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Critique de Baudelaire13


Ce manifeste rédigé par Du Bellay en 1549 (mais auquel ont sans doute dû coopérer un certain nombre de poètes de la Pléiade) est une oeuvre charnière de notre littérature: face au latin, qui était alors la langue de la culture par excellence, la langue des doctes et des savants, ce texte, comme l'indique clairement son titre, veut promouvoir le français et en démontrer l'efficacité et la beauté. La langue de Ronsard n'est en rien inférieure à celle de Virgile!

Dans la première partie, Du Bellay défend donc le français contre tous ceux qui le dédaignent et, ce qui pourrait sembler de prime abord paradoxal, propose d'enrichir son lexique en créant des mots tirés du latin et du grec.

Dans la deuxième partie, plus offensive, il condamne à la fois les genres poétiques médiévaux (virelais, rondeaux, ballades...) et préconise l'emploi du sonnet, forme "moderne" d'inspiration italienne; il appelle également à écrire des épîtres et des satires à l'imitation des auteurs latins, Horace en tête, ainsi que des comédies et des tragédies (Molière, Corneille et Racine, au siècle suivant, ne se le feront pas dire deux fois!)
Pour du Bellay, la France doit devenir à terme une terre de référence culturelle... (On connaît le premier vers d'un célèbre poème de cet auteur: "France, mère des arts, des armes et des lois...")

Mais par-delà ses préconisations et ses rejets, cet écrit de combat, à l'importance historique indéniable, milite surtout pour une littérature d'inspiration à la fois plus haute et plus personnelle que celle qui avait cours à la fin du Moyen Âge et au début de la Renaissance - et notamment celle des "Grands Rhétoriqueurs" pour lesquels la poésie se réduisait le plus souvent à un simple exercice de style privé d'âme et d'émotion, à une sorte de jeu versifié... (Ne retrouvera-t-on pas, d'ailleurs, mutatis mutandis, cette même critique, deux siècles plus tard, lorsque les Romantiques condamneront tout un pan de la littérature néo-classique du Siècle des Lumières?)






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