Je suis allé marcher vers la Seine. Les villes sans l'horizon d'une mer ou le silence des montagnes m'ont toujours posé un problème, celui de l'absence de vide. Un fleuve, c'est un peu de compensation à cette absence. Son eau s'en va à la mer, à sa surface, dans le courant, je vais jusqu'à son embouchure, la délivrance.
- Vivre c'est être dans la contradiction, la confrontation, les oppositions, les répétitions, l'empirisme. C'est comme faire une peinture, et comme pour la peinture, on ne peut pas réussir vraiment. Sauf qu'avec la vie on n'a qu'une seule toile à notre disposition.
Petit garçon, dans mon village, j'employais toute mon énergie à dépasser les autres petits mâles.
Il fallait pisser le plus loin, sauter le plus haut, courir le plus vite, oser dire les mots les plus cochons, monter le plus haut, cracher le plus loin.
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Vivre c'est être dans la contradiction, la confrontation, les oppositions, les répétitions, l'empirisme.
J'ai appris avec Marion que la mort nous suit à exactement trois mètres derrière et qu'alors il faut vivre, vivre, vivre, sans jamais oublier ces trois mètres.
C'est plus facile de peindre un vieux qu'un jeune : les rides, ça aide pour les repères.
Arrêtez de nous idéaliser. Je suis toute simple moi.
J'ai commencé à mesurer l'abîme qu'il y a entre le Je t'aime de la femme, et celui de l'homme.
Tu me fais penser à ma mère.