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Critique de Folfaerie


Voilà un livre qui a un goût de nature writing, en mode mineur. Ce qui n'empêche pas que j'ai pris plaisir à le dévorer. de Rick Bass, je ne parviens pas à aimer les fictions, romans comme nouvelles. Je trouve qu'il n'est jamais meilleur que lorsqu'il écrit sur la nature qu'il aime et les lieux qui lui sont familiers. Winter, Sur la piste des derniers grizzlis, Colter... auxquels j'ajoute ce livre ci.

Sur la première page, Gallmeister a reproduit des extraits de critiques : la palme de la plus stupide est celle du Monde : "Raisonnable dans ses exigences comme dans ses colères, il célèbre avec talent et vitupère avec modération".

Quelle connerie ! oyez, braves gens, la nature peut bien partir en fumée, vous avez le droit de vous indigner, mais avec modération, en gens civilisés que vous êtes !!

C'est bien parce que Rick Bass prend soin de s'excuser sans cesse de défendre sa vallée que le livre de yaak n'est pas réellement du NW. Pauvre Rick Bass, sans doute est-il fatigué par une décennie de réclamations et de protestations, peut-être craint-il d'ennuyer ses lecteurs, et on ne peut le lui reprocher tant notre société est devenu ce gros truc mou et consensuel. Certainement, les adeptes du développement durable, de l'agriculture raisonnée, de la croissance économique "verte", aimeront davantage le bouquin de Bass que moi. Et cependant, une lecture attentive permet de prendre toute la mesure du drame qui se joue dans ce petit coin d'Amérique. La déforestation menace un de ces sanctuaires sauvages qui subsiste envers et contre tout dans le Montana. Des gens y vivent, peu nombreux, menant une vie simple, éloignée de celle de la plupart de leurs contemporains (ben non, tous les américains ne se ressemblent pas...), et des animaux aussi, coyotes, grizzlis, cerfs, loups, préférant les lieux les plus reculés.

Rick Bass conte tout ceci avec une émotion non feinte. On comprend que la vallée et toutes les créatures qui y vivent lui tiennent à coeur. Il reprend sa chronique d'une vie ordinaire débutée dans Winter, mêlant des passages plein de poésie que j'ai beaucoup aimés (on se sent un peu poète face à une belle prairie, un sous-bois enchevêtré ou une rivière au clair de lune...) et des considérations écologiques sur le futur de la vallée. Et c'est là qu'on sent un déséquilibre dans le récit. J'aurai préféré, pour ma part, un gros coup de gueule contre ce système qui fait des compagnies forestières des machines à détruire la nature. Mais tant pis, je pardonne volontiers ces hésitations et atermoiements à l'écrivain parce que je le sais sincère dans sa lutte.
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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