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Citations sur Un faux pas dans la vie d'Emma Picard (12)

Et moi qui ne voulais pas me taire, qui voulait au contraire dénoncer la rouerie des discours des hommes en cravate assis derrière leurs bureaux de fonctionnaires, je me suis laissée tomber sur une chaise, mère foudroyée, mère anéantie, mère vaincue peut-être.
Mais femme portant encore en elle des restes de fierté qui me commandaient de poser les mains à plat sur mes cuisses, et de redresser la tête, et de raconter.
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dans la lumière indifférente de ce soir d'Algérie le temps paraissait s'être immobilisé, et nous autres, pris sans le savoir dans cette immobilité de marionnette, avions comme cessé de vivre, cessé de respirer, cessé d'être, alors que le soleil n'en finissait pas de chuter au-dessus de l'horizon, et que les hirondelles avaient les ailes clouées au ciel (p.121)
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Notre arabe était un bon arabe, dans mes malheurs j'ai eu au moins cette chance de pouvoir compter jour et nuit sur un bon arabe à mes côtés.
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Est-ce votre première expérience en Algérie? Oui ça l'est, leur ai-je répondu, alors ils ont voulu me mettre en garde contre l'Arabe avec qui j'allais devoir vivre au quotidien, Comment hélas faire autrement ? se sont-ils lamentés, et puisque nous tous Français de France, Espagnols, Italiens avons la lourde tâche de mener à bien l'entreprise d'aménagement agricole et industriel de ce malheureux pays, il ne faut jamais oublier de garder un œil, et le bon! sur l'Arabe qui travaille à nos côtés, car l'Arabe, voyez- vous madame, est un être imprévisible sur lequel nous ne pouvons absolument pas compter, menteur tout autant que voleur, paresseux, sournois, il est capable des pires violences, et ce au moment où l'on s'y attend le moins alors prenez garde!
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Mais avant de me taire, il faut que je dise dans quel enfer on nous a jetés, nous autres colons, abandonnés à notre sort de crève-la-faim sur des terres qui ne veulent et ne voudront jamais de nous
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parce que devant toi je me sens coupable de vous avoir entraînés dans cette aventure coloniale sans queue ni tête qui ne nous a menés à rien , qui ne nous a rien rapporté, sinon des souffrances quotidiennes (…) coupable d’avoir écouté cet homme à cravate assis derrière son bureau de fonctionnaire , d’avoir cru à son boniment , de vous avoir entraînés sur des terres qui ne veulent et ne voudront jamais de nous
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Oui fautes il y a, dans la mesure où je n'ai pas su comprendre que je n'avais rien à faire sur ces terres africaines, rien à conquérir, rien à construire, rien à espérer, surtout pas une vie meilleure, car l'Algérie était bien incapable de m'offrir quoi que ce soit.
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Ils se sont assis, chacun avait sa place après quatre semaines de vie à la ferme, moi à un bout de la table, deux fils à ma droite, deux à ma gauche, et Mékika à l'autre bout, car jusqu'à la fin Mékika a mangé avec nous, les gens avaient beau me dire qu'un Arabe n'a pas à s'asseoir à la table de ses maîtres, que ma façon de faire me vaudrait un jour ou l'autre les pires ennuis, j'ai toujours considéré qu'un homme qui travaille dur dans mes champs, soigne mes bêtes et entretient mes outils, a le droit de manger à ma table ce que je mange, qu'il soit Breton ou Arabe
et je n'ai jamais changé d'avis
même si les couteaux des congénères de Mékika ont souvent menacé la vie des colons, même si ces mêmes couteaux ont égorgé d'épouvantable façon des familles entières
non, je n'ai jamais changé d'avis
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aujourd'hui je voudrais mettre en garde les apprentis colons qui se jettent comme des fous furieux sur le moindre lopin, et leur dire qu'ils seraient bien avisés de réfléchir à deux fois avant de traverser la méditerranée, car la cruauté de cette terre algérienne est sans limites
je l'ai appris à mes dépens
mais jamais, tu m'entends bien Léon ? jamais je n'aurais pensé qu'une terre puisse me faire autant de mal (p. 96)
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non, je ne comprenais pas, je ne comprenais pas qu'on puisse vouloir attenter à ma vie, à celle de mes fils, qu'est-ce que je faisais de mal ? qu'est-ce que mes fils faisaient de mal en s'échinant sur des terres de ténèbres qui n'avaient jamais connu la charrue de l'homme civilisé ?
(p. 105)
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