Mais pourquoi diable les historiens de l’art se sont-ils ainsi acharnés sur le pauvre Paolo ? Pourquoi l’auteur du plus beau triptyque peint de batailles, si fascinant par son mouvement cinétique, a-t-il suscité autant de jugements dubitatifs, certes admiratifs mais
toujours teintés de condescendance ? Et pourquoi, dans le palmarès des artistes de la Première Renaissance italienne (Xve siècle) –l’époque au cours de laquelle tout se joue à Florence -, est-il relégué dans le tréfonds du classement, loin derrière Masaccio ou encore le «dieu» Piero della Francesca ? Lequel a pourtant observé avec attention, dans les années 1430, le travail d’Uccello. C’est sans doute pour répondre à ces interrogations que l’universitaire italien Mauro Minardi s’est lancé dans l’écriture de cette épaisse monographie consacrée à Paolo di Dono, dit Uccello (1397-1475). Avec l’ambition, en étudiant d’un autre oeil l’intégralité de son corpus (hélas lacunaire) et en révisant sa chronologie, de mieux comprendre ce qui a pu perturber à ce point les critiques. De l’acerbe biographe Vasari qui, le premier et sans surprise, a décoché ses flèches au XVIe siècle, en passant par l’injuste Bernard Berenson dans les années 1930 ou encore, plus récemment, le tiède André Chastel.
Paolo Uccello
par Mauro Minardi , traduit de l’italien par Anne éd. Imprimerie nationale 368 p. * 140 €
Après la cabane dans l’arbre, voici venu le temps du gratte-ciel dans un tronc ! «Giant Sequoia» est une opération de sauvetage de cet arbre gigantesque qui, en fin de vie, perd son cœur et s’effondre sous son propre poids. Pour éviter l’inévitable chute, les architectes coréens ont prévu d’implanter un squelette architectural en son sein. La greffe serait composée d’une infrastructure publique proposant une déambulation verticale à l’intérieur de l’arbre. Les différentes
entailles dans l’écorce offriraient des échappées visuelles uniques sur la forêt environnante. Ou comment tenter de restaurer un lien entre nature et bâti.
(«Giant Sequoia Skyscraper» Ko Jinhyeuk, Cheong Changwon, Cho Kyuhyung & Choi Sunwoong (Corée du Sud)
«Je ne vois pas pourquoi on a besoin d’un fusil pour se promener en forêt. Si on remplaçait la saison de la chasse par la saison du dessin ? On se planquerait dans les bois, et quand on verrait une bête ou un champignon ou un arbre qui nous plaît, on sortirait un carnet.»
(Joann Sfar, dessinateur)
Marina Abramovic, la performance d’une vie
Depuis près de cinquante ans, la performeuse serbe enflamme le monde de l’Art en livrant son corps à des expérimentations extrêmes. Elle se met à nu aujourd’hui dans une autobiographie hallucinante, qu’elle dédie à ses ennemis autant qu’à ses amis.
Dans le fameux salon d’angle occupé auparavant par le principal conseiller du Président, et qu’Emmanuel Macron utilise désormais pour travailler, la Marianne du street artist américain Shepard Fairey (l’auteur du portrait d’Obama pendant sa campagne présidentielle de 2008) a été accrochée.