"Les gens qui se suicident ne veulent pas qu'on les plaigne, ils veulent qu'on culpabilise de n'avoir pas su les plaindre." (p.330)
Une des plus importantes leçons de programmation qu'il avait reçues était que la plupart des problèmes d'ordinateur trouvaient leur origine entre le clavier et le fauteuil de l'utilisateur. (p.313)
Il avait appris il y a bien longtemps qu'une chaîne est aussi solide que son plus faible maillon. (p.313)
Elle avait fini, quelques jours plus tard, lorsqu'elle se sentait mieux, par aller porter plainte au commissariat pour harcèlement et "revenge porn", non pas, selon ses propres dires, dans le but de faire arrêter qui que ce soit, mais plus pour se reconnaître elle-même comme la victime d'une situation qui avait failli lui coûter la vie et dont il fallait désormais sortir. (p.264)
Lola vivait tellement sa vie publique qu'elle se transformait peu à peu en ce qu'elle prétendait être. (p.254)
Ils ignoraient si Charon était un tueur qui était passé à l'acte ou s'il se "contentait" d'accompagner des gens prêts à mourir. (...)
Parce que c'est une chose de trouver quelqu'un de suicidaire, de lui expliquer que la vie ne vaut rien et qu'il devrait en finir, mais c'en est une autre de trouver quelqu'un et d'en faire un suicidaire. (p.248)
Pour lui, déshumaniser une partie de la population ne permettait que de rendre le problème plus abstrait, plus distant, un peu comme appeler Hitler un monstre. Dire qu'Hitler était un monstre, c'était pour lui finir par penser qu'il n'était pas dans la nature des humains de se comporter comme il avait pu le faire et s'assurer, à terme, de ne pas voir venir le suivant. En revanche, se rappeler qu'Hitler, malgré toutes ses atrocités, était un être humain, c'était garder à l'esprit ce dont sont capables les humains. (p.185)
C'était ça, l'effet Streisand. Ouvrir sa gueule sur Internet, c'était amplifier ce qu'on voulait faire disparaître. (p.171)
C'était un jeu constant de détournement d'attention : dès que son esprit cherchait à lui rappeler qu'il était malheureux, lui essayait de le distraire. "C'est un équilibre". C'était donnant-donnant. (p.137)
"L'infraction [harcèlement moral selon l'article 222-32-2-2 du code pénal] est également constituée :
a) Lorsque ces propos ou comportements sont imposés à une même victime par plusieurs personnes, de manière concertée ou à l'instigation de l'une d'elles, alors même que chacune de ces personnes n'a pas agi de façon répétée ;
b) Lorsque ces propos ou comportements sont imposés à une même victime, successivement, par plusieurs personnes qui, même en l'absence de concertation, savent que ces propos ou comportements caractérisent une répétition."
La nouveauté de cette loi, c'est que la répétition ne concerne plus l'agresseur, mais la victime. Si votre victime est harcelée par des dizaines de personnes, celles-ci sont condamnables, y compris si elles n'ont envoyé qu'un seul message, dès lors que : soit elles se sont concertées pour harceler la victime, soit elles savaient, individuellement, que la victime recevait des messages similaires d'autres individus. Typiquement, pour montrer cela, sur Twitter, par exemple, l'utilisation d'une même "hashtag" permet de démontrer que l'auteur d'un message connaissait l'existence des autres messages... (p.113)