AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Ciprian


Imaginant une continuation du dernier écrit sorti de la plume de Machiavel, La description de la peste de Florence de 1527, Christophe Bataille nous livre ici un vrai roman poétique, dans lequel l'abject (la peste) et le noble (l'amour) se complètent et se mélangent en même temps.
Machiavel, ce héros déchu de la Renaissance se trouve toujours entre deux idylles : une terrifiante avec la peste (les promenades parmi les morts, la description en détail des de la maladie), et une romantique avec Violetta (le seul personnage féminin du roman pour lequel l'insensible Machiavel éprouve de l'amour).
La différence entre ces deux idylles, ou mieux dit pulsions, est visible, en dehors de la narration, même au niveau linguistique, ou d'un côté nous avons le lexique de l'horreur et de l'autre côté le lexique de l'amour. Tout ceci n'a pour rôle que de montrer aux lecteurs un Nicolas Machiavel purement humain, qui se trouve dans un monde apocalyptique : devant la Mort, sans pouvoir et sans diamants et surtout sans l'image du génie politique que plus personne ne reconnaît à l'heure de la peste.
La structure fragmentaire du récit et les rimes qui se trouvent dans beaucoup de paragraphes (narratifs ou descriptifs) m'ont donné la sensation de lire, à la première vue, un poème gouverné par Éros et Thanatos dans un monde où le rêve et la réalité sont des éléments indissociables.
J'estime que ce roman démontre une complexité particulière qui provoque la lecture et la relecture en fonction de différents seuils d'interprétation : linguistique, symbolique, poétique et même politique.
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}