A ceux qui ont tout perdu d'
Avril Bénard
Le 19 février, dans ma boite aux lettres j'ai reçu
A ceux qui ont tout perdu. le 22 février, je terminais de le lire, la gorge encore prise par l'émotion ressenti, lors de la lecture des 10 chapitres rédigées en 189 pages.
Tout d'abord ce qui m'a frappé à la lecture de ce roman est la musicalité des phrases été sa force d'évocation. Les scènes décrites vont avoir sur vous comme je l'ai ressenti une vérité que l'on ne peut pas être seulement spectateur.
Avril Bénard, nous questionne à travers ses personnages. Comment pourrions-nous faire en une heure son bagage de tout une vie, alors que c'est la guerre est que nous sommes pressés par les ordres d'évacuation de soldats qui ont reçu pour consigne de nous conduire dans un camion avec pour seul bagage un seul sac. C'est à partir de cette réflexion que j'avais postulé pour chroniquer ce livre. Je ne vous établirai pas une liste de ce qui est utile ou pas en pareil cas. Mais je vous invite à lire ce livre
A ceux qui ont tout perdu d'
Avril Bénard pour ressentir intimement, les questionnements que posent
Avril Bénard au travers de ces personnages.
Dans l'urgence je dirai dans l'extrême urgence, nous sommes dans l'intimité de personnes qui vivent dans un même immeuble. Pressés par cette situation, au fur et à mesure, nous découvrons révéler en pleine lumière, la personnalité de chacun. Bien que nous n'ayons aucune indication du lieu géographique ou cette guerre est déclarée, ni l'identité des belligérants, ni le lieu de repli de ces personnes évacués par ces militaires.
Au coeur de l'intimité de ces personnes nous sommes témoins des instants : ou Manon et sa fille Jeanne doivent préparer chacun leur sac ; Paul et sa femme, dont on ne saura pas le prénom mais qui malgré les consignes des militaires et l'hostilité de son mari prendra le seul être qui lui donne des marques d'affection son petit chien Polka pour monter à bord de ce camion militaire. Puis ce sera Marek « le berger des lustres » qui s'opposera aux militaires lors de cette évacuation de son immeuble ; cette dame âgée qui ne prendra aucun bagage, hormis son portefeuille avec une pétale de tulipe perroquet ; Louis le mari de Manon, qui se rendant sur un site de distribution de riz sera touché par la mitraille et ne fermera ses yeux qu'en sa présence. Puis se sera cette famille nombreuse : un mari sa femme et ses trois enfants en bas âge qui eux aussi devront faire leur bagage, tout en les rassurant, sans pouvoir leur dire quand ils reviendront dans leur appartement et qu'elle sera leur destination en montant dans ce camion militaire. Nous retrouverons Shoresh qui ne communique que par la langue des signes et qui vivait avec son frère Pouya et sa belle-soeur Rodja ; Guy le SDF qui n'avait que pour seul compagnon son chien Totem, dans le chapitre intitulé deux âmes ; et pour clore ce texte sur l'exode d'aujourd'hui et de toujours Manon et Jeanne dans un chapitre intitulé The holy birds catch the wind, Manon et Jeanne dans les derniers instants, avant leur départ et qu'ils ne disent aurevoir au berger des Lustres.
A ceux qui ont tout perdu d'
Avril Bénard est un roman que je vous invite à découvrir pour être vous aussi intiment liés, par ce texte, à des personnages bouleversants qui ne vous laisseront pas indifférent et qui laisseront dans un coin de votre tête cette question : « Et nous qu'emporterions nous ! » Bien à vous.