A l'évidence, ce qui leur plaisait le plus, c'était d'arroser le jardin. Tous, sans exception, arrosaient leur jardin l'après-midi comme si le tuyau d'arrosage était une extension de leur virilité et leur rendait l'identité de macho qu'ils croyaient perdue le reste de la journée.
La sensation qu'elle éprouvait devait ressembler à ce qu'éprouva Jésus en marchant sur l'eau. Bien sûr, il n'avait pas eu mal aux pieds, contrairement à elle, qui était restée perchée sur des talons aiguilles pendant des heures. Mais elle était convaincue que marcher sur l'eau avait dû provoquer un choc émotionnel semblable au sien quand elle avait réalisé que c'était elle, maintenant, la Présidente du pays.
Son pays vivait dans une époque intermédiaire entre le Moyen-âge et la modernité. C'était le sort des pays du Tiers monde.
Nous avons passé trop de temps à nous excuser d’être des femmes, disait-elle, à essayer de démontrer que nous ne l’étions pas, comme si le fait d’être des femmes n’était pas notre principale force, mais c’est fini ! Nous allons mettre en avant chaque stéréotype féminin et en assumer toutes les conséquences.
« Pour abolir l’avortement, il ne faut pas l’interdire, mais arrêter de pénaliser la maternité. » (p. 148)
...car il était admis qu'élever un enfant était une question de vocation et non de sexe et que des hommes pouvaient donc tenir le rôle de "mères volontaires".
La seule chose que les hommes savent faire correctement debout, c'est uriner.
« Il fallait en finir avec cette situation, trouver quelque chose pour arrêter le gaspillage de talent qui allait de pair avec le hasard d’être née femme. » (p. 96)
« J’ai en tête un parti qui proposerait de donner au pays ce qu’une mère donne à son enfant, qui prendrait soin du pays comme une femme prend soin de sa maison, un parti maternel qui considérerait que les qualités féminines qu’on nous reproche habituellement sont des compétences indispensables pour gérer un pays aussi mal en point que le nôtre. Au lieu d’essayer de prouver que nous sommes aussi « viriles » que n’importe quel macho et donc capables de gouverner, mettons l’accent sur notre côté féminin, ce côté qu’on a plutôt l’habitude de cacher comme si c’était une tare quand on est une femme qui aspire au pouvoir : la sensibilité, l’émotivité. » (p. 91)
... parmi toutes ces étreintes passagères elle n'en regrettait que quelques-unes, non pas pour des considérations morales mais parce que ces hommes-là n'en avaient pas valu la peine. Un mauvais coup était non seulement une perte de temps mais aussi une corvée : il faut jouer les agents de la circulation parce que monsieur ne sait pas manœuvrer son engin.