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« le manque est un acouphène : un sifflement presque inaudible mais soudain omniprésent et assourdissant dès quelle y prêt attention. Parfois elle s'imagine aller déterrer les cendres au pied de l'arbre. Elle se voit creuser la terre à mains nues et sentir sous ses ongles des miettes d'os, semblables à des coquilles d'oeufs concassées. »

Claire se débat avec la perte de son père qui vient de se suicider. le deuil est un thème très souvent abordé en littérature, mais dès les premières pages, on est frappé par l'originalité du texte. Jeanne Beltane ne se contente par de décrire classiquement les tourments intimes de son personnage, elle le fait avec beaucoup de style par le prisme de l'absurde et du fantasque à partir d'un dispositif narratif très inventif.

Ainsi alternent des passages à la troisième personne où Claire raconte son deuil, d'autres à la première personne avec le monologue du père décédé qui commente sa « nouvelle vie », et enfin des extraits du carnet de rêves de Claire, des rêves très aquatiques très souvent hallucinés qu brouillent les frontières entre le rationnel et l'irrationnel, le conscient et l'inconscient aux confins de la réalité.

« Sans qu'elle ait pu s'y préparer, elle traverse à toute vitesse une surface liquide. Elle se débat dans un fluide baveux et chaud qui lui rappelle le ventre de sa mère. Elle n'a bientôt plus d'oxygène et peine à remonter à la surface quand ses yeux croisent un regard. Son père ! Elle en est sûre c'est lui. Elle ouvre la bouche pour l'appeler et son oesophage, ses poumons se remplissent de ce liquide amniotique visqueux. Après plus rien. le vide. »

Il y a incontestablement de très beaux passages. Mais voilà, le texte part dans un espèce de « délire »métempsychotique animiste qui ne m'a pas du tout convaincue. Comme pour toutes les propositions littéraires barrées, soit on adhère soit on adhère pas. Malheureusement pour moi, je n'ai pas adhéré, ne parvenant jamais à lâcher prise pour m'amuser à suivre les déambulations du père après sa mort et à apprécier pleinement la quête métaphysique de Claire qui pose pourtant les questions justes sur le devenir de ceux qu'on a fortement aimés et qui nous ont quittés.

Lu dans le cadre de la sélection 2023 des 68 Premières fois
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Les thèmes traités dans ce roman méritent effectivement que l'on s'y intéresse : le suicide, le deuil.

J'ai toutefois trouvé ce récit sans saveur, et sans intérêt, j'irais même jusqu'à affirmer que je me suis sentie agacée par un aspect excentrique de cet écrit qui ne traite pas à fond des thèmes qui le mériteraient et qui se veut "humoristique" si j'en juge par la quatrième de couverture.

Le départ était prometteur, on brosse le portrait du père, on raconte la vie de ce personnage particulier. En parallèle, on découvre sa fille, Claire.

Le père, par sa mort, devient pur esprit et livre son ressenti depuis « l'au-delà" ou depuis ce monde invisible que Claire tentera d'atteindre.

On y parle, paraît-il d'humour noir, ce que je n'ai pas ressenti, je peux pourtant affirmer que l'humour noir, d'ordinaire, j'adore. Communication entre deux mondes ? J'ai vu mieux, réincarnation ? Bricolage de la part de l'auteur qui tente de faire croire à ce phénomène en ne décrivant pas des faits très crédibles.

Qu'ai-je donc vu dans cette histoire : le rêve d'une jeune femme qui fait un deuil, avec quelques scènes bien délirantes voire glauques. Sans grand intérêt.
Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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La solution est aqueuse

Dans ce premier roman qui fait revivre un père qui s'est suicidé sous la forme d'un poisson, Jeanne Beltane dit avec poésie la relation père-fille, la difficulté du deuil et la force des rêves. Joliment construit, cette plongée fantastique est aussi un bel hommage.

En collaboration avec Arte Radio, Nicolas Mathieu avait proposé aux auditeurs le challenge suivant: «Faites exister un personnage sans le décrire et en 1.000 mots.» La lauréate de ce concours était Jeanne Beltane. Elle s'est appuyée sur ses premiers mille mots pour enrichir son récit et en arriver à ce premier roman.
Les poumons pleins d'eau est une réflexion originale, à la fois dans sa construction que dans son style, sur la relation qui unit un père et sa fille. Il y est question de deuil et de la douleur de la perte, de métempsychose et de réincarnation, mais aussi d'échange et de dialogue par-delà la mort. Ajoutez-y une touche de fantastique, quelques poissons et un rat et vous aurez le cocktail absurde qui fait le sel de cet inclassable quête.
Tout commence par une partie de pêche. Un minuscule poisson argenté, qui se faufile au milieu des silures, est hameçonné. L'épinoche finira dans un aquarium où la jeune fille qui l'a attrapé peut tout à loisir l'observer.
On retrouvera l'épinoche plus tard dans le récit, le temps de comprendre qu'il symbolise le père dont Claire fait le deuil.
C'est sur la plage de Saint-Malo qu'une amie le fait revivre. L'ayant bien connu, elle raconte à sa fille l'homme qu'il était, fantasque et excessif. Au tabac, à l'alcool et au cannabis, il ajoutait volontiers une bonne dose d'adrénaline. Cigarettes, alcool, cannabis. C'est ainsi qu'il a sauté d'un balcon pour honorer un pari, qu'il s'est lancé sur une piste de ski sans se soucier des autres ou encore qu'il plongé dans une piscine pour enfants posée sur une dalle de béton. À chaque fois, il a frôlé la mort.
Alors Claire ne peut pas comprendre pourquoi il a choisi de se suicider. Alors Claire refuse cette mort. D'ailleurs, il n'est pas mort puisqu'il partage ses rêves qui, insérés au fil des chapitres, donnent une autre image de cet homme.
Jeanne Beltane a choisi une écriture poétique pour poursuivre une relation que la mort ne saurait entraîner vers le néant. En remontant à l'origine, dans le liquide amiotique, elle peut nager aux côtés de cet homme-poisson.
Chargé de jolies métaphores, l'écriture fuit alors le réel pour se rapprocher de la seule vérité qui vaille, celle des sentiments.
N'hésitez pas à plonger avec Jeanne Beltane!


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Après le suicide de son père, Claire semble se perdre dans un univers fantasmagorique, entre rêve et réalité.


Pour tenter de cerner le geste de son père , elle va en effet entreprendre un voyage au gré des souvenirs paternels, notamment grâce aux drogues que son père affectionnait tant…

Se mêle à cette quete la voix post-mortem de ce père, cet homme qui refuse, lui aussi, de lâcher prise, coincé entre le royaume des vivants et celui des morts, et observe sa fille se démener pour tenter de le ressusciter à son présent.

Avec "Les Poumons pleins d'eau", la lyonnaise Jeanne Beltane livre un singulier premier roman explorant la figure du père et auscultant la question (métaphysique) du deuil et de la perte.

En tentant de répondre à ces questions fondamentales : comment comprendre, accepter et survivre au suicide d'un proche ? %ais aussi, où vont les personnes qu'on a aimé et perdu ?

Les Poumons plein d'eau, est une émouvante conjuration du deuil qui répond avec singularité à ces interrogations presque métaphysique de façon un peu absurde, irréel, onirique .



La résilience en geste littéraire, comme une quête hallucinée, pour sortir des sentiers battus, pour changer de rythme .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Claire n'arrive pas à s'y faire. le deuil, la perte de son père, elle ne se les explique pas, ne les accepte pas.

Il faut avouer qu'il est parfois difficile de le comprendre ce père qui fume des joints, bois trop et vit un peu en marge des autres avec son métier de chercheur toujours penché sur son microscope, ce père qui régulièrement parle à ce crâne qu'il a rapporté de ses années d'études de médecine jamais terminées.
Encore plus difficile d'accepter son suicide alors qu'une heure avant au téléphone il avait tant de projets.
Depuis, son père vient la retrouver dans ses rêves et c'est à la fois tellement étrange et Invraisemblable.
Jusqu'au jour où c'est certain, elle l'a retrouvé...

Roman sur le deuil, mais à la fois déjanté et loufoque, spirituel et athée, iconoclaste et halluciné, ah les champignons ont parfois de sacrés effets.

Je ne sais pas dire si j'ai aimé ou pas, mais ce qui est sur c'est qu'il souffle dans ces pages un vent de nouveauté, d'absurde et de sensible à la fois. Dérangeant mais attendrissant lorsqu'il évoque cette recherche des "perdants" pour comprendre le pourquoi et le comment de ceux qui les ont quittés.
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Un ballet aquatique assez culotté !

Que dire de ce premier roman si ce n'est qu'il est original ? Il y est question de deuil, sans doute l'un des plus traumatiques qui soit puisqu'il s'agit du deuil après le suicide d'un proche. Mais l'autrice traite de ce thème douloureux dans un récit plein de fantaisie qui finit par un trait d'humour noir qui ne peut qu'interpeller. En tout cas, personnellement, il m'a laissée bouche bée !

Le père de Claire s'est suicidé après avoir mené une vie plutôt débridée. Il vivait sans prendre soin de lui, était capable d'honorer les paris les plus stupides, buvait plus que de raison, discutait avec un crâne posé sur son bureau, fumait du shit qu'il se procurait auprès des copains de ses enfants. Mais Claire était dans le déni, elle n'a pas voulu voir en lui un alcoolique ou un junkie. Elle préférait le voir comme un père cool, elle était fière de le présenter comme un scientifique talentueux, ce qu'il était aussi.

Le roman alterne les points de vue de Claire et de son père qui semble nous parler d'outre-tombe. Il nous explique ses difficultés à vivre, son angoisse perpétuelle de la mort et sa peur de la déchéance, lui qui désormais tourne en rond comme un poisson dans son bocal. Quelques pages emplies d'onirisme font aussi entendre la voix de Claire. Les frontières entre la réalité et le monde du rêve deviennent petit à petit plus poreuses. A son réveil, Claire ne sait plus toujours démêler le vrai du faux et elle ne le souhaite pas car la nuit devient une seconde vie où elle revoit parfois son père.

A la question existentielle, « Y a-t-il une forme de vie après la mort ? », Jeanne Beltane répond à sa façon et comme je le disais en titre, la résilience y est plutôt impertinente. J'ai aimé ce culot et cet humour sacrément noir. Mais son récit ne pourra pas plaire à tout le monde
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Déstabilisant ? Peut-être. Surprenant ? Oui. Politiquement incorrect ? Assurément ! Mais impertinent, innovant, stylistiquement intéressant, sans aucun doute ! Voici, en quelques mots, l'impression que m'a laissée ce premier roman de Jeanne Beltane, Les poumons pleins d'eau, paru aux Editions des Equateurs et découvert dans le cadre de mes lectures pour les 68 Premières Fois.
Est-ce qu'il existe une manière appropriée pour raconter le suicide d'un père et ses résonnances dans la vie de sa fille ? Est-ce qu'il existe un format, un champ lexical, une tonalité pour évoquer un être fantasque, une vie chahutée, des errements normalisés ? Ce premier roman a, d'évidence, pour lui la force d'oser l'originalité, que ce soit dans sa construction – ces voix en échos démultipliés qui évoquent différents niveaux de narration-, dans son positionnement volontaire à la frange de la réalité ou dans le choix de ce ton décalé, à la limite de l'hallucination parfois mais toujours empreint d'une forme d'humour, d'un détachement salutaire. Élaboré à partir de quelques pages pour lesquelles la jeune autrice fut primée lors d'un concours d'écriture organisé par ARTE, il pêche parfois, par un manque de fond et de cohésion d'ensemble sur la durée. La plume, cependant, ne manque pas de tenue et sait, au fil d'une lecture qui reste fluide et agréable, vous tenir la tête hors de l'eau jusqu'à la pirouette finale.

Lien : https://magali.bertrand@neuf..
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Une chronique qui sera courte, comme ce premier roman de Jeanne Beltane, jeune auteure lauréate d'un concours d'écriture.
Le père de Claire, récemment retraité, alcoolique et junkie, se suicide par pendaison. Pour faire son deuil, elle essaie de continuer à communiquer avec lui, grâce à des substances. Les "rencontres" se passent dans un univers aquatique. Se serait il réincarner en épinoche?
C'est original, mais cette lecture ne m'a pas captivée.
Lu pour les 68 premières fois.

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Amusante cette histoire de suicide. Enfin… non, comprenons-nous ! La première partie de ce livre ne l'est pas du tout, amusante ! Claire apprend que son père vient de se pendre.

Et remontent les souvenirs, viennent les funérailles et les dernières volontés : il souhaitait être incinéré et que ses cendres soient répandues au fil de l'eau…

Et là, tout s'enchaîne pour un deuil cocasse et touchant dans un roman à plusieurs voix qui se répondent à l'unisson sans réussir à s'entendre
Lien : https://www.noid.ch/les-poum..
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Le père de Claire s'est suicidé. C'était un homme qui avait un goût prononcé pour la provocation et la transgression. Claire, comme son père, ne se sent vivante que dans l'excès. Pour lui cela passait par une prise incessante de risques, pour elle c'est dans la fête qu'elle se sent vivante "La fête comme une urgence, un exorcisme, une boulimie de vie."

Claire va se réfugier dans un sommeil dans lequel elle se pelotonne avec délice, n'hésitant pas à faire usage des drogues que son père affectionnait, elle se laisse porter par ses souvenirs, par ses rêves... Il lui faut comprendre comment son père qui avait mille projets pour sa retraite a pu se passer la corde au cou. Pendant ce temps-là, un poisson ingurgite par erreur quelques poussières d'os...

" Un jour, elle a vu des milliers de paillettes d'or danser dans la lumière. Elle a pensé à son père, devenu poussière. Elle s'est dit que c'était un peu de lui qui dansait devant ses yeux."

Un premier roman qui débute par un chapitre très étrange pour se poursuivre par des rêves de Claire, par la voix de son père qui surgit d'un entre deux mondes, entre le monde des morts et celui des vivants, une voix qui observe Claire tenter de le retrouver et qui pratique son introspection.
Jeanne Beltane a accompli l'exploit de traiter le deuil d'une façon à la fois poignante mais également fantasque et drôle, elle manie l'humour noir avec beaucoup de talent dans une sorte de quête hallucinée entre rêve et réalité. Un roman très original, une auteure qui a un vrai univers. du grand art !

Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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