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3,94

sur 839 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ainsi c'est en faisant référence à ce livre que Lincoln aurait dit parlant de l'auteur : " Une petite femme qui a commencé une grande guerre".
Bien sûr Harriet Beecher-Stowe n'a pas eu cette prétention (quoique...?) mais en replaçant son oeuvre dans l'époque, on peut comprendre qu'elle ait quelque peu "remué les consciences".

Passé le début de lecture un peu laborieux à cause d'un style ma foi assez pesant, quelques maladresses, entre autre le phrasé des esclaves qui m'a semblé peu approprié, trop ampoulé, peu conforme à la réalité mais je peux me tromper, j'ai fini une fois les 150 premières pages lues par me laisser emporter par ce récit édifiant.

L'auteur nous donne ici une large vision de ce qu'était l'esclavage et n'hésite pas à bousculer les 2 camps. Nord et Sud en prennent pour leur grade. Car Harriet Beecher-Stowe n'épargne personne et c'est sûrement l'une des premières qualités du livre.
Elle arrive à donner une vision globale de l'esclavage sans se limiter à une simple critique des états du sud. Elle met les Nordistes devant leurs contradictions et n'hésite pas à les condamner pour leur inertie face au problème, leur donnant ainsi une part de responsabilité.
En gros : "c'est facile de condamner, mais vous, que faites-vous pour lutter contre ? à part vos mines scandalisées ? ".

Et pour aller encore plus loin, elle fait un parrallèle entre l'asservissement des noirs au sud et l'exploitation des ouvriers au nord. L'industrialisation contre l'esclavage. le capitalisme contre la ruralité.
Elle met chacun devant ses contradictions et livre une critique sévère de la société américaine.

En plus de tout ça, elle nous livre des portraits très précis et attachants de personnages autant maîtres qu'esclaves. Elle s'attache aux détails, nous raconte des histoires personnelles et ainsi allège le discours moralisateur.
Chaque point de vue est étudié et condamné ou louangé.

Certains lui ont reproché un discours religieux trop pesant. Personnellement, je ne suis pas croyante. Pourtant, ça ne m'a pas gênée car j'ai replacé ce prêche dans son contexte, sans oublier que l'auteur était fille de pasteur si je ne me trompe pas, et épouse d'un ministre du culte. Et surtout que le message religieux ne prônait que tolérance et bonté.
Je n'y ai vu aucune forme d'intolérance.

Un mot sur Tom maintenant.
Ce Tom si malmené, si compatissant pourtant envers ses semblables.
Là aussi, j'ai lu ici ou là un certain agacement pour sa "passivité", sa résignation.
Ce n'est pas ce que j'ai vu en lui.
Certes, on le préfèrerait rebelle et révolté contre ses maîtres, et surtout on l'aimerait violent.
Mais il n'est rien de tout cela, et là encore une fois, on parle de religion.
Mais que l'on soit croyant ou non, pourquoi est-ce qu'on ne peut pas accepter qu'un homme grâce à sa foi en Dieu trouve en lui les ressources nécessaires pour supporter son calvaire.
Peu importe pourquoi, ni comment, si le fardeau s'en trouve allégé...
Tom a choisi le silence parfois et toujours la non-violence. Peu importe que ça soit au nom de Dieu ou au nom de l'Humanité. Gandhi aurait aimé ce Tom là.
Et je l'ai aimé, ai accepté ses choix et n'ai pas tant pleuré que ça face à son destin car j'ai vu son réconfort, cette foi inébranlable qui l'a porté jusqu'à une résistance passive certes mais si apaisante au fond...

Alors, au final, ce livre a-t-il vraiment joué un rôle dans le déclenchement de la guerre de céssesion ? Oui, par la prise de conscience qu'il a engendré.
Même si l'esclavage n'a été qu'un prétexte pour cette guerre plus liée au choc de deux cultures : industrie contre ruralité.

Il est le témoignage précieux d'une époque, le réquisitoire parfois maladroit
mais tellement nécessaire contre un pays partagé mais frileux dans ses choix.

Alors : " Une petite femme qui a commencé une grande guerre". ?
Il semble en tout cas que ce livre effectivement ait eu un impact réel sur certaines décisions politiques.
Une lecture importante et marquante.
Un réquisitoire malheureusement encore d'actualité....



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Je précise tout d'abord que c'est la version intégrale (ici 610 pages en format poche) que je viens de lire, et non la version adaptée pour les enfants. La différence tient, je pense, au fait que dans la version originale, les portraits sont beaucoup moins manichéens et la réflexion plus développée.

L'oncle Tom en est le personnage principal, mais on suit également la route d'Elisa, son mari Georges et leur petit Henri; Tous sauf Georges font partie des esclaves de M. Shelby, propriétaire généreux et de bon tempérament, en grande partie encouragé par sa femme qui se tourne de plus en plus vers l'abolitionnisme. Suite à des revers de fortune, M. Shelby se voit contraint de vendre ce qu'il a de plus cher. Affolée, terrorisée à l'idée qu'elle puisse perdre son fils vendu à d'autres propriétaires qu'elle-même - courant sur les marchés d'esclaves où l'empathie envers les esclaves n'existe pas ou si peu - Elisa s'enfuit avec lui pour tenter de rejoindre Georges. de son côté, Tom obéit, après avoir obtenu la promesse de M. Shelby qu'il serait racheté dès que possible.

C'est ainsi qu'on suit les destins parallèles d'Elisa et de Tom, l'une poursuivie, traquée, l'autre vendu à M. Saint-Clare pour sa petite fille Eva. Il y rencontre la bonté, l'affection et l'intelligence d'un père et d'une fille pour lesquels il deviendra indispensable, avant d'être vendu à nouveau, après de tragiques circonstances, à Simon Legree, esclavagiste monstrueux et violent.
Tout l'intérêt de ce roman, outre de créer de l'empathie pour ces personnages maltraités, coupés de leur famille, qui n'aspirent qu'à la liberté et l'instruction, est de faire un tour complet de la question de l'esclavage: la cruauté dont sont traités ces hommes, femmes et enfants, l'ignorance et l'insécurité dans lesquelles ils sont entretenus, la culture sudiste des plantations et de l'esclavagisme contre la critique hypocrite des états libres du nord qui jouent le jeu des marchés d'esclaves, l'impact de la tradition des familles de planteurs, le questionnement sur la manière de bien traiter ses propres esclaves en humaniste, et l'importance de la religion, autant dans le comportement des propriétaires d'esclaves que dans l'acceptation de leur sort pour les esclaves, mais aussi la question de l'avenir de ce peuple qui, une fois affranchis, devra apprendre à vivre libre, devra s'instruire et travailler (A ce sujet, Beloved de Toni Morrison fait un portrait très réaliste de cette problématique).

Quand Harriet Beecher-Stowe a écrit ce livre, l'esclavagisme était encore bel et bien actif et légal et l'auteure, malgré la montée de l'abolitionnisme, ignorait quand et comment ou même si l'esclavagisme serait un jour banni, et c'est un point important, je pense, à retenir quand on lit ce livre.
C'est vrai que la religion y est très présente et pesante, c'est vrai que les bons sentiments y sont parfois trop bons, mais le portrait qu'elle dresse des Etats-Unis - et pas seulement du Sud - est vraiment captivant, tout comme l'est le portrait de Saint-Clare tout en ambiguïté.
Historiquement, ce roman a eu une forte répercussion; il fait partie des tout premiers best-sellers, deuxième après la bible aux Etats-Unis. Lincoln a d'ailleurs dit, en parlant de la guerre civile, "voici la petite femme qui a commencé une grande guerre", insinuant que ce roman a profondément marqué les esprits.

Je trouve que l'écrivain a déjoué les pièges de la caricature et encourage - sans juger - son peuple à se remettre en question en les incitant à se mettre à la place d'Elisa ou de Tom, mettant Blancs et Noirs à égalité à une époque où cette égalité semblait aberrante ( et cette époque n'est vraiment pas très ancienne...).

Je dirai enfin que ce livre est tout simplement émouvant et plein d'aventures, et qu'il se lit très facilement.
Lien : http://pourunmot.blogspot.fr..
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Triste et révoltant. Comment a-t-on pu traiter des hommes, des femmes et des enfants de la sorte ?
Ce roman nous raconte la vie des esclaves en Amérique. On y découvre des détails horribles concernant les conditions de vie de ces pauvres personnes considérées comme du bétail, de la marchandises. Battus, vendus, séparés de leurs familles, ... Des conditions inadmissibles et intolérables.
Livre écrit au XIXe siècle, le style est donc un peu vieillot.
Une histoire touchante à lire pour ne pas oublier ce que fut l'enfer des afro-américains.
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L'impact du roman est tel qu'on attribue à Abraham Lincoln ces mots, prononcés lorsqu'il rencontre Harriet Stowe au début de la guerre de Sécession : « C'est donc cette petite dame qui est responsable de cette grande guerre. »
.
Planteur ruiné du Kentucky, Mr Shelby est obligé de vendre des esclaves, dont le grand Tom, à des spéculateurs sans conscience. Tom, noir intègre, n'aura de cesse de vouloir revoir sa case, sa femme Chloé et ses enfants. Y parviendra-t-il ? Son nouveau maître de Louisiane, Augustin de Saint-Clair, influencé par son ange de fille, Eva, lui a promis l'affranchissement...
.
Des thèmes capitaux sont traités avec beaucoup de persuasion dans ce beau roman.

Racisme :
Les préjugés les plus odieux sévissent encore au XIXè siècle, dans les futurs Etats Confédérés, alors que, contrairement aux Indiens d'Amérique au temps de " La Controverse de Valladolid", on admet que les Noirs ont une âme.

Sociologie :
La vie différente des Blancs et des Noirs est soulignée, émouvante dans ce livre. C'est de la pure barbarie. Comme lors de la prise des Juifs par les Allemands en 1940, les mères noires se voient arracher leurs enfants, leur mari. Les esclaves sont fouettés comme au temps de Jésus. Les Noirs marrons, en fuite, sont chassés comme du bétail. A la mort du maître, ils sont considérés comme des biens de succession et sont vendus... vendus comme de la marchandise.

Politique :
Harriet Stowe, originaire du Connecticut, s'engage avec son frère pasteur dans la cause abolitionniste. Ce roman, achevé en 1852, et écrit avec le coeur, contient de nombreux passages émouvants. Il a été diffusé à des millions d'exemplaires, et a touché de nombreux Américains. Certains disent qu'il est un déclencheur de la guerre de Sécession.

Romans :
C'est pratiquement un roman biographique ou historique, puisque de nombreux Noirs ont subi les trajectoires de Tom, George, Topsy ou Cassy.
Je retrouve "Douze ans d'esclavage", "Chasseur de noirs" de Vaxélaire, et "La couleur des sentiments".

Ethisme :
Qui sont les "bons", qui sont les "méchants" ? C'est évident pour l'auteur et les lecteurs, mais pas pour les méchants maîtres, pour qui la "barre de la bonté" n'est pas du tout à la même place :
"Que de fois Haley n'avait pas été dupe des nègres qu'il avait le mieux traités ! aussi s'étonnait-il d'être resté si bon."
A ce sujet, je pense que chacun des 7 milliards d'individus sur Terre doit apprendre l'empathie...
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Il n'est pas évident de parler de ce roman, publié sous forme de feuilleton dans les années et dont on dit qu'il est l'un des facteurs de l'exacerbation des tensions qui menèrent à la Guerre de Sécession…

Heu, elle est forte, celle-là tout de même !! Rendre responsable l'auteure du livre de cette boucherie fratricide, c'est chercher à tout pris la chèvre émissaire (la dame ne peut être un bouc, voyons !).

Paraîtrait même qu'Abraham Lincoln prononça cette phrase : "C'est donc cette petite dame qui est responsable de cette grande guerre" lorsqu'il rencontra Harriet Stowe au début de la guerre de Sécession. Les avis divergent…

C'est vous dire son impact lorsqu'il paru dans cette Amérique où l'esclavage était plus que normal, naturel et que la plupart pensaient, sérieusement, que si on ne fouettait pas ses "nègres", ils allaient devenir paresseux et j'en passe (ceci n'est pas mon avis ! Je ne fais que transcrire un sentiment de l'époque et je le précise pour ceux ou celles qui voient midi à leur porte).

À la limite, pour certaines personnes, le fait de fouetter leurs esclaves ou de les brutaliser leur faisaient du bien (aux esclaves). de multiple fois j'ai eu envie d'entrer dans le roman et de baffer certains personnages.

Peu avant la publication de ce roman, en 1850 donc, le gouvernement avait édicté une loi qui punissait toute personne qui aiderait un esclave fugitif en le nourrissant, l'abreuvant, en lui permettant de se reposer… ou en l'aidant dans sa fuite.

Heureusement que de nos jours ce genre de loi inhumaine n'existe pas ! Oui, je suis ironique parfois. Toujours…

Différents personnages parsèment ce roman, Blancs ou Noirs, et l'auteure, si elle donne l'impression de fait preuve de manichéisme avec les bons maîtres qui sont gentils comme tout et les méchants de gros salopards et bien on se rend compte qu'en grattant un peu sous la surface, tous ne sont pas toujours figé dans leurs actes.

Le bon monsieur Shelby a fait des mauvais placements et doit se résoudre à vendre son esclave adoré Tom, mais pour le racheter, il refusera que sa femme donne des cours de musique (on ne s'abaisse pas à ça) ou à vendre des chevaux. le gentil Saint-Clare trainera à signer les papiers d'affranchissement de Tom et le marchand d'esclave finira repenti, limite en Saint-Paul.

Si les Blancs sont à la limite du stéréotype, par contre, on dirait qu'on a tenté de réunir tous les clichés pour les personnages Noirs, allant de la femme métisse à la beauté fatale, à l'ouvrier Noir l'insouciant, au petit comique, à la cuisinière l'affectueuse, aux méchants contremaitres, en passant par l'imbécile servile qui veut plaire aux Blancs. Sans parler de leur manière de s'exprimer…

Et c'est de là que découleront mes bémols : tous ces multiples personnages auxquels je n'ai pas eu le temps de m'attacher (contrairement à ceux de "La colline aux esclaves"), pour le fait que Oncle Tom ne soit pas si présent que ça dans l'histoire et pour le côté chrétien que je déteste du "pardonne à ton ennemi" ou du "prie et Dieu t'aidera" qui fait que les gens restent passifs, malgré leurs conditions dantesques.

Les pauvres, on leur avait bien lavé le cerveau. L'époque de l'écriture ne doit pas être étrangère à la chose non plus, en ce temps là, la religion tenait encore une place importante dans les foyers, la rédemption aussi, ainsi que le puritanisme.

Juste que ces chrétiens étaient de mauvais chrétiens puisqu'ils tenaient des gens en esclavage, qu'ils n'avaient pas l'intention de changer le système et que même si certains étaient plus sympas que d'autres, ils étaient toujours dégoutté de poser les mains sur une personne de couleur.

Malgré ces petits bémols plus haut, ce sont des gouttes d'eau dans l'océan du plaisir que j'ai pris en lisant – enfin – ce Grand Classique de la littérature qui aborde quasi à chaque page le caractère immoral et scandaleux de l'esclavage, que ce soit dit par des Noirs ou par certains Blancs, énonçant des faits réels.

Niveau écriture, elle m'a fait penser à celle dans "Oliver Twist" : mélodramatique et sentimentale, comme s'il fallait, en plus de dénoncer un système inhumain et maléfique, faire pleurer dans les chaumières. Tout en étant moins poussé que chez Dickens, où là, je n'en pouvais plus de le lire.

Résultat ? Malgré certaines scènes émouvantes, ma gorge ne s'est pas serrée car trop de mélodrame tue le mélodrame et me fait l'effet inverse. Niveau émotions, j'en ai pris plus dans la gueule avec "La colline aux esclaves" qu'avec la case de l'Oncle Tom.

Et c'est là que vous vous dites : mais pourquoi tu lui colles 4 étoiles, alors ?? Et bien, parce que, malgré ses défauts, ses stéréotypes, son style sentimental, son côté happy end un peu trop poussé (et des coïncidences trop bienheureuses pour être vraies), j'ai dévoré ce roman et je l'ai bien aimé.

C'est ça les contradictions du lecteur… Des défauts, une critique qui les pointent tous et un résultat final qui dit "j'ai super bien aimé" et ça, docteur, ça ne se soigne pas.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Mr et Mrs Shelby ont un esclave très serviable, très correct, Tom, l'Oncle Tom. Ils devront s'en séparer pour raison de dettes. Mr Haley, marchand d'esclaves négocie avec Mr Shelby sa valeur marchande. le marchand veut en plus Henri, le gamin d'Elisa, la servante de Mrs Shelby. Celle-ci l'ayant entendu n'a qu'une idée, s'enfuir avec son fils pour être sûr de le garder.

Dans ce roman, on suit deux personnages en parallèle. L'oncle Tom et Elisa.

Des traqueurs d'esclaves dont Tom Loker, ont eu vent de l'endroit où Elisa ce trouvait chez des Quakers. Ils sont à sa poursuite. Elle quitte les lieux avec Georges la nuit et plus loin sur le parcours échappatoire, ils tiennent en embuscade les poursuivants. Tom Loker est blessé, mais dans un esprit chrétien, Elisa veut que cet agresseur blessé soit recueilli et soigné.

D'autre part sur le Mississipi, l'oncle Tom est vendu à un riche propriétaire Augustin Saint-Clare, qui comme il le fait avec ses esclaves traitera l'oncle Tom d'égal à égal. Il entame même une procédure pour affranchir l'oncle Tom. Miss Ophélia, la cousine de Saint-Clare a la charge d'éduquer Topsy, une petite fille esclave acheté par Saint-Clare. Miss Ophélia s'adonne intensément à la tâche qui lui a été confiée, mais la petites garde tous ses défauts, elle vole, ment, … . Saint-Clare fait comprendre à sa cousine qu'elle a des appréhensions vis-à-vis de Topsy et que cela suivi pour expliquer la situation, l'enfant le sent.

Evangéline dite Eva, une miss très chrétienne tient un ton moralisateur auprès de son entourage qui porte ses fruits. Saint-Clare va rendre l'oncle Tom libre, Ophélia va reconnaître ses erreurs et Topsy va se bonifier.

« Saint-Clare était entré dans un café ; Là deux hommes à moitié ivre s'étaient pris de querelle. Il avait joint ses efforts à ceux de deux ou trois personnes pour les séparer et, cherchant à désarmer l'un des hommes, il reçu un coup de couteau. »

Ainsi mourut Saint-Clare. Restait à son épouse, Marie, de poursuivre l'idée d'affranchir l'oncle Tom de l'esclavage. Il se fait que celle-ci ne partageait pas cette idée et Tom fut vendu à un nouveau maître, Mr. Legree, un véritable tortionnaire. Il n'y avait que la force pour arriver à ses fins. Cependant une autre esclave Cassy avait trouvé le moyen de s'enfuir proposant à l'oncle Tom de fuir avec elle, mais l'Oncle tom n'y donna pas suite … .

Il y a beaucoup de choses à dire à propos de ce roman. J'en viens donc à mon analyse.

Mr. Shelby devait-il réellement vendre l'oncle Tom. On ne se sépare pas d'un homme pour qui on a de l'affection. Mrs. N'avait-elle pas la solution ? Ne pas se séparer de l'oncle Tom, se renflouer en vendant une parcelle de terre ou des chevaux.

Le roman est fort teinté de connotations chrétiennes et pour cause, l'auteure Harriet Beecher-Stowe est fille de pasteur, épouse de pasteur et enseignait elle-même la bible.

Tom Loker un traqueur d'esclave oui, un ennemi oui, mais pourquoi le laissé blessé au sol sur le champ de bataille ?

Les deux tortionnaires de maître Legree se sont converti, suite à l'attitude de l'oncle Tom.

Dans les maîtres comme dans les esclaves, il y a des bons et des méchants.

L'attitude de l'oncle Tom à la suite des méfaits de Mr. Legree, n'est-elle pas idéalisée à l'extrême ? Où et donc la moindre trace de l'instinct de survie ? Je pense à l'évasion qui lui était proposée.

Cette analyse est incontestablement incomplète. A vos brainstormings, cogitations, chères lectrices, chers lecteurs.

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La case de l'Oncle Tom est un classique de la littérature américaine que je tenais à découvrir ayant une sensibilité particulière pour l'histoire des Noirs américains. Je trouvais intéressant de connaitre le point de vue – très moderne pour l'époque – d'une femme blanche qui, par ses écrits, a participé à la cause abolitionniste. Ma curiosité portait également sur le ressenti des Noirs Américains contemporains sur le personnage de l'Oncle Tom qui peut être lancé comme une invective.

Ce qui frappe au premier abord, c'est le mélange perturbant de propos qui sensibilisent le lecteur à la condition des esclaves, à l'inhumanité dont ils sont victimes ; et ceux mâtinés de clichés racistes. Je ne suis pas persuadée qu'ils aient vocation à être dénoncés, mais sont, à mon sens, le reflet d'une époque (enfin en est-on sortie ?) qui, même chez les personnes progressistes, affleuraient malgré elles.

Le style littéraire est vraiment daté, lourd, ampoulé et m'a donné, je dois l'avouer, du fil à retordre pour m'accrocher, ce jusqu'à la première moitié du livre (plusieurs versions existent : il s'agit ici de la version intégrale de plus de 600 pages). Adultes, enfants ou esclaves (donc pas toujours très instruits), tous s'expriment de la même manière empruntée. Les personnages sont assez manichéens et la structure narrative assez particulière.

Néanmoins, il est arrivé un moment où ma lecture est devenue plaisante, où l'intérêt allait grandissant.

L'histoire est porteuse d'espoir et en même temps très triste. L'Oncle Tom est un personnage très pieux, presque christique, qui accepte sa condition et trouve refuge dans l'espoir d'une vie meilleure aux côtés du Seigneur. Les Noirs Américains voient là un symbole de soumission à l'oppression des Blancs. Une autre interprétation (donnée dans les commentaires en fin de livre) pourrait être que malgré les chaines de l'esclavage et la domination du maitre, les coups, la torture, l'âme, elle, est libre et n'a pas de bourreau. C'est une belle interprétation qui met en avant la grandeur d'âme d'un peuple opprimé. Néanmoins, je comprends aussi le point de vue passif décrié par les Noirs eux-mêmes, eux qui ont eu tant à lutter pour gagner justice et équité.

En bref, une histoire profonde (inspirée de faits réels !) qui donne à réfléchir aussi sur les différentes formes d'esclavagismes (même les « bons » maîtres n'en demeuraient-ils pas moins des oppresseurs) ; concept très moderne pour l'époque.

Un classique à lire.
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Ce livre a probablement vieilli... Pourtant, son propos est d'une incroyable actualité. Il pose la question de l'humanité que nous devons reconnaître en chaque homme indépendamment de sa couleur de peau, de la place qu'on occupe dans la société - celle qu'on reçoit de cette dernière ? - de son appartenance, ou non, à la classe dominante. C'est l'ancienneté de cette prise de position qui en fait la valeur. En 1852 !!!! Un siècle avant que je ne naisse au monde dans le camp des nantis ! Et c'est une femme qui écrit ! ...
Cela mérite un peu d'attention, d'ouverture et de sagesse se montrant capable d'aller chercher le message au-delà du côté poussiéreux du temps, des scories liées aux idées bien pensantes qui ne pouvaient que venir d'une religion et de la caricature d'un Oncle Tom qui nous paraît trop, trop bon, trop juste, trop naïf et trop parfait ... et qui, pourtant, nous invite à réfléchir. Qui es-tu, mon frère ? Tu me parais bien étrange... et si c'était moi, l'étranger ?

Bref, un livre qui garde une puissance d'interpellation pour qui veut s'ouvrir aux problématiques actuelles liées au racisme ambiant et à la xénophobie galopante de certains de nos concitoyens.
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Cet épais roman (malheureusement trop souvent lu en version abrégée !) est un classique de la littérature et de l'histoire américaine : il aurait joué un rôle dans le déclenchement de la guerre de Sécession...
Les deux héros (principaux, car le livre dresse le portrait de nombreux personnages), Eliza et Tom, deux esclaves que leur maître est contraint de vendre, connaissent des destins différents, assez romanesque pour l'une et tragique pour l'autre. A travers eux, l'auteur a voulu émouvoir ses lecteurs sur le sort des esclaves et écrire un véritable manifeste en faveur de l'abolition de l'esclavage, et elle y est très bien parvenue - même si plusieurs phrases sur le caractère et les coutumes de la "race noire" nous font hurler aujourd'hui.
Même si quelques personnages sont assez caricaturaux et simplistes dans leur psychologie, même si l'intrigue et ses rebondissements romanesques semblent parfois artificiels, cela reste un grand roman engagé, dans lequel on vibre avec et pour les protagonistes, et un récit qui incite à la tolérance et reste actuel lorsqu'il s'attache à l'importance de la liberté.
En revanche, l'omniprésence de la religion m'a gênée : fille, soeur et épouse de pasteurs, on dirait qu'Harriett Beecher Stowe cherche à nous convertir et son livre ressemble parfois à un ouvrage religieux...
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Cela fait tellement longtemps que j'entends parler de l'oncle Tom. J'ai "croisé" sa route à de nombreuses reprises sans jamais oser pousser la porte de la case de m'y attarder.
Laissons de côté les nouveautés, souvent éphémères, pour une"vieillerie " qui a traversé les années ; je ne dirais pas qu'elle n'a pas pris une ride, car l'ouvrage est écrit dans un style qui date un peu maintenant. Peut-être qu'une nouvelle traduction lui redonnerait un peu d'élan.
Et pourtant, j'ai beaucoup apprécié cette lecture, qui dit-on a séduit le Président Abraham Lincoln. Ecrit avant la guerre de sécession, ce roman soutient la cause abolitionniste, à l'heure où les tensions entre le Sud et le nord s'intensifient pour déboucher sur 5 ans de guerre civile.
Tom est un esclave, un homme bon et pieu, d'âme noble et grande. Nous le suivons alors que son maître, pas si mauvais que cela, se voit obligé de le vendre, faute de pouvoir payer ses dettes. Son nouveau maitre n'ayant pas le temps de l'affranchir avant de mourir, Tom se retrouve propriété d'un sinistre sbire.
Nous suivons également Elisa , refusant que son fils Henri soit vendu, préfère s'enfuir en espérant gagner le Canada pour y gagner sa liberté.
L'esclavage est une bête immonde à combattre. Harriet-Beecher-Stowe s'y attèle à chaque page de son roman. Beaucoup de personnages passent et repassent. Tous bien campés, ils sont la charpente de cet ouvrage, construit de manière traditionnelle, chronologique, et diversifiant les points de vue.
Son côté un peu mélodramatique peut agacer de temps à autre, mais il faut savoir remettre l'ouvrage dans le contexte de l'époque.
On ne peut rester indifférente à la dignité de Tom, à la détresse de Cassy. On ne peut que se révolter devant la cruauté d'un Simon Legree…La grande force de ce livre, c'est son absence de manichéisme. En outre, Harriet Beecher-Stowe, a su éviter de tomber dans le piège de la carricature.

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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