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3,27

sur 139 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Candide en salle des profs !
Romain d'Astéries a la particule qui lui pèse. Ce fils de notables bordelais, label bleu, né avec un pull enroulé sur les épaules à la place du cordon ombilical, est le vilain petit magret de la famille. Il ne sera ni architecte, ni ingénieur mais… professeur de français. Et pas question pour lui d'exercer dans le petit nid feutré d'un établissement privé de la ville fréquenté uniquement par de petits cannelés bien peignés déposés par un chauffeur en Cayenne. le jeune homme s'est converti à une nouvelle religion, le pédagogisme et il veut évangéliser la Guyane de ses grands principes éducatifs positifs et innovants, incompatibles avec son petit confort bourgeois.
Comme l'informatique peut être taquin, l'idiologue hors sol qui ne manquent pas d'idées se retrouve finalement affecté au fin fond de l'Auvergne. Un volcan s'éteint, un crétin s'éveille. Une autre forme d'exotisme et atterrissage culturel qui ressemble à un crash car les méthodes en vigueur dans son établissement ont pour lui l'âge du Puy-de-Dôme. Contrôle surprise.
La directrice du collège, malgré ses cheveux rouges, ne jure que par l'apprentissage des fondamentaux et la transmission des savoirs. Des hérésies pour l'apôtre de la co-construction, de l'enfant sachant par essence, qui veut décloisonner les matières, déboulonner les classiques, abroger les devoirs et qui vivrait la restauration de la dictée comme le rétablissement de la peine de mort. Mort aux devoirs ! Les leçons, c'est pas à la maison !
Le jeune prof, insensible aux coups de règles, obnubilé par l'épanouissement de l'enfant et un peu moins par la transmission de connaissances, développe des heures de « sport-français » avec un collègue, délocalise ses cours pour des randonnées sauvages et se passionne pour la jeune élève Popescu, dont le pédigrée titille sa passion pour l'altérité : la reconnaissance de l'autre dans sa différence. On voit le genre.
A la célébration du centenaire de l'établissement avec une commémoration en uniformes, Marseillaise et danse folklorique, Romain va répliquer par l'organisation d'un jumelage éducatif avec une école roumaine et voyage scolaire sur place.
Le roman de Clément Benech est une comédie qui mériterait d'être au programme du Capes. Un peu comme Patrice Jean, avec son dernier titre « Rééducation nationale », le récit oppose avec le drapeau blanc de l'humour les méthodes de l'Education Nouvelle à ses contempteurs estampillés vieux réacs ronchons. Chaque camp affute ses compas, tu vas voir ta gueule à la récré, mais finit par se rabibocher à la cantoche autour d'une bonne macédoine ou d'un menu alternatif au bon goût.
J'ai trouvé le ton du récit aussi drôle que moqueur, ce qui permet à l'auteur d'éviter le piège du pamphlet et tous les personnages du roman finissent par être attachants, y compris le Don Quichotte du cahier à spirales. Certains passages, comme la rencontre avec la famille de la petite Popescu, sont vraiment très réussis. L'humour permet d'alléger la caricature et de compenser le manque d'incarnation des élèves qui jouent un rôle trop secondaire dans le livre.
Tout cela n'est pas trop réaliste ou sérieux et c'est tant mieux. J'ai toujours préféré la récré aux cours magistraux.



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Livre que l'on pourrait classer dans la grande famille des "feel-good" story.
C'est jeune, cela se passe dans l'éducation nationale, mais offre une vision différente, très décalée des productions majoritaires situées dans ce milieu.
On suit un jeune idéaliste fraîchement promu de l'INSPE (on voit encore des critiques "spécialisées" parler d'ESPE) et souhaitant appliquer les belles théories apprises dans un endroit encore possiblement améliorable. Ce sera donc... l'Auvergne...
Bon, soyons honnêtes, l'auteur semble prendre ses aises avec les rouages et les paradigmes de la grande machine à garder et trier les élèves.
Mais l'ensemble est rafraîchissant, les situations parfois cocasses et même si le scénario est prévisible, on suit avec le sourire la confrontation entre le fantasme et la réalité, entre le monde d'hier et celui d'aujourd'hui.
Oui, vraiment, un vrai dépaysement.

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Romain d'Astéries, issu d'une famille bordelaise d'architectes et d'ingénieurs décide de rompre avec cette tradition familiale. Pour lui, ça sera l'enseignement ! Romain est un jeune professeur de français, tout juste diplômé de l'Ecole Supérieure du professorat et de l'éducation. Mais, Romain est plutôt un jeune homme singulier, il souhaite aider ceux qui sont moins dotés en privilèges sociaux ; et pour cela la Guyane a des milliers de kilomètres de Bordeaux et de sa famille, c'est le paradis tout trouvé.

La Guyane, ce pays lointain, aux gouts exotiques, en plus ils sont en manque de professeur, c'est donc le plan parfait pour Romain d'Astéries. Malheureusement, le logiciel et l'algorithme de l'Education nationale en ont décidé autrement, Romain est expédié en Auvergne dans un petit collège de campagne.. Sa soif de nouveauté et de révolutionner l'enseignement risque de faire des émois dans cette petite bourgade !

Avec "Un vrai dépaysement", Clément Bénech livre un roman drôle, inventifs, solaire, romanesque avec beaucoup de réalisme. Clément Bénech conforte des idées et questions très contemporaines : l'autorité des enseignants, la restauration de la dictée, l'interdisciplinarité, la stagnation par manque de culture... Et quoi de mieux que l'humour pour faire passer des messages.

Un roman fort agréable à lire grâce a une lecture fluide, une plume légère, teintée d'humour. Les personnages sont extrêmement bien construits, dessinés et attachants ; surtout celui de la directrice à la repartie redoutable, qui est très drôle, qui donne le sourire.

Un roman a la poursuite d'un jeune professeur qui veut changer le monde de l'enseignement entre le monde d'hier et celui d'aujourd'hui, truffé de rebondissements et de questionnements en tous genre. C'est original, rythmé, humoristique et extrêmement intelligent !
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Quelle belle manière de se moquer ! Car si tous en prennent pour leur compte dans Un vrai dépaysement, ce n'est jamais méchant ; une bonne dose de tendresse vient contrebalancer l'ironie, sinon la satire.
Romain, le héros du roman, est un jeune prof, issu du milieu bobo bordelais (notez l'allitération...). Pétri d'idéalisme et la tête rempli des thèses déconstructionnistes des gourous de l'Education Nationale, il arrive dans un collège rural D Auvergne avec la ferme intention d'y apporter la modernité. Face au réel, il connait quelques désillusions, mais, le ridicule ne tuant pas, parvient à imposer quelques initiatives.
On s'amuse beaucoup à la lecture de ce roman, on croit volontiers aux personnages tels qu'ils sont croqués. Ce n'est peut-être pas de la grande littérature, mais l'habileté du roman consiste à rendre attachants des personnages contraires. La charge est intense mais jamais féroce.
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Romain d'Astéries est issu d'une famille de la bourgeoise bordelaise (comment ça, c'est un pléonasme ?) bien installée, puisque son grand-frère marche dans les pas de leur père, illustre architecte girondin. Au grand désarroi de sa famille, Romain a choisi une autre voie : celle de l'enseignement. Ce jeune professeur de français qui termine tout juste son année d'enseignant stagiaire à l'Institut attend avec une certaine fébrilité sa mutation en Guyane afin de s'éloigner de sa famille, et d'évangéliser sa matière en terre hostile.

Seulement tout ne se passe pas comme prévu, et grâce à un bug informatique de l'algorithme qui envoie ça et là les enseignants, le jeune professeur se retrouve envoyé en Auvergne, au collège Blaise Pascal de Chaudezat. Lui qui avait prévu tout l'équipement pour faire face à une nature hostile et tropicale doit finalement se rabattre sur une modeste pension chez l'habitant, dans un ancien couvent.

Qu'importent les défis, le jeune enseignant ne compte pas baisser les bras et dés ses premiers jours de classe, s'anime à insuffler les méthodes pédagogiques modernes et dynamiques qu'on lui a enseigné : il va s'associer à Fabien le prof de sport pour de l'interdisciplinarité. Ses initiatives pédagogiques et son esprit d'altérité vont rapidement s'avérer un peu hasardeuse, et déclencheront l'ire de la tonitruante principale, bien décidée à dompter ce jeune professeur un brin tempétueux.

Après avoir enchaîné sur une série de romans de la rentrée plus déprimants les uns que les autres, découvrir Clément Bénech fut une véritable bouffée d'oxygène. Sans rien renier sur le style, l'auteur nous offre un roman initiatique délicieusement amusant dans lequel on se prend d'affection pour ce jeune enseignant maladroit et plein de certitudes qui découvrira que la réalité n'est jamais aussi figée que les principes. À lire pour retrouver le sourire !

📖 Un vrai dépaysement de Clément Bénech a paru le 11 janvier aux éditions Flammarion. 304 pages, 19,50€.

🔗 Service de presse numérique fourni par l'éditeur.
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Quelle déception pour Romain d'Astéries lorsqu'il découvre qu'il n'est pas affecté à l'académie de Guyane mais à celle de… Clermont-Ferrand ! Lui qui rêvait de descendre le Maroni en pirogue et de tracer son chemin dans la jungle à coups de machette, il va être servi ! Loin de laisser ce malentendu tuer dans l'oeuf toutes ses velléités de transformer l'Education Nationale, il se dédie corps et âme à la mise en place d'innovations pédagogiques, à l'interdisciplinarité et à sortir des sentiers battus dans lesquels la directrice de l'établissement auvergnat aurait bien aimé qu'il reste. Il a beau de couvrir de ridicule, il finit quand même par faire un sacré coup d'éclat, et par comprendre qu'il n'y a peut-être pas que l'étranger qui compte dans la vie…

Cet antihéros snob au possible imaginé par Clément Bénech m'a beaucoup amusée, avec ses grands idéaux sur l'ouverture à l'autre, lui qui est incapable de s'intéresser un tant soi peu à ce coin perdu de la France où le destin l'a fait échouer. Obnubilé par son envie d'ailleurs, il ne se rend même pas compte de son détestable comportement – et on rigole bien quand deux frères d'origine roumaine décident de le prendre à son propre jeu. Il faut dire qu'on se tient les côtes pendant une bonne partie de ce roman fantaisiste où tout est pensé pour nous faire rire du personnage principal, dont les réflexions aberrantes ne sont finalement qu'un reflet de ce qu'on entend souvent dans les milieux aisés, intellectuels et urbains.

C'est amusant de voir comment un petit récit comme celui-ci, tout en étant sacrément divertissant, peut nous amener à prendre un peu de recul sur nous-mêmes, à réévaluer ce qui se trouve sous notre nez et à questionner les courants de pensée parfois bêtement « innovants ». Exercice réussi donc pour Clément Bénech qui signe ici un roman intelligent et très agréable à lire.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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Un roman sur le monde scolaire, plutôt agréable à lire, avec quelques surprises et une bonne dose d'humour.

Romain, un jeune professeur de Français, voulait partir révolutionner l'enseignement en Guyane, mais il se retrouve dans un Collège en Auvergne où ses innovations d'interdisciplinarité et de mise en chaos de la classe ne sont pas appréciées de la directrice.

L'auteur nous donne quelques pages bien amusantes sur le contenu de la formation des professeurs à l'Institut, et sa mise en pratique enthousiaste par Romain dans sa nouvelle école : apprendre à apprendre ; "sachants" v/s "apprenants" ; nivellement par le bas pour le saut en hauteur en projet interdisciplinaire avec le prof de sport ; "éclater" la "classe-autobus" chaque matin en changeant les tables de place pour débloquer les énergies ; enseignement du Roumain en vue d'un programme d'échange, et promenade bucolique où les élèves (de la campagne Auvergnate) en connaissent plus que leur professeur Bordelais.

Heureusement le programme d'échange avec la Roumanie se passera bien et le réconciliera avec la directrice. Il aura même sa photo dans Le Journal.

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Dans ce 4e roman, Clément Bénech nous raconte avec beaucoup d'humour les débuts maladroits d'un tout jeune professeur de français idéaliste qui veut révolutionner l'enseignement.

Afin de s'éloigner de sa famille et de leur vie « bobo » d'architectes bordelais, Romain D'Astéries demande sa 1ere affectation en Guyane où il pense pouvoir exercer son métier comme il l'entend, avec des méthodes très différentes du classicisme actuellement utilisé partout. Mais un bug informatique le fait atterrir au fin fond de l'Auvergne à Chaudezat, au Lycée Blaise Pascal, où la principale Mademoiselle Combes ne jure que par l'enseignement classique et ses méthodes prouvées moult fois par le passé. Les deux points de vue s'opposent tout au long du roman.

Clément Bénech a une belle plume, légère et agréable, fluide et teintée d'humour. Ce livre est un régal, j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire. Il est également bien documenté avec de belles pages sur l'éducation des élèves au début du XXe siècle sous la 3e république, sur nos ancêtres les gaulois, l'Auvergne d'antan, et Vercingétorix, tout cela sous couvert d'une journée pédagogique de commémoration du centenaire du Lycée.

Pour faire passer ses messages, l'auteur utilise le comique de situation, et pose les questions suivantes : doit-on s'exiler jusqu'en Guyane pour pouvoir exercer différemment son métier d'enseignant ? Toutes les méthodes sont-elles applicables partout, sur tous les enfants ? Qu'est-ce qu'un bon professeur pour les adultes, et pour les enfants ? Faut-il révolutionner radicalement l'enseignement ? Pourquoi ? Faut-il privilégier l'enseignement classique par rapport aux nouvelles idéologies ?

Ce roman n'a pas vocation d'y répondre, mais il a le mérite de poser les sujets.

Une plume à découvrir pour ceux qui comme moi ne connaisse pas encore Clément Bénech.
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Un roman divertissant lu le temps d'un dimanche : le personnage principal est plus vrai que nature même si l'intrigue se perd un peu et devient caricaturale. Certains passages comme la promenade en forêt, la fête de l'école ou le dîner roumain sont drôles mais peu réalistes. J'aurai préféré une réflexion plus approfondie sur la confrontation du jeune professeur à la réalité.
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"un vrai dépaysement" de Clément Bénech aurait pu s'intituler un véritable électro choc pour son héro Romain le Bordelais, professeur de lettres fraîchement sorti du moule, qui a d'autres ambitions que celles de sa famille et de l'Education nationale car le mammouth n'a pas été dégraissé. Il faut avoir une bonne dose d'humour du sud-ouest pour survivre aux aléas des affectations de l'Administration et ne pas éteindre le feu de sa jeunesse. Un court roman d'à peine 300 pages plaisant à lire avec une écriture aussi légère que son héros, plein de charme qui fait front aux désillusions du métier mais dont la fin s'essouffle.
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