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EAN : 9782226446527
304 pages
Albin Michel (29/01/2020)
3.81/5   73 notes
Résumé :
À presque quarante ans, Anaïs a réinventé sa vie à Nice, loin de la grisaille du 19e arrondissement parisien où elle est née.
Lorsque Marie, son amie d’enfance, la contacte après une longue absence, des souvenirs enfouis rejaillissent. Les années 90, lorsque le rap et le basket galvanisaient les cours de lycée et le racisme sévissait déjà. Cette amitié bancale, où Marie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Presque dix ans qu' Anaïs et Marie , amies d'enfance ne se sont ni vues , ni parlé, quand Marie contacte Anaïs car sa mère est décédée. Et aussitôt les souvenirs ressurgissent, et Anaïs sait qu'elle devra être là pour Marie, Et puis aussi pour Brigitte , sa mère, qui était tellement plus fofolle que la sienne.
Années 90, 19° arrondissement de Paris, Anaïs voit surgir Marie dans sa vie, tellement plus belle, tellement plus sûre d'elle. Marie qui s'apprête à rentrer à l'opéra de Paris, Marie qui la défend tout le temps, Marie dont la vie n'est pas si belle que le croit Anaïs , car sa mère se comporte parfois (souvent...) comme une ado attardée ou pire..
De nos jours, Anaïs a surmonté ses complexes physiques, elle a une bonne situation, un bon compagnon, mais peine à tomber enceinte. Marie était une amie fidèle, mais Marie s'est parfois très mal comportée, parfois sans le savoir. Amitié parfaite ou amitié toxique ? Un peu des deux, mais aujourd'hui, Anaïs se doit d'être au rendez-vous. Au rendez-vous avec Marie, et au rendez-vous avec elle-même ...
Ce qui saute aux yeux quand on lit ce livre, c'est sa vérité !
Sarah Barukh remercie à la fin , trois amies d'enfance, et l'on sent qu'elle a mis beaucoup d'elle-même dans cette histoire : des souvenirs, du vécu, des larmes, des regrets, de la tendresse pour l'ado qu'elle a été, pour des filles mal dans leurs vies , pour un quartier, pour la musique... Oui, pour tout ça, ce roman sonne vrai, sonne juste, sonne "émotion".
Remember MC Solar, IAM et Arrested Development...remember MTV, " Do the right thing" , "Thelma et Louise", et les baskets Jordan...Toute une époque ! Et c'est ces années-là, qui sont peut- être aussi les vôtres, que Sarah Barukh retranscrit si justement. [ Radio Nostalgie bonjour ! ]. Mais ça fait du bien, des fois, et des fois ça fait du mal. Anaïs et Marie n'ont pas vécu un chemin de roses, la tragédie a frappé, elles ont vu ce quartier se transformer. L'auteure aborde différents thèmes comme , le manque d'argent, mais aussi le virage religieux , quand il s'invite pour la première fois dans la cour de l'école . Elle en parle avec nuances, subtilité.
On dit que les chants les plus tristes sont les chants les plus beaux, cette histoire n'est pas la plus gaie que j'ai pu lire, mais elle sonne si vrai. Cette histoire pourrait être la votre. Quand on se retourne sur nos années lycée, on a tous connu des gens qui... Qui ne sont plus là, ou sont abîmés, qui ont du mal à avancer, dont la vie est un gigantesque gâchis... " Envole moi, loin de cette fatalité qui colle à ma peau"...On se rend compte que parfois c'était écrit d'avance.
Le titre est emprunté , mais ce titre est magnifique et il est si approprié pour cette histoire que c'était une évidence.
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J'avais découvert Sarah Barukh avec son magnifique roman Elle voulait juste marcher tout droit, qui fait partie de mes cinq livres préférés de ma vie de lectrice. En 2019, j'ai lu le cas zéro avec une petite peur de ne pas retrouver ce qui m'avait émue, puisqu'il s'agissait, cette fois, d'un thriller médical. J'étais ressortie bouleversée de cette lecture que je vous recommande sincèrement.


Lorsque Sarah Barukh m'a proposé de m'envoyer Envole-moi, j'ai accepté ce cadeau avec un immense plaisir. En le commençant, j'ai ressenti une appréhension, car Sarah est une auteure qui se renouvelle et nous emmène dans des genres littéraires différents, avec une grande réussite. J'avais aussi une inquiétude, en raison de l'espace temporel des années 90, qui me rappelait un de mes coups de coeur L'odeur de la colle en pot . J'ai été vite rassurée, car l'approche et les thèmes sont différents.


Dix ans qu'Anaïs n'a pas eu de contacts avec Marie, celle qui était sa meilleure amie, pendant l'enfance et l'adolescence. Aussi, quand cette dernière l'appelle, elle est tentée de refuser sa proposition de la rejoindre pour un week-end. Pourtant, lorsque celle-ci lui annonce qu'elle a perdu sa mère, les liens du passé l'emportent sur sa réticence et elle prend le vol Nice-Paris. Les deux amies entament un road-trip, digne du film de leur jeunesse, Thelma et Louise.


Leur amitié avait été marquée de drames, Anaïs les raconte. Il y a les malheurs devant lesquels elles ont fait front ensemble et il y a la tragédie qui les a séparées. le temps d'un week-end, elles tentent de reconstruire leur relation et de s'envoler.


Anaïs alterne entre des sentiments de nostalgie et d'exaspération : Marie est toujours la même. Elle est celle qui s'est mariée avec l'homme qu'aimait son amie, celle qui avait les autres à ses pieds, mais aussi celle, attendrissante, qui a vu ses rêves s'envoler, qui a défendu Anaïs et avec qui elle échangeait des mots sur l'agenda. C'est une amitié à la vie à la mort. Sous fond musical des années 90, avec une légèreté qui n'est qu'apparente...


La suite sur mon blog


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Quand « elle voulait juste marcher tout droit » est sorti, je l'ai tout de suite acheté, sans connaître l'auteure, simplement parce que ce titre me parlait. Puis je me suis abonnée à la page de Sarah Baruk sur Instagram parce que j'avais aimé son livre, j'ai découvert un peu plus l'auteure et à travers ses récits, la personne, forte et fragile à la fois mais qui retranscrit tellement bien ses émotions, alors Envole-moi je devais le lire, comme je lirai les autres livres qui suivront…..

Retrouver une amie d'enfance qu'on a perdue de vue depuis plus de dix ans c'est du bonheur, on se dit qu'on va pouvoir se souvenir de ces années jeunesse qui sont normalement les plus belles parce qu'on est insouciant, que rien ne pèse sur nos épaules, qu'on est jeune, qu'on a la vie devant soi pour réaliser tous nos souhaits. C'est le temps du lycée, des copains, des premiers amours, la liberté…..

C'est ce qu'Anaïs devrait ressentir quand elle reçoit un coup de fil de son amie d'enfance Marie, une amie qu'elle n'a pas revu depuis plus de 10 ans et dont elle n'a plus de nouvelles mais voilà qu'avec ce coup de téléphone les souvenirs submergent Anaïs, elle ressent une sorte de malaise inexplicable, oscille entre l'envie de rejoindre son amie et celle de dire non, elle a refait sa vie à Nice avec Solal, elle est bien loin des souvenirs, elle risque d'être perturbée à remuer le passé et pourtant elle le sait, elle se doit d'aller à Paris, son amie d'enfance vient de lui annoncer le décès de sa mère Brigitte et elle a besoin de la présence d'Anaïs à l'enterrement. Anaïs prend l'avion, une journée, rien qu'une journée sur place et la boucle sera bouclée… c'est ce qu'elle croit.

Sarah Barukh nous entraîne dans les souvenirs des deux jeunes femmes, les années 90, le lycée, les garçons et Marie si belle et si parfaite, qui décide, qui dirige, qui exige, Marie qui brille dans les yeux des garçons et qui obtient toujours ce qu'elle veut. Marie qui est promise à une belle carrière de danseuse, mais Marie qui est aussi capable du pire……

Anaïs pleine de doutes, qui se dévalorise, qui vit dans l' ombre de cette amie qu'elle aime et admire, elle la jalouse parfois. Entre les deux c'est « à la vie, à la mort », si différentes et pourtant si complémentaires. Elles vivent toutes les deux avec leurs mères, celle de Marie est fantasque, voire border line parfois, celle d'Anaïs est trop stricte, ne semble jamais fière d'elle. Et il y a le quartier, la mixité sociale et religieuse, le racisme, l'anti-sémitisme, la banlieue, les fins de mois difficiles et cette merveilleuse chanson de Jean-Jacques Godman « envole moi ».

Quand Anaïs arrive à Paris, elle ne trouve pas Marie et apprend que Brigitte est décédée il y a plusieurs mois. Qu'est ce que c'est que ce piège ? Encore une fois Marie mène la danse et entraîne les autres dans sa folie. Elle l'a déjà fait avec son ex mari Edouard, son fils Constant qui ne lui parle plus, et les autres, les garçons de la cité….. Marie est instable, tout le monde le sait, mais ces derniers temps il y a autre chose, Marie semble absente, ailleurs…… AnaÏs est adulte maintenant, on se dit qu'elle va reprendre son avion en direction de Nice et passer définitivement à autre chose mais…..

Marie finit par apparaître et propose une sorte de « road trip » à la Thelma et Louise, elle embarque Anaïs en direction de la Hague pour y déposer les cendres de Brigitte sa mère. Encore une fois Anaïs se laisse embobiner par cette amie, peut-être parce qu'elle a besoin de réponses à des questions laissées trop longtemps sans suite ou qu'elle a envie de retrouver les souvenirs, le temps d'un week-end, mais ne serait-ce pas tout simplement parce que, malgré le temps, elle est toujours profondément attachée à cette amie d'enfance.

Et là je ne sais plus ou j'en suis dans cette lecture qui prend aux tripes et qui parfois me dérange ou me bouleverse. J'ai une énorme envie de protéger Anaïs, de la rassurer, lui dire à quel point elle doit avoir confiance en elle et j'ai envie de la secouer, de lui dire de réagir, fuir Marie qui est toxique pour elle. Anaïs a une vie qui l'attend à Nice, un compagnon bienveillant qui l'adore et sur qui elle peut compter, elle est enceinte, ne devrait-elle pas protéger ce bébé ? son comportement immature me met en colère et pourtant, je lui trouve bien vite des circonstances atténuantes….

Marie je la déteste au plus haut point mais au fil du livre je me rends compte de ses fêlures, ses blessures d'enfance et d'adulte, sa culpabilité pour une erreur de jeunesse qui la poursuivra toute sa vie, sa solitude et ma haine laisse la place à de la compassion.

Quand je lis ce livre, j'aime penser que l'auteure y a mis un peu de son vécu dedans, un mélange de fiction et de réalité et que ce roman, elle avait besoin de l'écrire elle aussi pour aller de l'avant, comme Anaïs a besoin de ce tête à tête avec Marie, afin de pouvoir avancer dans la vie et passer à autre chose.

Ce livre est troublant, bouleversant, dérangeant parfois, il mêle tant d'émotions différentes. C'est beau, parfaitement écrit avec des mots qui sonnent justes. Quand on le referme on est un peu dévasté, on a du mal à le laisser puis la chanson de Jean-Jacques Godman résonne dans nos têtes et prend tout son sens.

Envole moi, envole moi, envole moi, loin de cette fatalité qui me colle à la peau, remplis ma tête d'autres horizons d'autres mots
Lien : https://jaimelivresblog.word..
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Après une enfance à Paris, à bientôt la quarantaine, Anais a refait sa vie à Nice. Une carrière professionnelle, un homme parfait, une vie de famille en devenir. Cependant, un appel va tout faire basculer. Marie, son amie d'enfance, sa meilleure amie, oublié depuis des années refait surface.

Dix ans sans contact, juste des souvenirs enfuient. Mais les liens sont plus forts que la raison. Anais se rend immédiatement à Paris rejoindre Maris. Mais quelle est la vraie raison de ce retour inattendu ?
Car, oui, il s'agit bien d'un retour en arrière, dans les années 90. Les deux amies commencent alors un road-trip, comme Thelma et Louise, leur héroïne préférée.

Une plongée dans le passé, à travers le coeur et les souvenirs de deux adolescents avec des drames bien trop gros pour les oublier. Sarah Barukh alterne avec brio les flash-back et le présent. Comme une enquête, elle sème les indices et les ingrédients pour arriver au dénouement de l'année 1993 et le pourquoi de ce retour.

Sarah Barukh peint des personnages d'une sincérité poignante qui explorent le poids du passé et la nécessité de se libérer du passé.

Une ode a l'amitié, à la vie, comme une leçon de tolérance. L'auteure publie un roman complètement différent des précédents. Un roman émouvant ancré dans la réalité grâce a des sujets actuels : la radicalisation, la religion, le voile et surtout le grand questionnement sur la normalité de la vie.

Avec une écriture simple et des personnages atypiques, Sarah donne le droit à la parole a une génération remplie d'interrogation sur ce que l'adolescent à de plus fragile. Sarah Barukh a travers sa plume simple et limpide veut simplement nous faire comprendre qu'il faut réussir à être nous-mêmes malgré le monde qui nous entoure et prendre notre propre envol.
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Il y a l'amitié, celle d'Anaïs et de Marie. Celle que l'on vit à l'adolescence, à la vie, à la mort. Une relation qui permet de se construire et de grandir, autant qu'elle est toxique, exclusive. Cette amitié qui laisse un souvenir indélébile mais qu'on ne souhaite pas revivre pour autant. Un rite de passage conservé au creux des agendas de collégiennes.
Il y a le fait d'être une femme. Plus une adolescente mais une adulte avec ses tourments, professionnels et amoureux, son lot de séparations, d'angoisses, de deuils. de réussites, d'amour. le fait d'être mère et de le regretter. le fait de ne pas l'être et de le regretter. Anais et Marie se retrouvent, les adolescentes d'hier se regardent en femmes d'aujourd'hui.
Il y a la place que l'on a dans la société. L'image que l'on se fait de soi et celle que l'on nous renvoie constamment. le poids des origines religieuses, sociales. L'ombre des parents. Les codes des quartiers, la manière de porter ses Jordan ou ses chaussettes Ralph Lauren.
Il y a l'échappée enfin. En Thelma et Louise, une virée vers le Cotentin, pour un dernier adieu à la mère, un dernier coup d'éclat, une dernère chanson qui s'envole des pages d'un agenda.
On embarque avec ces deux filles qui ont grandi dans les années 90 dans le 19e arrondissement et on se retrouve ému devant les grilles du jardin du Luxembourg. Et on aura traversé mille émotions, crescendo.
Un roman en écho à la chanson de Goldman. Envole-moi pour juste "croiser d'autres yeux qui ne se résignent pas".
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
" Bouge de là " raisonna dans l'habitacle.

Tout a commencé là-bas dans la ville qu'on appelle Maison -Alfort
Quand je vois une fatma chelou qui fait vibrer son corps
Elle me dit " Mc Solaar, viens-là qu'j'te donne du réconfort".
J'ai dit " Non merci c'est très gentil mais je ne mange pas de porc",
Elle m'a fait " Bouge de là".
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En sixième, j'avais commencé l'allemand parce que selon mon grand-père, ceux qui s'en étaient le mieux sortis dans les camps étaient ceux qui comprenaient les ordres. Pour ma famille , la seconde guerre mondiale était loin d'être finie.
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Notre religion, c'était la musique, notre communauté , le sport. Ce qui se passait à la maison restait à la maison, la religion en premier. Pourquoi ? Parce qu'à cette époque, elle ne nous définissait pas.
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L'argent, ou plutôt l'absence d'argent, avait toujours été une obsession, pour elle comme pour moi. Et pour cause, nous en avions manqué.
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Certains savent s'y prendre. Ils se faufilent entre les peines, dansent sous la pluie. Moi, j'ai toujours eu l'impression d' être en dehors du monde.
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