L'humanité est une suite discontinue d'hommes libres qu'isole irrémédiablement leur subjectivité.
L’homme ne connaît rien d’autre que lui-même et ne saurait même rien rêver que d’humain : à quoi donc le comparer? Quel homme pourrait juger l’homme? Au nom de quoi parlerait-il?
[…]; l’homme a à être son être; à chaque instant il cherche à se faire être, et c’est cela le projet. L’être humain existe sous forme de projets qui sont non projets vers la mort, mais projets vers des fins singulières. Il chasse, il pêche, il façonne des instruments, il écrit des livres: ce ne sont pas là des divertissements, des fuites, mais un mouvement vers l’être; l’homme fait pour être.
Quelle est la mesure d’un homme? Quels buts peut-il se proposer, et quels espoirs lui sont permis?
Dostoïevski disait que "chacun est responsable de tout, devant tous". Immobile ou agissant, nous pesons toujours sur la terre ; tout refus est choix, tout silence a une voix.
Chaque homme décide de la place qu'il occupe dans le monde ; mais il faut qu'il en occupe une, il ne peut jamais s'en retirer.
L'Homme ne peut s'éclairer par Dieu ; c'est par l'homme qu'on essaiera d'éclairer Dieu. C'est à travers des hommes que l'appel de Dieu se fera toujours entendre, et c'est par des entreprises humaines que l'homme répondra à cet appel.
Si je ne suis plus qu'un corps, tout juste une place au soleil et l'instant qui mesure mon souffle, alors me voilà délivré de tous les soucis, des craintes, comme des regrets. Rien ne m'émeut, rien ne m'importe. Je ne m'attacherai qu'à cette minute que ma vie remplit : elle seule est une proie tangible, une présence. Il n'existe que l'impression du moment.