Encore un court roman bourré d'émotions!
J'ai la chance de faire parti d'un club de lecture qui selectionne des petites pépites que je n'aurais certainement jamais lu sinon..
Celui-ci en fait parti. L'écriture est sobre mais touchante et bouleversante. le thème n'est pas facile à aborder mais il m'a permis de prendre du recul sur des situations de mon quotidien et rien que pour ça, j'ai adoré!
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Le silence des pères
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Amine est un pianiste de renom. Voilà des années qu'il a quitté Trappes, qu'il n'est pas revenu voir son père. Mais quand, au décès de ce dernier il aide ses soeurs à vider l'appartement, il tombe sur des cassettes audio enregistrées par son père. Des cassettes où il se raconte et par lesquelles il le découvre. Des mots qui expliqueront et apaiseront la douleur de trop de silences.
'abord, il y a le titre. le silence des pères. Pas le silence d'un père, mais celui des pères, comme pour en souligner l'universalité.
près y a la musique. Ce concerto de Koln de Keith Jarret dont les silences subliment les notes et sont habités par les craquements du saphir sur le vinyle.
t puis, il y a ces silences qui se répondent. Ceux d'un père, pour taire l'absence et le manque, pour taire les efforts et les sacrifices, pour taire la souffrance et taire la douleur. le silence de l'immigré qui ne veut pas faire de vagues le silence de l'humilié qui ne veut pas être pris en pitié, le silence du résigné « pour protéger de ce que j'ai subi, de ce que je ressens ».
Ceux d'un fils, avide de mots, d'explications, encombré par ce mutisme paternel , étouffé, empêché qui pour se préserver fuit devant sa propre colère, son incompréhension. Un fils qui se tournera vers la musique, cet art où même les silences sont sonores, « cet art ou la musique se trouve entre les notes ».
La musique pour trait d'union entre ces deux taiseux barricadés dans leurs souffrances respectives et incapable de se parler.
t enfin il y a l'émotion. Pure, intense, poignante, qui m'a saisie pendant ma lecture. Une émotion qui m'a ramenée auprès de mon père, et de ses silences. Elle m'a serré le coeur, elle a fait couler mes larmes, avant que les dernières notes du concerto viennent mettre du baume sur mon chagrin et m'envelopper de son doux silence .
🎵 En mémoire des pères. Merci Monsieur Benzine
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Un fils pianiste prodige et transclasse découvre son père en écoutant des cassettes qu'il a enregistré pour correspondre avec son propre père (le grand-père) en Algérie. Ce père taiseux se révèle à l'écoute des cassettes, un homme courageux, honnête, respectueux des traditions familiales. Que sous son silence, il a aimé ses enfants, plus que le fils n'aurait pu imaginer. Cette honte de classe n'est pas dite. Peux-t-on revenir et corriger les actes manqués. Un beau livre, riche en émotions.
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Il n'avait pas vu son père depuis 22 ans, il apprend sa mort et se rend à ses obsèques. En triant ses affaires, il découvre un carton rempli de cassettes audio qui racontent les épisodes d'une vie qu'il ne connaissait pas ! le fils, musicien célèbre interrompt ses tournée internationales et part à la recherche des traces qu'a laissées son père dans les enregistrements audio miraculeusement retrouvés. Un roman d'une grande sensibilité et d'une grande pudeur évoquant la vie d'un immigré marocain d'une grande humanité qui se sacrifie pour sa famille et ses amis.
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Amine apprend le décès de son père qu'il n'a pas vu depuis près de 20 ans.
Une brouille qui n'en est pas vraiment une.
Des non-dits, des interprétations, une distance que l'on prend sans se rendre compte qu'elle s'incrit durablement dans la relation. Et les années passent.
En faisant le tri dans les affaires de son père, Amine découvre cachées dans un tiroir des cassettes audio datées.
Il décide d'en écouter une au hasard et découvre, entend la voix de son père.
Meurtri par cette distance qui s'est installée avec les années entre lui et son père, Amine décide d'écouter toutes les cassettes et progressivement va découvrir son père, sa vie de jeune homme immigré, ses joies et ses peines, les décisions qu'il a prises contraint par son propre père et la souffrance qu'il a caché au plus profond, transformant ainsi son caractère.
Amine décidera alors de tenter de retrouver les amis dont parle son père dans les enregistrements.
Le récit alterne entre la retranscription des cassettes et la quête d'Amine pour contacter les amis de son père.
L'auteur nous parle de deuil, de famille, d'espoir et d'ambition, de traditions, de l'immigration et de l'intégration à une culture différente.
Ce jeune homme immigré en France, père du narrateur, qui a choisi d'écouter les choix de vie de son propre père resté au Maroc, quite à en souffrir durablement.
Ce fils qui comprend gràce à ces enregistrements, l'amour que son père lui portait et la signification de ses silences.
Un roman court, pudique et sincère. Une plume sensible.
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Un fils qui s'était éloigné de la maison familiale, revient pour les obsèques de son père.
Fortuitement, il découvre des K7 dans lesquelles son père raconte son arrivée en France comme travailleur marocain.
J'ai bien aimé le début de ce roman.
Je ne connaissais pas le personnage de Félix Mora, militaire puis recruteur au Maroc de main d'oeuvre bon marché pour les Charbonnages de France. Il aurait recruté 78 000 marocains entre les années 1960 et 1977 (source INA).
Le père travaille comme mineur (gueule noire), puis dans une cimenterie (gueule grise), dans le bâtiment…
On imagine la désillusion et la souffrance...
Le roman raconte l'enquête que mène ce fils pour comprendre ce père si taiseux…
À ce moment, je n'ai plus adhéré à l'histoire, car l'auteur force le trait, ce qui le rend à peine crédible. Ce père taciturne et renfermé aurait des qualités insoupçonnées, racontées par les anciens qui l'auraient côtoyé. le fait que ce livre soit court, le rend superficiel. Dommage !
Peut-être aurez-vous un autre avis ?
Alors, lisez-le ! C'est un pan de notre histoire économique et sociale, et/ou pour certaines ou certains une histoire familiale.
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Lu dans le cadre du prix Summer
A la mort de son père, Amine que ‘on pourrait qualifier de transfuge de classe revient dans l'appartement familial. Il est de la deuxième génération d'immigré ( marocain). Il est devenu pianiste international, voyage beaucoup et a construit sa vie très loin de ses origines, apparemment sans trop de culpabilité. Il a toujours souffert du silence de son père qu'il a interprété comme une indifférence, voire une infirmité ( en particulier au moment de la mort brutale du fils aîné)
Avant les funérailles, il sacrifie au rituel de sa culture ( la toilette mortuaire) puis il trie avec ses soeurs les affaires du défunt et tombe sur es cassettes enregistrées et datées qui étaient destinées à ses grands-parents restés au pays ( sans doute récupérées par le père d'Amine après leur décès)
Cette trouvaille va déclencher une sorte d'enquête sur les traces d'un homme qu'Amine ne connait pas ou si peu. le fils va à la rencontre de témoins du passé de son père, il découvre sa vie d'ouvrier émigré, ses engagements politiques, son charisme, son héroïsme, sa culture musicale, ses aptitudes diverses (comme le cinéma) ses amours contrariés. Son histoire témoigne d'une sorte « d'esclavage moderne » vestiges de la colonisation qui infériorise les peuples colonisés. Ce livre pourrait s'appeler « le sacrifice des pères » tant ce qui guide cet homme et ses amis est le désir de réussite pour ses enfants. Au fil de son périple, la vision d'Amine se retourne complètement. Au bout du compte, le silence du père est plein de choses plutôt exceptionnelles ( un peu trop, c'est mon petit bémol !) Il y a beaucoup de sensibilité dans le regard de l'auteur sur ces hommes pour qui le respect du aux anciens prime sur leur propre désir.
Amine va sortir transformé par la compréhension de tout ce qu'il doit à son père.
Une belle lecture, plutôt facile, sur un sujet universel.
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