125 et des milliers : 125 personnalités racontent 125 victimes de féminicides

❤️‍🩹 MON AVIS : Ce livre est un recueil en hommage à 125 femmes battues à mort par l'homme qu'elles aimaient et qui devait les rendre heureuses?
125 personnalités de divers horizons ont rendu hommage à 125 femmes parmi des milliers à avoir succomber à la violence au sein de leur domicile. Il ne s'agit pas de raconter comment elles ont succombé, mais de parler d'elles en toute bienveillance.
J'ai acheté ce livre de Sarah Barukh, le jour de sa sortie, car pour moi, c'était une nécessité : pour que ces femmes ne restent pas qu'un numéro. Cependant, je ne m'attendais pas à ce que cette lecture soit à ce point insoutenable et difficile. J'ai eu 125 fois le 💔 brisé, par ces destins de femmes.
Le fait que Sarah ait eu cette idée est une évidence et une légitimité, car oui, Sarah aurait pu être l'une d'entre elle et sait de quoi elle parle.
Cet ouvrage explique également pourquoi la plupart des femmes ne fuit pas et reste avec leur bourreau. Il est tellement facile de les juger de de se dire que leur mort est un peu leur faute, puisqu'elles sont restées. La réalité n'est pas si facile !
Il y est bien mis en avant les limites et les dysfonctionnements des institutions qui n'ont pas les ressources pour leur venir en aide.
J'ai ressenti énormément d'empathie et de respect pour ces victimes, et beaucoup de colère pour les individus qui les ont maltraités. Les familles endeuillées n'ont pas été oubliées et un bel hommage leur est rendu.
Je sais à présent que notre ciel étoilé est rempli par ces femmes qui se sont envolés trop tôt et j'aime à penser qu'elles ont retrouvé la paix.
Un grand merci à Sarah pour ce livre qui m'a bouleversé et qui est une nécessité. Merci également d'avoir eu le courage et la force de nous raconter votre histoire et je souhaite de tout coeur que ça en aidera plus d'une.

Je crains d'être une des rares à rédiger une critique mitigée concernant ce livre, pourtant traitant d'un sujet très important à mes yeux. J'ai tenu à acheter ce livre afin d'apporter ma minime contribution, car une partie des fonds est reversée à l'UNFF.
Tout d'abord, la forme m'a déstabilisée, car chaque témoignage est très court et il faut donc s'adapter très rapidement à chaque style d'écriture ; ensuite du fait justement que les témoignages soient courts (même si j'ai bien conscience que 125 longs témoignages auraient abouti à un énorme pavé), j'ai eu le sentiment de survoler la vie, la personnalité de ces femmes. En effet, le fait de lire presque à chaque fois que ces femmes étaient fortes, aimantes, dévouées, solaires (ce dont je ne doute pas un seul instant) leur a fait perdre, à mon sens, leur singularité.
J'ai finalement préféré les témoignages de l'auteur concernant sa propre histoire, les témoignages de philosophes, psy, avocats, associations…
Ce livre a le mérite d'exister et je ne doute pas du travail qu'il a dû représenter.
Enfin, même si je m'attendais à autre chose, ce livre permet pour une fois de mettre en avant ces femmes et leurs familles et de ne laisser aucune place à leurs bourreaux dans ces pages, car ils ne « méritent » pas que l'on parle d'eux.

Sous la direction de Sarah Barukh, 125 voix se lèvent pour donner la parole à 125 victimes de féminicides. Au fil des pages, nous faisons la rencontre de ces femmes et découvrons leur funeste destinée.
Leurs prénoms résonnent : Fabiola, Nadine, Gülçin, Souad, Jessie, Odile. Les récits émanent de voix telles que Nicolas, Virginie, Ghada, Agathe, Olivia, Mélissa, parfois partageant leur propre histoire.
Bien qu'elles soient 125, leur voix unique forme une tempête dévastatrice qui s'abat sur le lecteur, emportant avec elle une onde d'amour et un déluge de mots. Ces récits oscillent entre la pudeur et l'horreur, mais à chaque instant, ils transmettent la souffrance qu'ont endurée ces femmes.
Le drame vécu par chacune d'entre elles est insupportable en soi, et pourtant, elles constituent une armée qui ne peut plus se taire. Dans ces pages, on entend un cri qui refuse de rester enfoui, enfin rugissant au monde pour rappeler qu'elles existent, malgré l'horreur qu'elles ont traversée aux côtés de ces hommes.

Cette lecture ne fut pas facile, j'ai dû la lire à petites doses. Elle nous confronte à une réalité à la fois déchirante et insoutenable. Livre qu'il faut acheter et lire absolument d'une part car c'est une lecture nécessaire, d'autre part car les bénéfices de la vente sont reversés à UNFF

Les vies de nombreuses victimes de féminicide sont racontées dans cette oeuvre documentaire de Sarah Barukh. Les tragédies se sont déroulées lorsqu'elles étaient sur le point d'échapper à la violence conjugale, situation qui hélas commence à résonner chez beaucoup, beaucoup trop de monde, qui se banalise presque dans nos conversations quotidiennes. Touchée de près par cette tragédie, je trouve que ce travail, qui rassemble des témoignages des proches, est monumental.

Sarah Barukh a invité des personnalités diverses à écrire l'histoire de chaque femme, rendant ainsi hommage aux victimes. Les témoignages soulignent la joie de vivre de ces femmes et leurs projets interrompus : c'est là un aspect essentiel du texte, cette rupture brutale, injuste, ce constat d'échec cuisant de notre société qui ferme les yeux sur des drames, sur des destins en devenir qui avaient tant à apporter à la bonne marche du monde. L'incompréhension face à l'ampleur de la violence subie est si vive que j'ai laissé ce texte en repos à de nombreuses reprises, comme beaucoup ici j'ai l'impression. "Assimiler" toutes ces aberrations demande du temps.

En toile de fond, belle dédicace aux instances judiciaires, qui voient, savent le désespoir mais n'ont jamais assez de preuves, façon de dire que l'on n'a pas encore eu assez mal. Que dire des magistrats qui scellent votre destin d'un "classé sans suite" comme si de rien n'était ? Qu'ils font leur travail certes, mais difficile de considérer que justice a été rendue. Courage et bravo à celles et ceux qui ont dû encaisser ces mots - le Canada a beaucoup à faire, apparemment la France ne fait pas figure d'exception, et c'est plus que regrettable.