Lire et écrire vous dispensent de posséder, du moins de briguer des possessions. Vous dispensent d’une famille et donc d’une maison – un deux-pièces suffira. Vous dispensent de meubles. Vous dispensent de voyages coûteux. Vous dispensent de maintes saloperies disponibles en rayon.
Il m’en faut peu.
Par son seul exercice la lecture renseigne sur la suffisance du peu.
Pendant que tu suis la braillarde campagne présidentielle, le techno-capitalisme conforte à bas bruit ses positions. Aux dernières nouvelles aucun des dirigeants des GAFAM ne brigue un mandat électoral.
Les libéraux bon teint affichent leur détestation de Trump parce qu'il est leur vrai visage. En Trump c'est leur reflet qu'il déteste, leur portrait de Dorian Gray, leur version sans filtre, leur ça sans surmoi. La personnification de leur sauvagerie utilitariste.
Sur tous les plateaux, Finkielkraut dispense une analyse sociale sans société, une analyse historique sans histoire, en somme une analyse sans analyse.
Il n'y a pas de politique que sociale.
Il n'y a de politique que de gauche.
Tout le reste est police.
Les élites ne sont pas plus incompétentes que traîtresses. Les technocrates des cabinets sont parfaitement loyaux aux intérêts de leur classe, et d'une infaillible compétence pour les préserver.
L'idéalisme droitier veut le roman national et c'est un pléonasme : le national tient de l'invention romanesque.
Ce n'est pas sous la contrainte européenne que les dirigeants politiques et économiques français ont démantelé l'industrie locale, bradé Alstom, sous-traité à la Chine la production de médicaments, vendu à vil prix les autoroutes, entre autres marchandage patriotes. Elle l'ont fait toutes seules comme des grandes. Souverainement.
Refusant les étiquettes, le sémillant M fait ce que le fascisme fait toujours à son émergence : semer la confusion.
Tout le pouvoir revient à qui tient le gouvernail du verbe.