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Critique de TerrainsVagues


Après les insurrections singulières, il va me falloir faire preuve d'objectivité singulière et plurielle.
Singulière parce que j'aime le chaud ou le froid, rarement le tiède, plurielle parce que le thème principal du bouquin et l'écriture de Jeanne Benameur me sont chers.
La lutte des classes que certains voudraient fondre dans la grande partouze de la mondialisation, est plus que jamais d'actualité. Jeanne Benameur, après plusieurs rencontres avec les ouvriers d'Arcelor Mittal de Montataire, a voulu à sa façon, continuer à leur donner la parole à travers ce roman (la genèse du bouquin à la fin est un plus).
Une fois de plus j'ai eu la sensation qu'un auteur enfonçait des portes ouvertes tant les constats et les questionnements du personnage principal semblent évidents.
Quel sens a la vie de notre « civilisation », quel sens veut on lui donner, où est l'important et le futile, rester dans les clous ou faire du hors piste, être soi et laisser parler son coeur ou n'être que par procuration parce que le regard des autres? Qui suis-je où cours-je… si trouille?
On s'enrhume à travers ces pages car le courant d'ère est propice au chaud effroi que provoque notre inaction, notre manque de désobéissance, notre ronron quotidien bien formaté.
Si Jeanne Benameur aborde ce thème, j'ai eu du mal avec l'angle choisi. Si vous voulez c'est un peu comme si votre femme ou votre mari vous quittait et que vous alliez faire ami ami (ou ailleurs on s'en fout) avec votre remplaçant(e). Perso j'irais pas au Bengladesh pour rencontrer les gens qui vont faire le boulot dont je me suis fait virer, parce que la boite délocalise pour que les actionnaires s'en mettent toujours plus dans les poches (là c'est au Brésil, plus bandant peut être).
Pas touché plus que ça par l'histoire ou plutôt par la manière de la raconter.
Maintenant, le truc plus embêtant pour moi… La déception.
Déçu par cette écriture que j'aime tant et qui cette fois ne m'a pas emporté. Peut être que « Ca t'apprendra à vivre » et « Laver les ombres » ont pour moi, placés la barre trop haute au niveau du ressenti. L'histoire ne se prête pas non plus forcément à des envolées poétiques même s'il y en a quelques unes. Son écriture, son style aurait pu lui permettre autre chose de plus puissant à mes yeux.
Et puis cette fin… un autre « t'aime », le truc à deux balles genre « ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants », tu le sort d'où Jeanne ? Bon, je crois que je vais arrêter les bouquins une vingtaine de pages avant la fin car j'ai souvent du mal avec les fins mais ça vient de moi certainement.
Dernier aveux, un truc qui n'a pas aidé, je pensais aussi beaucoup trop à ma prochaine lecture et là… quand on a la tête ailleurs, ça se voit quelles que soient les circonstances.
Déçu par ce bouquin parce que j'en attendais trop mais Jeanne Benameur garde tout son crédit chez moi.
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