Une fresque de l'Amérique esclavagiste autour d'une galerie de personnages foisonnante.
On suit, dans ce roman, deux histoires parallèles (celle de l'oncle Tom et celle d'Elisa) ainsi qu'une multitude de vies qui se croisent. En effet, l'auteur aime détailler le portrait des différents protagonistes rencontrés, tout comme elle s'attache à décrire les scènes de la vie quotidienne (un intérieur, un repas, un moment de convivialité, etc.). Il en résulte deux sentiments contradictoires : d'un côté, on a l'impression de voir tout un monde, riche et vivant, se construire sous nos yeux. de l'autre, cette peinture détaillée engendre des longueurs nuisant au rythme de l'action.
Autre particularité du texte : l'auteur aime interpeller son lecteur pour le prendre à partie, encourageant sa réflexion ou bien sa compassion. L'écriture est passionnée, presque exagérée, nous faisant passer d'éclats de rire en (nombreuses) scènes de larmes, l'auteur partageant avec nous son enthousiasme pour telle conviction ou telle émotion. On le sait :
Harriet Beecher-Stowe, vive partisane de l'abolition de l'esclavage, cherche, avec ce roman, à convaincre. Et elle y met beaucoup d'ardeur !
Son personnage principal, l'oncle Tom, est un esclave intègre qui "n'a jamais manqué à son devoir" envers ses maîtres. L'injustice de ce qui lui arrive est d'autant plus saisissante. Certes, ses différents propriétaires le respectent et le choient, et il rencontrera sur sa route aussi bien des personnes pleines de préjugés (comme l'horripilante Marie Saint-Clare, qui, de plus, se targue d'être chrétienne) que remplies d'empathie (comme la petite Evangéline, pour qui la bonté fait tellement plus que l'argent) et promptes à défendre les droits des Noirs. Mais il n'empêche qu'il ne sera jamais remercié à sa juste valeur : en gagnant sa liberté. Même bon, un maître reste un esclavagiste...
Un roman plein de vie et de drames, visant à sensibiliser à la dure et inhumaine condition d'esclave, par une auteure directement en prise avec la problématique.
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