux ans elle est appelée par le président de la République et devient secrétaire d'État. le mensonge et la falsification du diplôme semble oublié mais un scandale se prépare en coulisses. La chute des imposteurs semble inéluctable. le narrateur dans un instant de lucidité constate : « j'avais poussé mon frère dans le précipice et trompé la seule femme qui m'avait véritablement aimé : j'étais Judas Iscariote, et cette lâcheté me harcèlerait jusqu'à mon dernier souffle. »
Le diplôme est un roman social sur les déterminismes et le phénomène de reproduction sociale dont les grandes écoles sont la cheville ouvrière. Nadia est un personnage attachant et compétent qui par l'intermédiaire de Guillaume parvient à prendre sa revanche mais le pouvoir du diplôme reste une caractéristique française qu'il est encore aujourd'hui illusoire de contourner.
Voilà, je vous ai donc parlé du Diplôme d'Amaury Barthet paru aux éditions Albin Michel.

Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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Dans ce roman le thème abordé est le mensonge. Ce thème est omniprésent et l'auteur arrive à nous montrer les deux facettes que le mensonge peut engendrer.
En effet, certains mensonges peuvent être nécessaires afin d'évoluer lorsque le statut social nous freine alors que les capacités intellectuelles sont présentes. Par exemple pour intégrer de grandes start-up, seules les personnes qui ont pu faire des études moyennant débourser 30000 € à l'année peuvent se permettre d'avoir ses places "en or". Mais qu'en est-il de la classe sociale moyenne, minoritaire ? Elle doit se débrouiller par ses propres moyens et ne peut accéder au travail souhaité dans le passé puisque les moyens financiers ne permettaient pas de poursuivre des études. Ainsi, dans ce roman, la politique du diplôme n'est autre qu'un bout de papier qui bloque certaines personnes à des postes qu'il pourrait intégrer facilement comme un autre employé qui lui possède ce diplôme tant choyé.
Tandis qu'à l'inverse d'autres mensonges peuvent être dévastateurs et néfastes. Des vies pouvant être totalement dévastées, détruites sur de simples mensonges qui à la base ne semblent être qu'anodin.
L'ampleur des mensonges va crescendo dans ce roman, ce qui lui donne une narration très captivante et nous surprend par sa finalité.
Très belle découverte littéraire de cette rentrée 2023.
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Premier roman d'un nouvel auteur : Amaury Barthet. Je l'ai lu d'une traite, je n'arrivais pas à le lâcher pour plusieurs raisons.

La première étant que je rejoins tout à fait l'auteur : en France on "est" grâce aux diplômes,  aux notes mais pas grâce à nos savoirs-faire, nos personnalités ou ce qu'on peut apporter, ici, il est très bien démontrer que c'est dommage et réducteur.

La deuxième, je voulais voir si j'avais bien compris dès le début : l'usurpation est elle vraiment là où on la pense ??

Et la troisième : j'ai adoré détester Guillaume !! Quel personnage !!!

Le style d'écriture de l'auteur est fluide, c'est satirique, ironique, drôle... Excellent moment de lecture avec une fin ouverte comme je les aime.
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Guillaume se fait quitter par sa compagne de 10 ans de vie commune. Il décide de se reprendre en main et s'inscrit dans une salle de gym où il rencontre Nadia, superbe jeune femme. D'abord méfiante, elle garde ses distances et malgré ses réticences par rapport à la gente masculine, finit par accepter de boire un verre avec lui. L'alcool aidant elle va peu à peu lui dévoiler ses blessures. Vendeuse chez Zara, elle espérait une autre vie en venant faire ses études à Paris. Y a-t-il un déterminisme social ?
Guillaume imagine un stratagème pour qu'elle intègre le job de ses rêves. Il scanne le diplôme d'HEC de son frère Henri et le modifie pour le mettre au nom de Nadia. Henri sera la porte d'entrée pour contacter un cadre de l'entreprise et avoir un entretien d'embauche. Guillaume n'est pas très famille et se sert sans scrupules de son frère et de ses relations.
L'histoire est racontée du point de vue de Guillaume. Il est professeur d'histoire-géographie dans un établissement de la banlieue parisienne. Plutôt désabusé, son métier ne le passionne pas. Mais il s'avère très doué pour mentir, dissimuler et coacher Nadia qui se considère comme une transfuge de classe. le diplôme d'HEC s'avère être un véritable sésame.
Mais comme dit si bien la 4ème de couverture : « Pour réparer l'injustice, a-t-on le droit à l'imposture ? » L'argent fait-il le bonheur et peut-il tout acheter ? Et la méritocratie dans tout cela ? Vous avez 3h ! [rire]
Il fait écho à un autre roman que j'ai lu récemment « le rires des autres » d'Emma Tholozan où là aussi il était question des études universitaires qui ne peuvent être poursuivies faute de bourses et qui ne mènent nulle part sinon vers une désillusion. Au bout il y a souvent le chômage et des petits boulots mal payés.
Amaury Barthet se moque des grandes écoles qui n'apprennent rien et permettent l'entre soi. C'est drôle et l'air de rien, ce premier roman pose beaucoup de questions. On ne sait pas trop jusqu'où va nous mener cette histoire pleine de rebondissements.
Merci aux 68 premières fois pour la découverte de ce primo-romancier !
Lien : https://joellebooks.fr/2024/..
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Je n'ai toujours pas fait ma PAL pour le challenge Un genre par mois, mais je vous présente aujourd'hui ma lecture pour le thème du mois de janvier (contemporain) : le diplôme d'Amaury Barthet. Un roman dont certains événements semblent improbables, mais pas complètement impossibles, ce qui permet de se plonger avec beaucoup de curiosité dans une histoire plutôt haute en couleur. Il y est question de diplôme, de mensonge, de réussite et de l'angoisse de voir tout s'effondrer…

Pour ma part, j'ai apprécié toutes les réflexions du protagoniste, Guillaume, autour des diplômes, de leurs limites et de l'obsession française pour ce sésame qui est loin de toujours ouvrir les portes qu'il devrait. Comme lui, je pense que certains métiers s'apprennent sur le tas et que certains diplômes attestent parfois bien plus de la capacité d'une personne à se plier aux exigences du système scolaire français que son degré de compétence. Et puis, si le diplôme peut représenter un premier pas vers l'ascension sociale, le milieu social d'origine n'offre pas la même égalité des chances en matière d'études. Cela ne veut pas dire que les diplômes ne servent à rien, mais qu'il est dommage qu'ils deviennent l'excuse pour mettre les gens dans des cases…

J'ai également aimé qu'à travers Nadia, une vendeuse chez Zara, on donne un coup de pied dans la fourmilière et qu'on prouve que quelqu'un, même sans le « bon diplôme », mais intelligent, déterminé et avec une réelle volonté d'apprendre et de bien faire, peut briller à condition de lui donner sa chance. Ainsi, Nadia est inspirante, inspirée et impressionnante par sa capacité à intégrer les codes et à se fondre dans un milieu dans lequel elle entre par un gros coup de bluff. Avec beaucoup de travail et une volonté de fer, elle arrivera à s'imposer parmi des « grands » qui ne verront rien de son imposture. Il faut dire qu'à part le bon diplôme qu'elle ne possède pas et qui n'est pas accessible à toutes les bourses, elle est finalement bien plus compétente et légitime dans ce qu'elle fait que beaucoup qui sont là par le jeu de la naissance et des relations. On découvrira d'ailleurs la force du réseautage et de la cooptation.

J'ai, en outre, apprécié les réflexions amenées par l'histoire autour de la notion de transfuges de classe, notamment à travers Nadia : alors qu'elle a gravi les échelons au point d'atteindre le sommet, elle ne se reconnaît plus dans ses parents vivant toujours dans leur HLM. Ce décalage qui la met mal à l'aise ne l'empêche par d'embrasser sa nouvelle condition, son statut et ce mirobolant niveau de vie dont elle n'aurait pu espérer avant l'idée un peu folle de Guillaume. C'est, en effet, ce professeur d'histoire-géographie qui l'a convaincue de s'inventer un prestigieux diplôme pour intégrer un poste de haut vol au salaire indécent et au jargon abscons. Un poste dans lequel elle excellera au-delà de ses attentes !

Au début, j'ai apprécié ce prof quelque peu désabusé aux réflexions non dénuées de pertinence. Puis, son cynisme ne s'est révélé être que le reflet de son égoïsme. Guillaume n'aide par Nadia par conviction comme je l'avais espéré, mais plutôt comme un projet qui lui permet de passer le temps et de donner un peu de mordant à sa vie médiocre. Médiocre est d'ailleurs le qualificatif que je lui associerais, à moins que ce ne soit parasite ou lâche. J'ai, petit à petit, développé un certain mépris pour cet homme qui ne respecte rien ni personne. Ses sursauts de violence et sa manière d'utiliser les femmes que ce soit physiquement, financièrement ou psychologiquement m'ont dégoûtée. Je n'ai pas compris pourquoi Amaury Barthet a jugé utile de rendre son personnage aussi immonde…

Je n'ai pas apprécié Guillaume et sa personnalité mais j'ai trouvé intéressant et bien amenés les sujets abordés, tous ancrés dans notre société. Je retiens également la narration de Samuel Charle qui arrive à capter l'attention des lecteurs et à restituer avec réalisme des émotions variées et des sentiments puissants : euphorie, passion, espoir, chagrin, culpabilité, peur voire terreur, désarroi devant une situation qui échappe à un protagoniste qui semble avoir oublié les risques de bâtir un empire sur du vent, ou même que ses choix ont des conséquences pour lui et surtout les autres ! Ce thème du poids des choix et de leurs conséquences est d'ailleurs traité avec une certaine justesse autant dans les prémices de l'histoire que dans sa conclusion.

Quant à la plume de l'auteur, je l'ai trouvé entraînante et vive, parfois nerveuse, s'adaptant avec efficacité aux événements, et créant chez le lecteur une certaine angoisse à l'idée que le château de cartes ne s'écroule sans qu'on ne puisse rien y faire. Une angoisse d'autant plus forte que si on peut regretter que Nadia ait accepté de participer à la mascarade imaginée par Guillaume, on ne peut que lui souhaiter le meilleur. Après tout, dans un système où le succès n'est pas toujours lié au mérite et est soumis aux barrières érigées par les puissants, difficile de lui en vouloir d'avoir elle aussi tenté de l'intégrer par des moyens détournés.

En conclusion, le diplôme fut une lecture courte mais percutante, Amaury Barthet abordant des thèmes de société comme les diplômes, l'obsession française pour ces derniers et la manière dont ils enferment les gens dans des cases sans leur permettre de faire leurs preuves, à moins d'arriver à contourner un système loin d'être égalitaire. Au passage, il égratigne avec beaucoup de pertinence le monde du travail ou plutôt ses « élites » le gangrénant en le vidant de sa substance, tout en rappelant que chaque choix produit ses propres conséquences. Un roman social comme une satire qui est à lire mais qui souffre d'un protagoniste vil qui tombe dans un grotesque, peut-être de bon ton vu les thèmes abordés, mais dont le trait m'a semblé trop poussif pour servir le propos. Dommage, car pour le reste, c'est un sans-faute.
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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Lorsque Guillaume, professeur d'histoire-géographie bourgeois et désabusé, rencontre Nadia, fille d'immigrés ambitieuse et intelligente, l'alchimie se crée. Très vite, elle se confie sur son parcours scolaire bafoué par l'égalité des chances. Aussi brillante soit-elle, il lui manque un diplôme prestigieux. Lui s'indigne, il veut réparer l'injustice sociale et l'aider à s'élever. Il est impensable qu'un simple bout de papier soit un obstacle à la réussite de Nadia.

En véritable critique sociale, ce livre aborde les faux-semblants et les débats stériles de notre société. L'écriture est ouvertement satirique, définitivement politique et permet de se questionner. Finalement, doit-on ou non laisser les diplômes être notre unique gage d'intelligence, ce qui nous définit et nous légitime aux yeux de tous ?

@lecturesauhasard
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premier roman, bien mené je trouve, par Amaury Barthet qui mêle humour, idées philosophiques et sociologiques, avec une écriture fluide et simple, qui dénonce les faux-semblants de notre société actuelle.

Dans ce récit, nous suivons Guillaume, professeur d'histoire-géo dans un Lycée de Bobigny, blasé par ses huit années d'enseignement, et découragé par la baisse de niveau de ses élèves. Fraichement séparé de sa compagne, il décide de se reprendre en main et de s'inscrire dans une salle de sport. Là-bas, il va faire la rencontre de Nadia. Issue d'un milieu populaire et d'immigration, Nadia n'a pas fait les bonnes études, il ne lui manque qu'un diplôme pour en attester et lui ouvrir les portes d'un avenir meilleur.
Guillaume tombe sous le charme de Nadia, et se rend vite compte qu'en plus d'être jeune et jolie, Nadia est aussi très cultivée et ambitieuse. Il va donc lui proposer de falsifier un diplôme, afin que celle-ci puisse s'accomplir professionnellement dans un domaine qui lui est cher. Guillaume trouvant cela injuste, fait-il ça par amour, ou par simple revanche sur la vie ? En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'il va lui offrir une seconde chance en lui donnant les clés de la réussite.

Seriez-vous prêt à tout pour un diplôme ? Au point de mentir pour le Saint Graal ?

C'est une imposture bien ficelée, qui monte crescendo, au point de non-retour, sous la plume insolente et pleine d'audace de la part de ce jeune auteur en devenir…
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J'ai avalé ce roman touche à tout en 2 jours. Je dis touche à tout car il parle de rencontres, de couples, de sentiments, d'espoir, de sexe, d'intégration, Il parle de nos rêves mais surtout de la quête du meilleur. Il parle de la différence entre études et compétences.Il nous confronte à notre monde du travail et social si compliqué, si dur.
Et finalement nous questionne : faut-il vouloir faire le bonheur des autres à tout prix?

Ce que j'aurais adoré c'est un grand débat à la fin avec les pour et les contres et l'argumentation qui va bien
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