Avant de commencer cette critique je veux juste rappeler mon attachement à l'auteure,
Clémentine Beauvais. Je suis vraiment fan de cette personne, de son intelligence, de sa simplicité humble, de son écriture et de son parcours professionnel. Et oui, vous vous en doutez, si je commence comme cela, c'est que je n'ai pas aimé son roman. J'espère qu'elle ne m'en tiendra pas rigueur mais j'avoue avoir été vraiment déçu par ce
Brexit Romance.
J'ai trouvé que le roman était très long à démarrer. Ce n'est pas le genre de choses qui me rebute d'habitude, je ne suis pas quelqu'un qui aime la vitesse et le plaisir rapide. J'aime bien prendre mon temps dans une oeuvre, m'imprégner des personnages, du cadre. Mais dans
Brexit Romance, j'ai cru plusieurs fois que j'allais arrêter la lecture du livre. Ce qui a dû m'arriver 1 fois dans ma vie, c'est dire ! Je me suis tellement ennuyé au démarrage, c'était insupportable. Je lisais 5 pages par 5 pages, je n'avançais pas. J'ai trouvé l'ambiance pénible, les personnages peu attachants. J'ai trouvé toutes les digressions bien trop longues, laborieuses. Je n'ai pas du tout aimé cette profusion de détails qui tue l'intrigue et perd le lecteur au final (et pourtant j'aime les détails mais là...). Au début, je ne voyais pas où on allait. Je me suis ennuyé devant ce portrait ultra réaliste certes, de cette jeunesse anglaise, partagée entre les pro et les anti brexit... Je pense que deux premiers tiers du roman sont une peinture très précise et très détaillée de la vie de cette jeunesse anglaise. Ce qui m'a déplu dans l'oeuvre c'est qu'on est plus proche du documentaire sociologique que de la bonne histoire qui procure une émotion. Pour moi on a quasiment quitté le récit. J'ai lu ces deux premiers tiers avec un ennui profond, comme si je devais m'atteler à la lecture d'une thèse sociologique. Je caricature évidemment, mais c'est à peu près ce que j'ai ressenti.
A cela s'est ajouté une envie de l'auteure de nous faire part de toute l'étendue de sa maîtrise de la langue anglaise. Je suis vraiment désolé Clémentine, mais j'ai vraiment été ennuyé au possible par toutes ces blagues, toutes ces explications sur les jeux de mots, les contresens et toutes les références à la langue anglaise ou la culture de la cuisine vegan et autres. Pourtant j'aime beaucoup cette langue, je pense la parler plutôt convenablement, donc ça aurait pu me plaire mais c'est en fait tout le contraire. J'ai trouvé que ça ralentissait le récit, que ça devenait trop didactique, en tout cas ça donnait l'impression de faire étalage, de montrer la maîtrise de la culture britannique (ce qui est le cas de la part de l'auteur c'est certain, mais j'ai trouvé ça déplacé dans un roman). Alors oui, ça permet une immersion, probablement dans cette Angleterre jeune et active mais pour moi c'était vraiment too much (si je puis me permettre).
Alors pourquoi je ne mets pas moins d'étoiles à ce récit ? Et bien parce que le roman a fini par décoller, l'histoire a fini par se lancer véritablement, vers la fin. Et là, oui, j'ai retrouvé la verve de
Clémentine Beauvais, son talent de conteuse d'histoires et je me suis vraiment plongé dans l'histoire au point même de verser une petite larme à la fin et de vivre une vraie émotion. La fin est donc vraiment réussie, drôle et émouvante à la fois. Tout ce que j'aime chez
Clémentine Beauvais.
Enfin, j'ai trouvé l'histoire bien trop irréaliste. Attention, j'adore les histoires fantastiques, pleines de magie, de poésie et le côté irréaliste ne me pose jamais aucun souci. Mais ici, on est au coeur du réel. Il s'agit d'une peinture très réaliste de la jeunesse anglaise aujourd'hui. Et pourtant, on se retrouve avec une histoire complètement farfelue de mariages arrangés pour obtenir une nationalité. Oui ça existe déjà dans d'autre pays me direz-vous, oui les Anglais eux-mêmes sont bien capables de faire cela, certes, mais voir un aristocrate adulte, un lord Anglais, chercher un mariage arrangé avec une mineure française, j'ai trouvé ça complètement tiré par les cheveux et dérangeant qui plus est.
Je ne sais donc pas quoi conseiller aux futurs lecteurs de ce roman. Est-ce que ça vaut le coup de lire les deux premiers tiers pour profiter de la fin ? Oui probablement, mais je ne conseillerai certainement pas ce livre à mes jeunes lecteurs qui seraient perdus au bout de 10 pages à mon avis. Pour ceux qui sont patients et qui ne posent jamais un livre malgré l'ennui alors oui, vous pouvez y aller pour pouvoir profiter d'un beau final dans ce roman.