S'il existe un prix littéraire de la plus mauvaise scène de sexe, c'est bien que l'exercice est difficile. S'il y a bien un prix qu'
Emma Becker ne remportera pas, c'est celui-là.
La Maison est un de mes coups de coeur de cette rentrée littéraire : ambitieux, littéraire, sororal... "un putain de roman" pour citer
Jérôme Garcin. Alors j'ai emprunté Mr pour voir si son tout premier roman était dans la même veine.
Et j'en ressors encore plus bluffée : à 22 ans, écrire un roman de cette qualité !
C'est une superbe histoire, celle entre une jeune femme et un homme de vingt ans son aîné, tous les deux férus de littérature érotique. Leur passion commune pour
Calaferte,
Pieyre de Mandiargues ou
Aragon va les conduire dans une chambre d'hôtel parisienne et dans une relation sans issue. Elle se refuse à le dire mais elle l'aime en sachant pertinemment qu'elle n'est pas la seule et que cette relation ne la mènera à rien. Mais le plaisir est tel...
Un homme d'âge mûr qui couche avec une jeune femme, c'est un lieu commun en littérature. Que ce soit la jeune femme qui en parle crûment, sans chercher à embellir quoi que ce soit, sans pudeur, avec humour aussi, que ses copines soient témoins et conseillères sans faux-semblants, c'est plus rare. Et c'est dommage... Parce que là encore si l'auteure parle beaucoup de cet homme, ce Monsieur, dominant et séducteur, qui la vampirisera pendant des mois, c'est en fait sur elle en tant que femme qu'elle écrit. Elle qui est dépendante de cette relation, qui aimerait plus, qui s'en veut d'attendre ces messages comme des bouées de sauvetage. Et cela parlera à tous ceux qui ont passé des heures face à l'écran noir, désespérément noir de leur téléphone.
A ceux qui ont aimé
La Maison, un seul conseil, lisez Mr !