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C'est la guerre. L'ordre d'évacuation est donné aux civils. "Préparez un seul sac par personne. Rendez-vous dans une heure". Départ en camion. Avril Bénard née dans les années 80, nous présente une dizaine d'entre ces gens, chacun avec sa problématique. Partir ou rester ? Que prendre ? le chien, doit-on le laisser ou pas ? Les animaux doivent rester selon les soldats ! Il y a des relations entre chaque chapitre car les personnes habitent le même immeuble.
Le sujet est intemporel et universel. Ici, Avril Bénard met en scène des populations qui étaient à l'abri de la guerre depuis 80 ans. Nous ! Directement concernés donc ! Hormis ceux qui qui ont eu à souffrir d'incendies ou d'inondations, nul ne pense être confronté à une telle situation. L'actualité donne une résonance sinistre au texte.
J'attends avec curiosité les prochains écrits de cette auteure prometteuse.
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Dans le roman d'Avril Bénard, les différents personnages que l'on rencontre sont destinés à fuir. Ou plutôt à se sauver. Une guerre arrive et les soldats ont reçu l'ordre d'évacuer les civils : ils ont une heure pour préparer leur sac et partir d'ici.

À chaque chapitre, sa personne. Lors de cette urgence, l'un pense à son passé alors que l'autre imagine son futur, l'une pense à sauver une vie plutôt que se sauver elle-même et un peu plus loin, un autre décide de se mettre en danger pour ne pas se séparer de sa terre, de ses livres. Rempli d'émotions, ce roman traite un sujet délicat et surtout d'actualité, on se rend compte que ça pourrait être nous, à leur place. Car en effet, le malheur n'arrive pas qu'aux autres, on le sait mais on ne s'y prépare pas.

🫂 L'écriture poétique d'Avril Bénard nous transporte lors de ces 192 pages. Et pourtant, rien n'est donné. Très peu de détails sur le cadre, le temps et les personnages n'ont quasiment pas d'identité. On se lie aux histoires de ces inconnu.es, qui, du jour au lendemain, doivent tout quitter en emportant avec soit que l'essentiel. Mais attention, au mégaphone l'ordre continue de: un seul sac par personne…

Je sais que beaucoup d'entre vous lisent de la romance ou de la fantasy, mais c'est un roman qui mérite d'être découvert. Contrairement à ce qu'on lit habituellement et qui nous fait, justement, sortir du quotidien, ici, on se prends une petite claque, on accorde du temps à ce qui nous entoure, on accorde du temps aux autres.
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Dans ce pays en guerre, des soldats ont reçu l'ordre d'évacuer les habitants. Un sac par personne, une heure pour se préparer et monter dans un camion. On parcourt ainsi 10 courts récits de ce qui fait l'essentiel d'une vie parmi les gens d'un même immeuble.
Dans le premier Je, le narrateur, s'étonne de la montée d'une telle violence dans un endroit jusqu'ici épargné . Des civils, venus chercher l'aide humanitaire, ont même été tués sur la place. le roman nous plonge en pleine actualité !
Une mère et sa fille de 5 ans, un couple, une vieille dame, un clochard et son chien ... autant de tranches de vie qui suscitent beaucoup d'émotions. Face à la nécessité de partir, à la peur, au danger, les vraies personnalités se révèlent.
C'est bien écrit, les textes se font parfois écho, mais tout reste en suspens.
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Il y a des évènements qui font que tout bascule en un instant.
« Dépêchez-vous de faire votre bagage ! Seulement ce que vous pouvez porter, un seul sac par personne !
Prenez vos affaires ! […]
Ces phrases résonneront encore sur leurs murs esseulés, elles résonneront derrière elles. »
L'impératif règne en maître.

Et s'il fallait dans l'heure partir de chez vous en n'emportant qu'un seul sac par personne avec ce que vous estimez être le strict nécessaire, l'essentiel …
Tout quitter, réfléchir très vite à ce que vous garderiez avec vous…car la guerre est là, dans votre pays, et tout autour de vous, et l'ordre a été donné d'évacuer…

Passé révolu, présent en guerre, futur incertain…
Toute une vie résumée dans l'urgence d'un choix à faire.

Dans ce très court roman, cet évènement nous est raconté à travers dix histoires, dont l'on ressent immédiatement les émotions de ces vies dispersées.

C'est percutant et sensible grâce à une écriture poétique sur la dureté du récit.
Un roman sur la perte et l'urgence de se raccrocher à quelque chose, la fuite de l'innocence et de la candeur, d'un espoir qui s'engourdit d'espérer, un espoir qui cherche à lutter pour percer et exister.

Une lecture marquante et tristement pleine de résonnances, remplie d'humanité. Un texte de toute beauté.
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Ce roman renferme des personnages bouleversants qui sauront vous marquer, et qui ne vous laisseront pas indifférent. La plume de l'autrice est poétique et pointilleuse, chaque mot à sa place, chaque mot est juste. Avec ses 192 pages, c'est un roman court et poignant.

C'est un livre touchant que je vous invite à découvrir.
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La guerre est aux portes de la ville, les soldats donnent une heure avant d'évacuer tout le monde, un seul sac par personne, pas d'animaux. Une dizaine de courts chapitres explorent les incertitudes, angoisses, souvenirs de chacun des habitants d'un même immeuble. Une mère et sa fille, une dame âgée, une famille nombreuse, un sourd muet …Chacun répondant aux autres avec son point de vue. Avec quoi partir ? Que voulons-nous transmettre, garder ? C'est en répondant à ces questionnements que chacun se révèle. Un même lieu, une même action, une heure …Les règles de la tragédie classique renforcent le caractère universel du thème. La plume concise, réfléchie et incroyablement juste d' Avril Bénard rend ce texte sur l'exil et la résilience émouvant, cruel et intemporel.
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A ceux qui ont tout perdu d'Avril Bénard
Le 19 février, dans ma boite aux lettres j'ai reçu A ceux qui ont tout perdu. le 22 février, je terminais de le lire, la gorge encore prise par l'émotion ressenti, lors de la lecture des 10 chapitres rédigées en 189 pages.
Tout d'abord ce qui m'a frappé à la lecture de ce roman est la musicalité des phrases été sa force d'évocation. Les scènes décrites vont avoir sur vous comme je l'ai ressenti une vérité que l'on ne peut pas être seulement spectateur. Avril Bénard, nous questionne à travers ses personnages. Comment pourrions-nous faire en une heure son bagage de tout une vie, alors que c'est la guerre est que nous sommes pressés par les ordres d'évacuation de soldats qui ont reçu pour consigne de nous conduire dans un camion avec pour seul bagage un seul sac. C'est à partir de cette réflexion que j'avais postulé pour chroniquer ce livre. Je ne vous établirai pas une liste de ce qui est utile ou pas en pareil cas. Mais je vous invite à lire ce livre A ceux qui ont tout perdu d'Avril Bénard pour ressentir intimement, les questionnements que posent Avril Bénard au travers de ces personnages.
Dans l'urgence je dirai dans l'extrême urgence, nous sommes dans l'intimité de personnes qui vivent dans un même immeuble. Pressés par cette situation, au fur et à mesure, nous découvrons révéler en pleine lumière, la personnalité de chacun. Bien que nous n'ayons aucune indication du lieu géographique ou cette guerre est déclarée, ni l'identité des belligérants, ni le lieu de repli de ces personnes évacués par ces militaires.
Au coeur de l'intimité de ces personnes nous sommes témoins des instants : ou Manon et sa fille Jeanne doivent préparer chacun leur sac ; Paul et sa femme, dont on ne saura pas le prénom mais qui malgré les consignes des militaires et l'hostilité de son mari prendra le seul être qui lui donne des marques d'affection son petit chien Polka pour monter à bord de ce camion militaire. Puis ce sera Marek « le berger des lustres » qui s'opposera aux militaires lors de cette évacuation de son immeuble ; cette dame âgée qui ne prendra aucun bagage, hormis son portefeuille avec une pétale de tulipe perroquet ; Louis le mari de Manon, qui se rendant sur un site de distribution de riz sera touché par la mitraille et ne fermera ses yeux qu'en sa présence. Puis se sera cette famille nombreuse : un mari sa femme et ses trois enfants en bas âge qui eux aussi devront faire leur bagage, tout en les rassurant, sans pouvoir leur dire quand ils reviendront dans leur appartement et qu'elle sera leur destination en montant dans ce camion militaire. Nous retrouverons Shoresh qui ne communique que par la langue des signes et qui vivait avec son frère Pouya et sa belle-soeur Rodja ; Guy le SDF qui n'avait que pour seul compagnon son chien Totem, dans le chapitre intitulé deux âmes ; et pour clore ce texte sur l'exode d'aujourd'hui et de toujours Manon et Jeanne dans un chapitre intitulé The holy birds catch the wind, Manon et Jeanne dans les derniers instants, avant leur départ et qu'ils ne disent aurevoir au berger des Lustres.
A ceux qui ont tout perdu d'Avril Bénard est un roman que je vous invite à découvrir pour être vous aussi intiment liés, par ce texte, à des personnages bouleversants qui ne vous laisseront pas indifférent et qui laisseront dans un coin de votre tête cette question : « Et nous qu'emporterions nous ! » Bien à vous.
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Si vous deviez partir pour toujours avec un seul bagage: que mettriez-vous dedans ?

C'est autour de cette question fondamentale qu'Avril Bénard a construit son roman. Une guerre éclate, de nos jours, dans un lieu et une année inconnus. Des soldats demandent à la population de quitter leur foyer dans une heure, des camions partiront avec eux et leur unique valise. Ce roman est le récit de cette heure fatidique, le point de bascule de toute une vie. Au fil des chapitres, nous suivons la destinée de plusieurs personnages d'un même immeuble. Nous ressentons leur fragilité, leur force aussi, leur abnégation face à l'insoutenable. Chacun nous raconte un condensé de son histoire, et ce qui est précieusement glissé dans son sac.

Que prendre pour transmettre son histoire familiale ? Les bijoux ont-il plus de valeur que les photos ou les doudous ? Comment partir sans son animal de compagnie, ce compagnon d'une vie interdit de voyage ? Comment choisir des symboles qui nous donneront une identité et un passé ? Choisir c'est aussi renoncer, laisser derrière soi « Et je ne peux pas emmener le bruit que fait mon parquet quand je rentre ! Et je ne peux pas emmener la tâche de soleil qu'il y a juste sur le haut de la couverture quand j'me réveille ! »

Durant toute ma lecture, j'ai été assaillie par ces questions, en totale empathie avec les personnages. Avril Bénard se focalise dans son récit sur des points de détails, pour que le récit résonne en chacun de nous, traitant de ce qui fait l'essentiel de notre vie. Cela pourrait être notre pays, la guerre pourrait être à notre porte. Et si cela nous arrivait ?

Dans ce premier roman, Avril Bénard fait preuve d'une grande maturité, avec une écriture fine et poétique. le titre qui sonne comme une dédicace: « A ceux qui ont tout perdu », des personnes ordinaires, comme vous et moi, avec leurs paradoxes et leurs angoisses, entre tragédie, tendresse et espoir. C'est un roman poignant, troublant, universel. Un énorme coup de coeur
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Dans un pays riche, qui semblait ne pas pouvoir sombrer dans la violence, où on parle français, la guerre fait rage. Les habitants d'un immeuble doivent être évacués, de force s'il le faut; ils ont une heure pour préparer un seul sac par personne, pour abandonner les animaux avant de partir pour un ailleurs inconnu et tout laisser derrière eux sans se retourner.
L'auteure nous fait vivre cet arrachement au travers de personnages très différents, aux comportements très différents :
*Manon, qui vient de perdre son mari dans un massacre et sa fille Jeanne, 5 ans qui doit surmonter son immense douleur pour sa fille
*Un couple de septuagénaires où le mari est odieux, où la femme est soumise, humiliée, dont la seule consolation est un vieux chien que le mari veut abandonner à une mort certaine et pour la vie duquel, elle se révolte pour la première fois
* Marek, d'origine polonaise, qui a déjà connu l'exil et qui refuse de partir et d'abandonner ses livres qui sont toute sa vie
* Suzanne, une dame âgée, qui est résignée et s'offre un dernier moment de bonheur, de couleur, en achetant un bouquet de tulipes alors qu'elle manque de tout
* Une famille nombreuse de cinq personnes
* Shoresh, réfugié kurde avec sa compagne et son frère sourd et muet, qui vivent un deuxième arrachement
* Deux âmes, Guy, SDF, et son chien Totem qui ont uni leur solitude en une relation profonde
Ce roman a les caractéristiques d'une tragédie grecque, fondée sur une unité de lieu (un immeuble) et de temps (1 heure), renforcée par la désolation d'un hiver très rude qui maltraite les corps. Les raisons de la guerre ne sont pas évoquées car nous ne sommes pas dans une étude géo-politique mais dans l'humain, dans la réalité de ceux qui souffrent au quotidien de la folie de leurs dirigeants, quelle qu'elle soit. Ce qui m'a frappée, en premier lieu, c'est la très grande dignité (à part le septuagénaire) de ceux qui sont brutalement arrachés à leur vie, sans espoir de retour, face à une sorte de mort.
Ce que chacun emporte dans l'unique sac montre qui il ou elle est, sans masque, sans faux-semblants. Les objets sont porteurs d'instants de vie, certains doivent être écartés, laissés derrière comme les souvenirs qu'ils évoquent .
Les chiens jouent un rôle majeur ; les militaires refusent de les emmener pour des raisons sanitaires. Mais un chien pour quelqu'un qui est seul, dépouillé de tout (Guy, le SDF) ou se sent seul (la vieille dame maltraitée par son mari), c'est un compagnon, un ami, de la chaleur de la confiance, du partage et l'abandonner, c'est comme abandonner un membre chéri de sa famille. J'ai eu les tripes nouées, le coeur au bord des lèvres, lorsque les militaires abattent le chien de Guy, le vouant au désespoir sans fin.
J'ai gardé le premier chapitre pour la fin alors qu'il ouvre le roman mais il me paraît être porteur du message que veut transmettre l'auteure comme une prédiction de pythie ; il est d'ailleurs intitulé « Je ». C'est un réquisitoire qui fait mouche, contre la société actuelle, fragile, matérialiste, aveugle aux signes précurseurs et un avertissement sur ce qui vient et pourrait être la guerre ou toute autre violence de masse. C'est un roman à portée universelle, intemporel et qui parle à chacun d'entre nous car personne n'est à l'abri, qui nous fait immanquablement nous poser la question : « Et moi, qu'est-ce que j'aurais emmené ? »
Cela faisait longtemps que je n'avais pas été aussi émue, secouée par un roman et surtout par l'écriture. Elle est incandescente, et malgré l'arrière-plan dramatique, empreinte de poésie. C'est un primo-roman magistral qui laissera longtemps sa trace dans mon esprit et dans mon coeur.
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"J'écris ces lignes pour rien, je ne les emmènerai pas avec moi, je les laisse ici, personne ne les lira. Je les écris parce qu'il m'a semblé pouvoir comprendre où ça avait capoté. Mais j'ai perdu le fil. Je l'ai senti me glisser entre les doigts, et je n'ai pas le temps de reprendre ces phrases pour le retrouver."

La fête de l'Occident, bonne conscience, trop loin, le désenchantement, crédulité et fragilité, la philosophie de comptoir, tout qui bascule, un tressaillement des corps, le début de l'effondrement, le marasme du chaos, un chemin de sortie, faire de son mieux, un visage clos, le son des pétales, la maison, des mauvais songes, une fade lumière, une nuée de corbeaux, le nécessaire et l'utile, un froid givré, une douleur sourde, les piles de livres, l'espoir comme une âme sans mot, un manteau bleu de libellule, les larmes d'une mère, la guerre affamée, une enfant sans âge, chiner ses restes, l'éclaboussure des mitraillettes, la couleur du passé...

Un grand et sincère merci à lecteurs.com et aux Éditions J'ai Lu pour ce roman humain avec des cendres, du coeur, et une douloureuse poésie.
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