Je sors vraiment mitigée de cette lecture.
Si j'ai bien aimé l'histoire en elle-même - d'ailleurs c'est le résumé, plus que le titre, qui m'a convaincu de le lire - en revanche, j'ai eu plus de mal avec la forme du roman.
L'auteur emploie un langage assez recherché, pas désagréable mais qui sonne faux dans un thriller, surtout quand au détour d'une page on tombe soudain sur des termes comme « gras-du-bide ». Si on met de côté ma répugnance pour ce genre de terme, on dirait que l'auteur hésite entre deux styles.
Dès le début du livre, avant même d'être gênée par le style, j'ai remarqué un manque flagrant de rigueur dans l'édition.
Alors, je sais bien qu'il ne s'agit « que » d'un poche, mais quand même, page 79, il manque carrément une phrase.
L'auteur n'est pas en reste. On commence les ennuis page 84 avec une phrase qui laisse perplexe : « Je crois que tu ne peux pas m'occuper de lui ».
A plusieurs reprises, on a de magnifiques incohérences, à se demander si l'auteur s'est seulement relu.
Par exemple, un suspect s'identifie d'un nom et une date de naissance et, à peine une page plus loin, la police déclare ne pas avoir trouvé trace d'une personne de ce nom née… dix ans plus tard que la date annoncée par le suspect… et cela ne semble émouvoir personne.
Plus loin, lors d'une discussion entre deux personnages, l'un dit à l'autre qu'il est au courant de l'enlèvement d'un troisième personnage, puis quelques lignes plus loin, le même personnage réclame d'être mis en contact avec la personne qu'il a dit savoir être enlevée.
Ces incohérences, couplées au style employé, donne l'impression d'une enquête laborieuse, comme si l'auteur ne savait pas trop où il allait.
J'ai regretté le manque de profondeur des personnages. Par exemple, on sait que Jeanne souffre de phobies, mais on ne sait ni à quoi elles sont dues, ni leur ampleur. Pourquoi ? En quoi ce fait apporte un plus aux personnages si ce n'est que mentionné en passant ?
Et c'est pareil pour tous les personnages, tueur compris.
La fin va trop vite, elle tient plus du coup de chance que de l'habilité des enquêteurs.
Ici, on a les élucubrations d'un pseudo historien dont on se demande comment il peut ainsi manipuler son monde tant son arrogance ne connaît aucune limite, mais on n'a pas cette sensation que chaque meurtre permet de faire un pas de plus vers la solution.
Le meurtrier est le seul a avoir un certain développement. Entre ses crises mystiques et ses souvenirs, on comprend relativement vite ce qui le motive.
L'insigne du boiteux semble être le 1er tome d'une trilogie, mais je n'ai pas été suffisamment convaincue pour lire la suite.
C'est dommage que le style et le traitement de l'histoire ne m'aient pas convaincue parce que l'histoire était vraiment intéressante à lire.
Il m'a juste manqué quelques éléments pour réellement apprécier ma lecture.