On peut couper le souffle, couper court, un brouillard au couteau, les ponts, la chique, le sifflet, les cheveux en quatre, à travers champs, l'herbe sous le pied. Mais on ne coupe pas le coeur, on le brise.
Avec un ami il faut tout se raconter le premier soir, dans sa vérité nue, dans son humiliante lumière, pour dire voilà qui je suis, voilà qui tu es, je ne te jugerai jamais, tu ne me jugeras jamais, je t'aime, je prends tout, pour toujours, maintenant commandons un autre verre. L'amitié prend l'autre en charge dans son absolue et sordide entièreté, comme les mères, elle prend en charge le quotidien et l'exceptionnel au coude à coude sans autre transition qu'une reprise de souffle, les amis sont prêts à tout traiter, à vie, la mort, c'est d'accord. Le véritable ami que l'on rencontre ressemble à une déflagration.
Tu connais cette blague juive ? Un homme demande à un autre : "Comment ça va ?" L'autre lui répond : "En deux mots ou en trois ?" "Comme tu veux." Alors l'autre dit : "En deux mots : ça va. En trois mots : ça va pas." C'est drôle, non, cette blague ?
Il m'est incroyablement difficile d'ordonner mes pensées ,mais je me questionne,entre deux moments où je plane littéralement, sur mes comparses de l'âge de trente ans, ce symposium des femmes assumant l'insolvable equation d'être jeune et vieille en même temps
Je vais me lever de de lit et je vais aller fumer une cigarette banale . Je sais que je suis dans un hôpital psychiatrique,mais j'ai le droit de fumer quand même ,je ne suis pas folle .
Je crois maintenant que nous nous aimions en miroir, nous n'avions pas effacé nos prétentions individuelles au profit de notre amour. L'abandon de soi, celui qui transfigure, je ne l'ai pas trouvé avec lui.
Alma vous avez été arretee par la police car vous erriez en robe de mariée , en hurlant dans la rue ,le visage plein de sang
« On peut couper le souffle, couper court, un brouillard au couteau, les ponts, la chique, le sifflet, les cheveux en quatre, à travers champs, l’herbe sous le pied. Mais on ne coupe pas le coeur, on le brise. »
Je suis scindée.Je sais où je suis,maintenant je m'en souviens,mais je ne fais pas l'effort de l'assimiler,d'en tirer une idée,voire un sentiment,il est trop tôt pour cela,j'ai envie de fumer,un cri se fait entendre dans la chambre d'à coté, je ne suis pas surprise,un cri d'homme me dirai mais je n'en suis pas sûre ,je suis traversee par un souvenir,j'ai vu ThomasB.
La partie de mon cerveau entraînée depuis l'enfance à l'argumentation didactique s'est éxil avec le reste .