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Citations sur Mon ami Arnie (9)

Sauvegarder les apparences toujours; laisser croire aux parents que leurs enfants resteront éternellement d'innocents bambins dont le seul plaisir coupable est l'ingestion massive de glace au chocolat. (p 43)
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Ce qu'il y avait de bien dans l'art moderne, c'est que chacun pouvait l'interpréter à sa sauce (p 120)
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À peine eus-je pris la décision d’emprunter le raccourci que je le regrettai amèrement. Pile à mi-trajet, adossé contre un mur, les bras croisés, se tenait le grand blond à dégaine d’échassier qui s’appelait Craig. Je tentai de rebrousser chemin, mais il était déjà trop tard. Derrière moi venaient d’apparaître ses trois lieutenants qui me bloquaient maintenant le passage. Le piège s’était refermé sur moi.

La plupart du temps, je me farcissais ma ration quotidienne de gaz d’échappement en me rendant au bahut par l’avenue principale, mais quand par malheur j’étais en retard, il m’arrivait d’opter pour la petite contre-allée. Elle était sale, grise, moche et empestait les poubelles du restaurant chinois attenant, mais au moins elle permettait de gagner cinq bonnes minutes.

Et ce matin, je l’avoue, je m’étais un peu trop attardé au lit, sous la douche, en déjeunant, bref, je m’étais un peu trop attardé partout, en souriant aux anges comme un idiot, au grand étonnement de mes parents qui n’avaient pas l’habitude de me voir rêvasser de la sorte. Il faut dire qu’aujourd’hui était un jour spécial. Aujourd’hui, elle serait à moi… Du moins si je réussissais à garder mon argent à l’abri des mains avides de la bande d’enfoirés qui me cernait.
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4h07… 4 h 07, et les yeux de Hank Meynard s’écarquillèrent tandis qu’il découvrait… l’horreur ! Il plaqua son poing sur sa bouche et mordit dedans très fort, réprimant un hurlement d’effroi. Non, ce n’était pas possible, ce genre de chose ne pouvait pas lui arriver, pas à lui… Dans cinq secondes, il allait se réveiller dans son lit, avec sa femme blottie entre ses bras, et il pousserait un soupir de soulagement en réalisant que tout ça n’avait été qu’un cauchemar.

1… 2… 3… 4… 5… Non, c’était toujours là. Comment faire pour se débarrasser de cette vision ? Rembobiner le temps ? Oui, oui, c’était ça, il devait rembobiner, remonter jusqu’au moment où tout était encore normal, terriblement, mortellement… normal ! Il prit une grande inspiration, ferma les yeux et fit machine arrière.

3 h 57… Après avoir enfilé ses bottes en caoutchouc et son gilet jaune fluo, Hank Meynard sortit de la petite baraque en préfabriqué et s’étira, bâillant à s’en décrocher la mâchoire. Un instant, il resta là à observer les montagnes d’ordures qui s’élevaient à perte de vue devant ses yeux bouffis de sommeil, dominant de toute leur impressionnante hauteur la petite ville endormie d’Ithaca en contrebas.

L’aube n’était pas encore là mais, si l’on observait attentivement le ciel, on pouvait en percevoir les prémices, la voûte céleste se teintant d’un léger voile mauve. En d’autres circonstances, le panorama aurait même pu avoir quelque chose de poétique. Mais après tout, ce n’était qu’une foutue décharge !
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Les gars comme moi étaient condamnés à servir de distributeur automatique aux gars comme lui jusqu’à la fin de leur scolarité, et parfois même au-delà. Mais ce train-train quotidien m’offrait aujourd’hui un avantage. Quand je lui tendrais enfin mon argent, Craig ne chercherait pas plus loin, convaincu que j’étais une loque incapable de lui cacher quoi que ce soit. Rusé, le renard !
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Voilà, le moment me semble idéal pour me présenter. Je m’appelle Fox. Inutile de chercher, ce n’est ni un surnom ni un diminutif. J’ai hérité de ce prénom ridicule parce que ma mère est une fan de la série X-Files et qu’elle a réussi à convaincre mon père de m’appeler comme le héros.

En même temps, ce n’était pas difficile. Mon père dit amen à tout ; témoins, le premier tome de l’Encyclopaedia Universalis, le calendrier des pompiers de cette année et le dépliant de la secte des Hare Krishna qui traîne sur la commode du salon depuis six mois. Encore heureux que je ne sois pas né aujourd’hui, parce que maman, qui est maintenant accro à la série télé Vikings, m’aurait certainement appelé Ragnar. Vous imaginez l’angoisse ? Mais je m’égare. Revenons donc deux ans, quatre mois et dix-huit jours après la première fois où j’ai été contraint de filer mon premier dollar à cet enfoiré de Craig, c’est-à-dire… maintenant.
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Oh, je sais ce que vous êtes en train de vous dire : j’aurais pu au moins tenter quelque chose avant d’obtempérer, histoire de faire valoir mon statut de mâle dominant face à ces ordures. Par exemple, j’aurais pu dire à Craig qu’il perdait son temps à essayer de se raser ; il n’avait encore que du duvet, et la seule chose qu’il récoltait au bout du compte, c’était davantage d’acné à chaque passage de lame. Ensuite, j’aurais évité son crochet du droit et répliqué par un uppercut qui l’aurait étalé face contre terre.
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Hank Meynard venait de mettre au jour un cadavre de femme dont la petite main aux ongles manucurés dépassait du tas d’ordures, semblant lui adresser un sinistre salut.

Enfin, il trouva la force de hurler.
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Et puis, allez, il ne devait pas minimiser son importance : les éboueurs étaient aussi utiles dans ce bas monde que les hommes politiques. Après tout, sans eux, les grandes villes auraient toutes été condamnées à sombrer dans le chaos, submergées par un raz-de-marée de déchets. Hank rit tout seul comme un idiot.
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