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Critique de kathy


Hervé Bazin, après « vipère au poing » -roman dans lequel Jean Rezeau était un enfant victime de l'oppression maternelle- nous propose dans « la mort du petit cheval » de retrouver Jean, adulte.
Indépendant, maître de sa vie, quasi distancié de l'oppression familiale, il réussi habilement à déjouer l'un après l'autre les tours de Folcoche, sa mère, et même, lors de la succession de l'héritage à lui infliger sa dernière humiliation qui la forcera à sortir définitivement de sa vie. La victime, ce n'est plus Jean ; c'est Folcoche.
Bazin dans ce roman cherche à nous montrer comment malgré toutes ces années d'oppression familiale Jean Rezeau a réussi à se forger un caractère de vainqueur, à provoquer « la mort du petit cheval » en évitant, comme le lui avait prédit sa mère, de courir à sa perte. Il accède enfin au bonheur. Mais cette lutte a été, et est encore, pour Jean un combat quotidien. S'il a réussi à se libérer de l'héritage familial (au propre comme au figuré) il n'en demeure pas moins qu'il reste le fils de sa mère, lié à elle par LE lien filial. La mémoire ne s'efface pas. Il restera toujours au plus profond de Jean des stigmates de non-amour et de maltraitance.
La lecture de ce roman nous permet dès lors de nous interroger sur la capacité de réagir à l'âge adulte en cas de maltraitance. La personne est-elle condamnée? Hervé Bazin nous montre que l'on peut ne pas répéter ce qui s'est passé (choix conscient ou non). Boris Cyrulnik appelle cette faculté : la résilience ; cette capacité de l'enfant maltraité à réussir et se développer, en dépit de l'adversité, et à refuser le statut de victime. Sachons cependant que la résilience ne se construit pas seulement à l'intérieur de la personne, ni exclusivement grâce à son entourage, mais par un entre maillage serré entre les deux. Les facteurs de résilience procèdent donc à la fois du ressort social et psychologique. Jean Rezeau a su faire appel à l'interaction de ces deux compétences.
Sachant, à mon avis que nous ne sommes pas tous « égaux » devant la résilience (comme devant la vie ….). Interrogeons-nous en effet sur les futurs parcours de vie des deux frères de Jean, et en particulier sur celui de Fred….




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