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sur 839 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Dans la préface, l'auteure explique qu'il ne faut pas juger son livre pour ses qualités littéraires. Quant à son message, effectivement, je ne peux que l'approuver - l'esclavage doit être condamné, tous les hommes doivent être libres et avoir accès à l'éducation. Et je ne peux que saluer un livre qui a eu un poids réel dans le combat abolitionniste aux Etats-Unis.
Sauf que... de même qu'on ne peut distinguer, selon moi, l'homme de l'artiste, on ne peut distinguer le message d'un roman de sa forme littéraire. Les Misérables sont un chef-d'oeuvre universel, et par l'écriture de Hugo, et par la force de ses engagements. Et ici, je n'ai pas trouvé beaucoup de qualités littéraires à ce texte.
Si je m'explique, je dirais d'abord que j'ai eu justement beaucoup de mal avec le message, plus précisément la façon dont il est martelé. L'auteur combat l'esclavage - pas forcément tous les esclavagistes - au nom de ses valeurs religieuses. Et que c'est appuyé... Quasiment chaque chapitre s'ouvre par une citation religieuse, et on trouve toutes les trois pages un passage de la Bible, ou un sermon, ou un chant religieux... Les personnages sont, pour certains, des anges comme Eva ou des martyrs comme Tom, tandis que Cassy pourrait être une Marie-Madeleine repentie touchée par la grâce. Il y a de plus un message paternaliste, ou, oserais-je dire, maternaliste. C'est la vision du maître bienveillant qui veille, tel un père sur ses enfants, une vision que ne rejettent pas certains esclaves eux-mêmes comme Tom. Il y a d'ailleurs un parallèle que j'ai trouvé plutôt intéressant entre un maître d'esclaves et un patron capitaliste anglais qui exploite ses ouvriers tout en mettant en place des mesures sociales dans son usine. Ainsi, les "bons maîtres" sont présentés comme ceux qui donnent une instruction à leurs esclaves, montrés, eux, comme d'éternels enfants ravis d'apprendre.
Je parlais de "maternalisme", car la place des femmes - Blanches ou Noires - est très figée dans cette société, correspondant à une vision extrême du XIXème siècle, et qui m'est de plus en plus difficile à lire : elles doivent toutes éprouver un amour maternel absolu, et, surtout, elles doivent être de bonnes ménagères. Que de pages sur les dons de cuisinière de Chloé, la rigueur et la bonne tenue du ménage de tante Ophélia, les talents pour repriser ou cuisiner le poulet, les qualités de patience mêlée de tendresse... A contrario, Marie a amené, dans ma lecture, de l'humour, ce personnage de femme qui se plaint tout le temps et ne pense qu'à elle, en complet décalage avec les autres personnages féminins - je suppose que, pour l'auteure, elle devait être une figure repoussoir.
Il y a aussi une vision raciste des esclaves avec une hiérarchie entre eux : Georges, présenté comme particulièrement intelligent, est ainsi décrit comme ayant une peau très blanche, de même pour Eliza, décrite comme aussi belle qu'une Européenne. Au contraire, les esclaves les plus foncés de peau sont considérés comme les plus bêtes ou les plus cruels. Et l'opposition entre Eva, la blanche, blonde, angélique Eva, et Topsy la sale, la mal-coiffée, la polissonne, est ainsi d'une lourdeur...
Quant aux qualités littéraires du roman, je suis désolée pour ceux qui ont profondément aimé ce texte, mais j'ai eu du mal à les voir. D'un point de vue stylistique, Tom n'est même pas le héros du roman qui porte son nom. Comme si le récit devait embraser toutes les situations possibles, on alterne donc de nombreux récits dans le récit pour suivre l'histoire de nombreux personnages différents. Comme je l'ai déjà un peu écrit, les personnages sont très manichéens - les chasseurs d'esclaves, les vendeurs, les planteurs brutaux... Ils n'évoluent que touchés par la grâce. le roman hésite aussi sur le genre : il y a ainsi quelques rares passages de roman d'aventure - la fuite d'Eliza sur la glace, le combat dans les rochers contre les chasseurs d'esclaves - sans doute parmi les passages les plus intéressants, car il se passe quelque chose, au lieu des longs, très longs chapitres qui discourent sur Dieu...
Je salue donc le pouvoir de cette oeuvre, mais je n'ai pas du tout été captivée par son contenu, à cause de la lourdeur insistante pour faire passer les valeurs religieuses de l'auteur, et à cause de personnages trop manichéens. C'est Cassy que j'ai finalement préférée, femme désespérée, humiliée, mais qui garde la tête haute - même si elle aussi est changée par la foi.
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Un long pamphlet (600 pages en version complète) contre l'esclavage écrit peu avant la guerre de Sécession. Bien écrit mais me semblant bien complexe pour un enfant et surtout très long (il aurait presque pu être mon livre de 700 pages). En tout cas, pas avant 12 ans au moins et pour un jeune féru de lecture sinon, c'est le risque de dégouter l'enfant à vie. Déjà que l'adulte adoratrice de livre que je suis a eu un mal fou à arriver à la fin de ce livre.
Tom est esclave, son maitre est bon mais endetté, obligé de le vendre. Tom choisit de rester par respect pour son maitre. Elisa est esclave, son maitre est bon mais endetté, obligé de vendre son enfant. Elisa choisit de fuir pour sauver sa famille. Deux destins pour décrire la vie des esclaves aux USA avant la guerre de Sécession.
En conclusion, pas mal mais trop long, trop moralisateur, trop catho-tradi, trop peu accrocheur à mon goût.

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