Le boulanger des croissants

Chaque dimanche, cinq amis se réunissent pour déguster de délicieux croissants au miel, fruit de leur travail mis en commun : le froment que fait pousser le paysan est transformé en farine par le meunier, le bois bien sec apporté par le bucheron permet au boulanger de les cuire, tandis que l'apiculteur fournit son meilleur miel. Jusqu'au jour où un prince de passage, les trouvant à son goût, passe commande pour une livraison chaque matin.
Si les cinq amis travaillèrent dur, « ils purent s'acheter de beaux vêtements, une belle vaisselle et des objets très jolis mais pas toujours très utiles ». Et comme le prince en voulu de plus en plus, ils durent travailler toujours plus, si bien que la terre fut bientôt épuisée, la forêt entièrement rasée, les abeilles ne trouvèrent plus de fleurs à butiner.

Belle démonstration des ravages de la croissance, de sa logique prédatrice, de la futilité des besoins artificiels et de la nécessité de ralentir. Éloge de la coopération et dénonciation de l'exploitation sous toutes ses formes.

Article sur le blog de la Bibliothèque Fahrenheit 451 :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..

: "Et chaque dimanche, le boulanger ne pouvait s'empêcher de dire: - Vous voyez, mes compagnons, c'est ça le bonheur.
Travailler sereinement la semaine pour gagner notre pain, puis partager le dimanche de délicieux croissants devant ce magnifique paysage..."
Un bonheur simple du quotidien dominical, pas vrai, jeunes lecteurs?
Un repos bien mérité sans doute.

Nous aurons envie de sourire devant cette description agréable et banal du quotidien, nous sourirons parce que le bel horizon et son moulin, les délicieux croissants sur la table seront de bois.
Ah?
Le style graphique de Yannick Beaupuis offrira aux lecteurs un décalage amusant, savoureux, bien que rustique dans ses tons marrons il sera très ludique.
Les illustrations reproduiront avec réalisme des scènes arrangées de poupées de bois sculptées, copiant les hommes, les terres labourées paraitront de carton.
Fortiche! Superbe, l'auteure-illustrateur aurait pu jouer la facilité des photos. Quel talent.
Ceci permettra aussi de ne pas prendre le sujet trop au sérieux et d'accorder à l'histoire une distance divertissante pour un jeune public, comprendra t-on.
Et l'histoire dans tout ça?

Il sera bon en effet de jouer pour le caractère léger sur l'image en effet car nous parlerons d'industrialisation, de surproduction au travers d'une sorte de conte paysan pour enfants.
Alors qu'un groupe d'amis profitaient du plaisir de bien passer le temps devant de délicieux croissants les choses vont changer radicalement: la demande exceptionnelle du Prince du coin viendra changer le ton de ce rendez-vous et la raison.
Les croissants étaient un petit plaisir gourmand pour le dimanche, récompensant chacun.
Le meunier, le bûcheron, le paysan, l'apiculteur et le boulanger, qui profitaient d'une collaboration tacite à leur réalisation vont se trouver collaborateurs finalement d'une nouvelle entreprise et bien plus occupés pour honorer des commandes.
N'est-ce pas une bonne chose puisqu'ils ont du travail, me demanderez-vous?

Ils gagnaient fort bien leur vie, en effet depuis, mais n'avaient plus le temps de se réunir tranquillement comme d'accoutumée, pour souffler, profiter les uns des autres et du temps qui passe en fond de décor. Forcément, on est bien plus fatigué.
Le plaisir deviendra lourde charge avec les ambitions du Prince: demandant des livraisons de croissants pour lui-même tous les matins (un honneur), puis pour ses voisins par la suite en plus ( pour les revendre).
Oui mais qui va travailler d'arrache-pied pour que ce négoce travaille la bonne image du Prince?
Vous saisissez?

Un deuxième problème se posera, surtout lorsque l'on prendra plus que de raison avec Mère Nature: les réserves viendront à s'épuiser ( nous aurons en tête par exemple les stratégies paysannes des temps anciens, avec des terres qui travailleront, d'autres qui profiteront pour se revigorer en jachère ( on laisse la terre pousser sans la cultiver)).
Et ça sera la brouille entre les vieux amis quand le bûcheron aura couper tous les arbres de la forêt, que les abeilles de l'apiculteur ne produiront plus de miel.
L'auteur mettra en évidence toute une chaine de conséquence avec l'avidité du personnage princier et la belle ambition du boulanger d'améliorer sa condition.
La morale sera intéressante à hauteur d'enfants et on ne jugerait pas possible de pouvoir expliquer le capitalisme à des enfants ( appelons un chat un chat).
C'est un conte sur les excès (au risque de tout perdre), sur l'amitié, qui devrait insuffler la douce et vitale idée aux enfants de savoir profiter de la vie avec l'essentiel .

Le Boulanger des croissants décrit la vie paisible de cinq amis (un meunier, un paysan, un boulanger, un apiculteur et un bûcheron) dans leur petit village (ils en sont les seuls habitants). Ils apprécient cette vie calme, et surtout leur petit rituel du dimanche qui consiste à se réunir autour de croissants au miel.
Mais tout est bouleversé lorsqu'un prince goûte ces fameux croissants et en demande des quantités toujours plus astronomiques. La monnaie entre dans le village, et surtout, la production s'homogénéise pour ne plus faire que des croissants au miel. La terre s'appauvrit ; les amis s'épuisent à la tâche et non plus ni repos ni plaisir dans leur travail. Jusqu'à ce que, las, le meunier, le bûcheron, l'apiculteur et le paysan réussissent à ouvrir les yeux au boulanger. Les croissants ne sont même plus bons !! Ils cessent alors leur commerce avec le prince, et prennent à nouveau soin de la terre. Après plusieurs années, leur vie redevient paisible.

Yannick Beaupuis a donc publié ici, avec le soutien de Balivernes éditions, un joli petit album qui dénonce le profit à tout prix, et surtout au détriment de la terre. Anti-capitaliste ? Peut-être. Ecolo ? Sûrement. Moralisateur ? Sans aucun doute. Mais tout en douceur et en implicite.
Douceur aussi du graphisme. le décor et les personnages semblent faits à partir de ces jeux de construction en bois, simplistes. Pourtant, tout est dessiné. Ajouté aux couleurs pastel et aux effets de répétition, cela donne des illustrations simples mais efficaces et parlantes, qui accompagne un texte aux multiples sens.

A mettre donc entre les mains des petits comme celles des grands ! Et merci à la Masse Critique qui l'a mis entre les miennes.

A partir de 9 ans

Voilà un livre qui ne laisse pas indifférent ! Certains aimeront les personnages en bois rappelant les lego tandis que d'autres auront l'impression que les illustrations se ressemblent toutes. Certains apprécieront la critique de la société de consommation mais d'autres trouveront que l'histoire manque de subtilité et de poésie pour aborder ce thème. Quant aux plus jeunes, au contraire, ils passeront souvent à côté du message donné en conclusion. Et malheureusement pour ce livre, un seul point a fait l'unanimité parmi nos lecteurs : l'histoire est trop longue et lasse rapidement. Malgré tout, cet album peut être un support intéressant pour aborder différents thèmes : l'amitié, l'économie, l'environnement…

La vie s'écoule paisiblement dans un petit village dont le boulanger fabrique de succulents croissants au miel. Chaque dimanche, ses amis le retrouvent pour les déguster ensemble. Un matin, un prince, de passage au village, les goûte lui aussi et les trouve si bons qu'il les lui achète tous et lui demande de lui en livrer chaque jour au château. le boulanger s'en réjouit et annonce la bonne nouvelle à ses amis : ils gagneront des pièces d'or en échange de leur travail. Mais, quand le prince décide de commander encore plus de croissants pour les revendre aux pays voisins, c'est la catastrophe ! A vouloir produire toujours plus, les ressources s'épuisent et l'amitié qui unissait autrefois les habitants fait place à la rancoeur...

Reçu grâce à l'opération Masse critique de Babelio, cet album traite avec intelligence de la surproductivité et de la protection de l'environnement. Les messages sont facilement compréhensibles, même pour les plus petits : le bonheur est-il dans le matérialisme ou dans une vie simple faite de petits bonheurs ? Vouloir toujours plus d'argent ou de rendement vaut-il de détruire la nature ?

Les illustrations servent parfaitement l'histoire de ce conte. Personnages et décors sont réalisés en bois, dans des tons verts et ocres qui rappellent la terre et la nature.
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