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Critique de Gustave


Nombre de lecteurs ont déjà amplement argumenté de manière fort convaincante sur la nullité sidérale de ce navet littéraire (seule Christine Angot fait pire avec ce Tchernobyl littéraire que représente une semaine de vacances).


Je pourrais par conséquent faire court, mais, ayant appris après la lecture de ce torchon que le sieur Beigbeder se prenait ni plus ni moins pour Francis Scott Fitzgerald (qui fait partie de la dizaine d'écrivains que j'admire par dessus tout), je ne puis m'empêcher de lancer une fatwa au nom de la littérature de qualité contre une telle profanation.


Venons en à ce roman.


Si l'ennui qu'occasionne la médiocrité littéraire alourdissait les pages d'un livre, alors je dirais sans hésiter que la lourdeur des pages de ce torchon était telle que j'ai renoncé à les soulever à mi-chemin.


Il va de soi qu'en achetant ce livre, je ne m'attendais pas à un chef-d'oeuvre. Or la qualité minimale que tout lecteur est en droit d'attendre d'un livre est le plaisir de la lecture. Je ne l'ai trouvé nulle part. Narrateur péremptoire, aux postures arrogantes de publicitaire imbu de sa personne, formules dont l'élégance de pacotille masque mal le néant désespérant du propos ("Elle est comme un paratonnerre: elle attire les coups de foudre" à propos d'Alice), absence de toute intrigue ne serait ce que sous forme d'ébauche.


Gilles Deleuze avait dit à propos de Bernard Henry Lévy que plus la pensée d'un auteur est faible, plus grande est l'importance que se donne ce dernier. Il serait possible de dire exactement la même chose du narrateur de ce textoïde, qui se met en scène à chaque détour de page accablé de malheur.

Certes, Fitzgerald avait aussi une tendance prononcée à se mettre en scène indirectement dans ses romans, notamment Tendre est la nuit: mais n'est pas Fitzgerald qui le veut, et je suis certain que l'ensemble de l'oeuvre de Beigbeder n'atteindrait pas ne serait ce que le millième de l'intensité lyrique et émotionnelle, parfois accablante, d'une seule chapitre d'un seul roman de ce sublime Américain.


Dernier motif, cette fois-ci subsidiaire, de ma hargne envers cette nullité. Lorsque j'ai abandonné la lecture du roman, ma préoccupation première fut de m'en débarrasser. Or j'eus la mauvaise surprise de m'entendre répondre chez Gibert qu'ils ne reprenaient plus de romans de Beigbeder, parce qu'ils en avaient déjà trop. Est-ce là le signe que le public n'est pas si dupe que cela sur la valeur de cette camelote?


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