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Entre "Always" de Spielberg ,"'L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux " et "Au milieu coule une rivière" de Robert Redford, il y le Montana...


Pour Rick Bass; il y a le Yaak, une vallée reculée du Montana, où il y vit depuis 20 ans. "Pourquoi je veux sauver le Yaak? "interview de l'auteur à L'Express. "Après 43 années de quasi-indifférence - depuis le vote, en 1964, de la Loi sur la protection de la nature, le Wilderness Act .


"Si un lieu est source de paix, ne peut-il transmettre cette paix à ceux qui l'habitent ? Et si tel est le cas, jusqu'où – telle une pierre jetée dans un étang – cette paix s'étendra-t-elle ?
Quelle est la valeur d'un lieu ?"


La vallée du Yaak est sauvage, et si elle ne ressemble pas au reste de l'Etat - ni au reste du monde -, elle porte en elle l'esprit du Montana, l'esprit d'un lieu sans frontières,


"Le Yaak héberge une population diminuée mais tenace de grizzlys et d'ours noirs, de loups et de gloutons, de lynx et de chats sauvages, de martres et de pékans, d'aigles dorés et à tête blanche, sans compter une myriade de hiboux, de renards, de coyotes, de porcs -épics, jusqu'à de rares caribous, étroitement liés aux rennes de Laponie et aux régions arctiques, émigrés du nord du Canada."


"J'aime le cri solitaire et troublant des coyotes, les nuits d'hiver. J'aime la façon dont il surgit après une journée passée à scier du bois, quand la lumière s'en va et que s'en vient la nuit, et que les coyotes prennent la parole."


"En écrivant ceci, je tremble. Je tremble parce que c'est l'hiver dans la cabane où j'écris, ce nid à rats sans fenêtre et sans chauffage.
Je tremble parce que je m'apprête à révéler, sans pudeur et sans rien dissimuler, les chers secrets de ma vallée..."
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« le livre de Yaak : Chronique du Montana » n'est pas un roman, c'est un témoignage, un compte rendu, « une arme du coeur » de la part d'un auteur américain, Rick Bass, tombé en amour pour cette vallée du Yaak, dans le Montana à l'Ouest des États-Unis, une vallée aujourd'hui au deux tiers défrichée.
Pourtant, cette vallée, somme étrange de roches, de forêts et de rivières, est magnifique à tel point que l'auteur en exode vers l'Ouest, avec sa femme, tombe immédiatement sous le charme lorsqu'il découvre ce paysage quelques années plus tôt et s'y installe, lui pour écrire, elle pour peindre :

« une vallée bleu-vert tapie derrière une couche de nuages, avec un peu de fumée qui montait d'une ou deux cheminées tout au fond, une rivière paresseuse qui serpentait en contrebas, et une puissance, une immensité qui nous força à faire halte. C'était un peu comme de voguer en pleine mer tout en traînant derrière soi une ancre que retient un obstacle dans les bas-fonds ».

Les industriels pillent les fonds et le domaine publics à un rythme tel qu'ils ne laissent à ce territoire aucune chance de s'en remettre, des coupes à blanc sévères et brutales, scalps intolérables vécus par l'auteur comme autant d'incisions chirurgicales qui lui déchirent le coeur, le mettent en miettes. Rick Bass n'a que sa plume pour raconter la magie du lieu, dénoncer le pillage, espérer sauver cet endroit. Un plaidoyer dans lequel on ressent les sentiments de ce grand marcheur, sa contemplation, ses méditations, ses observations, ses colères sans jugement.

« Il nous faut la force des lys, des fougères, des mousses et des éphémères. Il nous faut la virilité des lacs et des rivières, la féminité des pierres, la sagesse du calme sinon du silence ».

Ce livre, qui relate un combat écologique sans réelles surprises, comme il en existe tant d'autres, offre cependant de très belles réflexions sur la vie sauvage, le retour aux sources, sur l'art également ainsi que son rapport avec la nature. de très beaux passages littéraires nous sont offerts, même si ce livre souffre de quelques répétitions. Il m'est d'avis qu'il ne se lit pas comme un roman, pour pouvoir s'émerveiller face aux loups, grizzlys, caribous, esturgeons, hiboux et aigles géants que nous croisons, ou encore à la vue et à la senteur des cèdres, des épicéas, des sapins, ou autres mélèzes, il faut le lire de temps à autres, déguster quelques chapitres, respirer…Le simple fait de lire ces quelques pages apaise, libère les tensions accumulées, malgré le combat mené. « Comme lorsque vous, ou quelqu'un d'autre, posez vos mains et l'extrémité de vos doigts sur votre visage, sur vos paupières, et que vous les effleurez lentement, de haut en bas, pour en chasser les stigmates de la fatigue. C'est ce que je ressentais dans mon coeur et je me sentais heureux ».

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J'aime bien Rick Bass, son approche de la nature, des arbres, de la faune, des éléments naturels, vent, pluie, orage, poussière, mais son livre de Yaak m' a quelque peu laissé sur ma faim.

En effet, Rick a tendance à beaucoup se répéter et à parler trop de lui, alors qu'il est immergé dans cette immense nature sauvage du Montana, décor fabuleux de son livre auquel elle pourrait suffire.

De même, si je comprends et soutiens son combat contre la déforestation massive, je trouve qu'il la mêle un peu trop à son vécu dans cette magnifique vallée du Yaak au point que le lecteur puisse perdre pied et se lasser de lire toutes ces redites écologiques.

Heureusement, il y a quelques épisode dans ce livre où Rick Bass offre à ses lecteurs des pages merveilleuses comme cette découverte des empreinte du grizzly et la tentative de l'apercevoir, ou bien la partie de pêche sur la rivière sous la pluie, son analyse de la valeur d'un lieu avec des images qui accrochent, saisissent et font peut-être prendre conscience à chacun de nous qu'il a sans doute un lieu qu'il vénère, sanctifie et souhaite voir toujours immuable. Personnellement, je rejoins totalement Rick sur ce point, ayant aussi quelques lieux, que ce soit sur l'Aubrac, dans quelques cirques de montagnes alpines ou pyrénéennes, ou des criques méditerranéennes d'accès délicat.

Alors, bien sûr, il faut lire ce livre pour partager avec Rick Bass ces moments exceptionnels et endurer patiemment ses répétitions sur le sujet qui lui tient à coeur : préserver cette vallée magique, on l'a bien compris.
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Le crépuscule, la moiteur d'un été sans fin, une légère brise agite les tilleuls pleureurs, l'écureuil qui a fait son nid dans notre jardin vole de noisetiers en érables rouges, de frênes en noyers. J'appelle mon jeune fils cadet pour une promenade dans la forêt qui se niche dans la vallée, non loin de notre longère centenaire.

Nous descendons le sentier qui mène à un petit étang dissimulé au creux de la forêt giboyeuse que nous tentons de rejoindre avant que l'astre d'or ne disparaisse à l'horizon. Deux chevaux blancs crème paissent paisibles dans la prairie ombragée, qui abritait autrefois le lit d'une rivière enfuie. Nous progressons tel deux pisteurs à l'affût, un couple de martres traverse le chemin sous nos yeux ébaubis, un milan noir en quête d'une proie pour le dîner dessine des cercles concentriques dans le ciel bleu nuit.

Nous approchons de la clôture qui proscrit l'entrée à la forêt que les chasseurs du coin ont soigneusement réservée à leur usage, peu importe, nous enjambons aussitôt la barrière soi-disant électrifiée et pénétrons dans la pénombre interdite. Après tout, mon fils a emporté son arc en érable ainsi que quelques flèches, ce qui fait de nous des chasseurs d'un autre temps, le temps où les indiens Lakota parcouraient fièrement les plaines de l'ouest américain.

L'endroit n'est pas entretenu et nous devons nous frayer un chemin entre les arbres morts écroulés, les fils de fer barbelé délimitant une frontière paranoïaque, tandis qu'ici et là des bouteilles de bière portent une timide atteinte à la beauté du lieu. La forêt est un curieux mélange d'hêtres immenses, de chênes majestueux dont certains ont plusieurs siècles, de bouleaux faméliques, et de pins maladifs plantés en dépit du bon sens au coeur d'une hêtraie qui semble dater du moyen-âge.

L'envol du héron bleu qui veille sans discontinuer sur ce lieu encore sauvage indique que l'étang est tout proche. Les animaux épuisés par la canicule qui sévit depuis plusieurs semaines viennent s'y désaltérer à la nuit tombée et qui sait, peut-être aurons-nous la chance d'apercevoir une biche, un chevreuil, ou un sanglier. le vent est tombé, le jour est sur le point de faire place à la nuit. Enveloppés dans une chaleur étouffante, nous constatons avec une pointe de déception que l'endroit est désert.

Fatigués par le périple qui conduit jusqu'à l'étang où nagent dans une eau presque brune de gros poissons à la queue noire que je ne parviens pas identifier, nous nous asseyons à l'ombre d'un aulnes pleureur pour reprendre notre souffle. Et soudain, un craquement, puis un autre en provenance du coeur noir de la forêt. Un énorme sanglier au pelage anthracite apparaît sous nos yeux médusés, bientôt suivi de ses deux compères à la fois plus petits et moins sombres qui viennent boire l'eau trouble de l'étang. Nous nous levons sans faire un bruit pour mieux apercevoir ces animaux assommés par la chaleur, qui semblent ne pas nous avoir remarqués. Absence de vent, pénombre, silence du crépuscule. le mystère de l'apparition de ces animaux d'un autre âge est intact et nous sentons battre dans nos poitrines le coeur sauvage de la forêt. le mâle dominant au pelage presque ébène se tourne dans notre direction et s'approche doucement. Il est à présent à quelques mètres et je serre la main de mon enfant, conscient de la magie de l'instant. Mon coeur tombe comme une pierre dans un puits sans fonds tandis que mon petit chasseur murmure à mon oreille son émotion devant l'irruption d'une vie indomptée.

___


Ce court texte autobiographique est un modeste hommage au « Livre de Yaak » de Rick Bass, qui conte avec un talent invraisemblable sa découverte de la vallée du Yaak, au nord du Montana, à travers plusieurs textes d'une beauté saisissante. L'auteur y décrit son coup de foudre pour la forêt primaire et les innombrables animaux qui se nichent au coeur de la vallée. Il nous fait part de sa crainte qu'un jour toute cette beauté ne disparaisse, et nous fait partager son combat pour sauvegarder ce qui peut l'être, en stoppant enfin notre quête insatiable d'un profit mortifère.
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12 ans après l'écriture de Winter, Rick Bass relate son cheminement personnel. En effet, après avoir décrit son premier hiver dans le Nord du Montant à la frontière de l'Idaho et du Canada, il s'installe dans un chalet isolé près d'un lac dans la même région.

On se souvient que Rick Bass était à la croisé des chemins entre une profession scientifique de géologue (il travaillait sur des forages à la recherche de pétrole) et une profession artistique d'écrivain qu'il voulait mettre à profit en se mettant à l'écart du monde. Tout au long de cet ouvrage il explique ce qui l'a fait basculer dans l'univers artistique préférant s'imprégner de la magie du monde sauvage et de sa compréhension par les sens plutôt que par la connaissance par la démarche scientifique qui se situe plus dans la mesure et la catégorisation des informations.

Il nous délivre une révélation, une véritable histoire d'amour pour sa région dans un langage passionné et militant. Car il ne cache pas que ce livre doit servir à faire connaitre ses inquiétudes et faire fléchir la volonté politique qui refuse obstinément de classer sa vallée en zone protégée.

Pour nous convaincre, il nous détaille des rencontres inédites qu'il a faite par hasard dans la montagne avec des coyotes ou encore des grizzlys. Dans ces moments son écriture nous transporte véritablement dans son univers magique duquel il ressort toujours un profond respect de l'animal, lui attribuant "une conscience d'esprit rationnel ou l'esprit l'emporte sur le corps", notamment dans les situations ou il était particulièrement vulnérable et lors desquelles les animaux ont toujours fait le choix de ne pas jouer de leur supériorité.

Dans cet ouvrage Rick Bas n'hésite pas à prouver l'impact déstabilisant de l'homme sur l'autorégulation de la nature (par exemple le fait que la déforestation engendre des incendies plus violents). Il aborde la présence de l'homme et son influence sur le monde sauvage par un regard différent, et on y apprend beaucoup.
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Nous détruisons nos espaces, nous vidons la Terre de sa substance, nous polluons, nous prenons plus que nous ne rendons, bref, en un mot comme en cent, nous scions la branche sur laquelle nous sommes assis, nous nous tirons une balle dans le pied.

Je ne suis pas née de la dernière pluie, la Terre tiendra le coup, elle en a vu d'autres, elle qui s'est pris des tas de trucs dans la gueule.

Mais les animaux, les végétaux, survivront-ils à notre folie ? Ne sommes-nous pas en train de nous tuer à petit feu en épuisant les ressources de cette planète que nous ne possédons qu'en un seul exemplaire ?

Rick Bass nous offre un plaidoyer pour sauver la vallée du Yaak, Montana. Ne nous y trompons pas, si nous arrivons à changer certaines méthodes violentes de coupes à blanc là-bas, ça pourrait donner des bonnes idées à d'autres ailleurs.

On peut rêver, espérer. En tout cas, si on ne sauve pas les dernières vallées sauvages, que restera-t-il comme habitat aux animaux ? Les zoos ?

Vivre dans la vallée du Yaak n'est pas facile, les jours d'été sont longs mais il y a peu de journées, tandis que les jours d'hiver sont courts, mais nombreux. S'adapter au milieu n'est pas facile et l'auteur nous décrit bien la manière de vivre de sa famille, à la dure.

Sans virer vieil écolo bavant toujours les mêmes choses, l'auteur nous conscientise, nous explique le pourquoi il faut sauver cette vallée sauvage avant qu'elle ne soit plus qu'un désert sans arbres, sans animaux, sans rien.

Il nous parle du pourquoi il faut replanter des arbres après les avoir coupés et pourquoi il est inutile de couper des arbres centenaires pour les transformer en papier Q.

À travers tout le récit, on se rend compte que ce n'est pas tellement un plaidoyer pour sa vallée, mais aussi un grand cri d'amour qu'il adresse à cet endroit où il vit depuis un certain temps, s'étant adapté à ses hivers rigoureux, à la présence d'animaux et au rythme des saisons.

Certains passages racontant ses rencontres avec des animaux sauvages sont tout simplement magiques, empreint d'un grand respect pour l'animal, d'humilité aussi.

Non, ceci n'est pas un pamphlet contre la civilisation, non il n'interdit pas les coupes d'arbres, mais il préconise plus de le faire avec raison, correctement, en réfléchissant un peu et surtout, d'arrêter de confier ces coupes à des grosses sociétés avides de rentabilité.

Ses arguments sont étayés, expliqués, prouvés et plein de bon sens. On est loin de ceux qui crient qu'il faut arrêter de polluer alors que tous possèdent des smartphones, des télés, des PC, des voitures et qu'ils les utilisent en masse.

Moi aussi je pollue et même si j'essaie de faire attention, je sais que je passe sans doute à côté de choses énormes que je n'ai même pas vues, que je pense que c'est bien alors que je me goure. L'enfer est pavé de bonnes intentions.

J'ai exploré bien souvent l'Amérique profonde, celle des red neks, des loosers, des laissés-pour-compte, mais là, j'ai exploré une autre profondeur de l'Amérique, celle de ses grands espaces, de ses paysages magnifiques, de ses forêts, de sa faune et sa flore, qui, si on ne les protège pas, disparaîtront tout à fait en entraînant des conséquences qui pourraient être terrible pour tout être vivant.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Rick Bass a rédigé dans ce livre, court mais profond, un plaidoyer pour le bon sens, un appel à la raison, une supplique pour son antre, son refuge, sa vallée, devenue au fil des ans sa raison d'être.

Ceux pour qui la nature, entendons la nature sauvage, a une signification profonde, trouveront dans ces pages un écho à leurs propres aspirations et penseront sans doute à leur propre « Yaak ».

L'auteur ne peut s'empêcher, en décrivant la splendeur de sa vallée sombre et humide, de lancer au fil des pages une litanie d'appels au secours, lancés tels des bouteilles à la mer, c'est à dire avec un espoir très mesuré, tant il est conscient du combat inégal qu'il livre depuis maintenant des années.

Mais le propre de l'espoir est de demeurer, envers et contre tous les signes de désastre qui peuvent surgir, au travers des routes qui taillent les forêts profondes, des coupes claires qui obscurcissent l'avenir des bois sauvages.

On se projette sans peine aux côtés de ce grand marcheur, de ce contemplateur de la faune et de la flore sauvage, on comprend aisément les sentiments qui l'animent et ceux qu'il éprouve en parcourant les sentiers étroits où l'on va croiser cerfs ou élans, lynx ou coyotes, et où le grizzly chemine encore.

Nous vivons dans des contrées où le sauvage n'existe malheureusement plus, Rick Bass nous donne à découvrir ici une parcelle de l'Amérique profonde, qui dégage encore le souffle des premiers âges, celle qui peut encore rappeler l'esprit de la Frontière.

Rick Bass livre ici un beau combat, de ceux qui comptent, car ils semblent pratiquement perdus.
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Fort louable intention. Dans son petit paradis menacé par les exploitations forestières industrielles, Rick Bass espère que nous serons nombreux à écrire aux représentants du Montana. (mais pas trop nombreux à venir envahir son terrain de chasse...)

Très belle écriture (et il le sait) cependant j'ai eu le sentiment qu'à l'instar d'un amoureux, il se laissait emporter un peu trop par sa plume. Poésie?
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Dès les premières pages de The Book of Yaak, il y a cette impression difficile à nommer de toucher quelque chose d'important.
Bass navigue entre anecdote, plaidoyer et rencontre magique, colère, désespoir et émerveillement, perdant son lecteur dans la découverte d'une vallée par des chemins aussi variés que passionnants. Écologie, biologie, écosystèmes, art, politique, histoire, communauté, économie... On oscille entre la réalité brutale de l'exploitation sauvage et irraisonnée de la nature américaine et la réalité alternative de coeurs de nature sauvage inattendus apparaissant soudain, dont Bass narre la richesse de la flore, la faune et leur musique.
On n'échappe pas à la rage et la colère de l'auteur qui semblait si calme et émerveillé à la page précédente, face aux combines des grandes compagnies exploitant de manière irraisonnée et en toute impunité les ressources de la région, protégées par un système de financement de campagnes d'élection, etc. contre faveurs et lois à leur avantage.
Mais on ne va essayer de ne pas seulement retenir cet aspect du Book of Yaak et se concentrer sur la magie de la région adoptée par Rick Bass, magie qui semble l'émerveiller et le surprendre sans cesse, et pour cela, pourquoi ne pas se tourner vers ses autres écrits: Winter, The Wild Marsh: Four Seasons at Home in Montana... et bien d'autres.
Des mots qui font prendre conscience de son propre environnement. Mais surtout, une perle d'amour et de poésie.
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L'auteur vient avec une infinie poésie nous raconter sous forme de ballades et nous expliquer son installation dans la vallée de Yaak dans le Montana. Pour lire ce livre, il faut vouloir partir un peu dans la montagne et les forêts. Ou, comment un lieu peut à la fois vous séduire, pour décider d'y passer sa vie, et à la fois vous adopter, en faire l'un de ses enfants. Loin de lui le tumulte du béton, et face à lui les industries de déforestation. Ou, comment un lieu peut avoir de la valeur, sentimental pour certains, vénales pour d'autres : ces gens-là traquent "les derniers espaces pour leur faire injure (...) comme si nous avions oublié que nous ne pouvons vivre ou survivre sans la grâce et la magie". le pire à souhaiter après ce texte, est que chacun(e) trouve cet endroit où l'on décide de poser ses valises, et de s'y élever. de devenir partie prenante, intime, d'un tout, et de le rendre bien portant, vivant. Qu'est-ce qui fait qu'un jour on décide de quitter le monde des hommes, de la compétition et de l'urgence pour rejoindre celui des chênes, de la communion et du hasard ; qu'on arrête de mesurer pour rentrer dans la dé-mesure. D'accepter d'être tout petit, auxiliaire d'un tout, l'inexplicable magie du vivant. Je m'arrête là parce que déjà impliqué. Superbe cri d'alarme pour tenter de défendre encore (et encore) un coin sauvage.
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