Pendant toute une année , je n’avais pas eu un seul jour de congé. Tout à coup : »Mardi 4, mercredi 5, jeudi 6, vous êtes libre ! » Cette décision avait été prise par une énorme machine, celle-là même qui nous délivrait nos salaires et nos gratifications, qui annonçait qui et combien d’entre nous pouvaient se faire porter malades et qui avait droit à un congé.
Bien qu’elle n’eût pas enlevé son peigne, ses cheveux répandaient un parfum mêlé de muguet et de marrons grillés, de ceux que l’on vend au coin des rues quand vient l’automne. Ses cheveux dorés, eux aussi, rappelaient l’automne. C’est à cet instant que l’idée de partir à la campagne avec elle m’est soudain venue. Depuis que je m’étais installé dans cette ville immense où nous habitions tous les deux, je n’en étais jamais sorti. Nous étions en été, un été chaud, interminable. Il devait bien y avoir quelque part des fleurs, des feuilles et de l’air, doré comme ses cheveux ?