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Que faire quand le régime politique de votre pays d'origine devient menaçant ? Fuir , naturellement et malheureusement . Fuir vers un autre pays plus accueillant , le " pays des droits de l'homme " , de la Révolution, des philosophes . Un bon pécule en poche , un métier de chirurgien en mains , des enfants brillants à l'école, l'avenir ne peut être que radieux malgré la "douleur du partir" . La chute n'en sera que plus cruelle et dure . Tout va vite " voler en éclats " face à la difficulté voire l'impossibilité de l'insertion . La République est accueillante , certes , mais a aussi des exigences qui viennent à bout des meilleures volontés. Cynisme , cruauté, humiliation , désespoir, racisme deviennent le lot quotidien ...Et tout se dégrade.....jusqu'à.....Implacable parcours du combattant .
Ce roman nous donne , à travers le personnage d'Hamadi , une image sociétale terrible , impitoyable . Tout explose , tout implose . C'est tellement sensible , tellement désespérant qu'on colle nos pas dans ceux du jeune homme plein d' espoirs du début et qu'on se demande comment , à la fin , on peut se retrouver , à cinquante ans ,avec la bouteille comme seule compagnie après un parcours de vie terriblement éprouvant. Certes , certains personnages introduisent dans ce récit des rais de lumière, des mains vont se tendre mais....
L'ambiance grave du propos me semble grandement augmentée par une présentation " consistante " , on parle peu , on doit affronter de " grosses masses compactes de mots " qui nous plaquent le nez sur la page . On " rame " , on doit bien tout disséquer, digérer avant de tourner la page . Pas de grandes envolées, pas d'écriture aérienne, virevoltante , légère, non , une " masse " dont il faut s'extirper sans jamais pouvoir " souffler et sourire " .
Attention , je ne dis pas que c'est " indigeste " non , c'est " roboratif" . Plutôt "pâté pommes de terre limousin "que "salade niçoise" si je peux me permettre cette image....( Avant de recevoir les critiques de certains et certaines , je suis limousin et j'adore le pâté de pommes de terres , qui , comme on dit " tient au corps " mais est ...tellement bon ) . Les phrases , surtout au début du roman se sont mises au diapason de la souffrance : indépendantes juxtaposées. Un rythme saccadé . Comme une souffrance respiratoire , un nouvel étouffement au fur et à mesure des épreuves. L'auteure a incontestablement du talent pour unir le fond et la forme et ce premier roman me semble vraiment prometteur .Certes , le sujet est d'actualité et pas forcément très " original " , mais c'est la façon dont il est abordé qui fait sa force .Une description d'un monde loin d'être celui des " Bisounours " , loin de l'image d'Epinal , avec , vous le verrez juste un zeste d'espoir pour continuer à....espérer . Bonne lecture . A bientôt.


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Un premier roman pour cette écrivaine et je trouve que c'est une réelle réussite.

Le lecteur est invité à suivre Hamadi qui se trouve dans une mauvaise passe au début du récit. Le roman permettra de comprendre à travers l'histoire de ce personnage et de sa famille comment il en est arrivé là.

Les thèmes développés ici sont des thèmes très largement abordés dans la littérature actuelle : les discriminations, la famille, les addictions...
Bien que pas très originaux, ce sont toujours des thèmes piégeurs puisqu'il est facile de sombrer dans la caricature. Ce n'est pas le cas ici et c'est clairement le point fort de ce roman, j'ai trouvé le traitement de ces différents thèmes très juste.

Par ailleurs, l'écrivaine a un vrai talent d'écriture, la plume est belle ce qui permet une lecture très fluide. Mais disons le tout de suite, cela n'en reste pas moins un roman dur, qui pousse à s'interroger, et le lecteur ne sortira pas totalement indemne après avoir été le spectateur de cette descente aux enfers.

Petite remarque, c'est la première fois que je relève autant de coquilles / fautes dans un roman. Même si il n'est pas rare d'en trouver dans les romans, là je me suis fait la remarque au bout de la 3ème ou 4ème, j'ai trouvé que ça faisait beaucoup pour un texte normalement lu et relu avant sa sortie.

Mais bon, cela n'enlève rien à ce texte qui mérite d'être lu. Un premier roman parfaitement ancré dans le réel, qui bouscule, qui interroge. Une chose est certaine, la jeune écrivaine derrière texte est à suivre.
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Hamadi noie sa vie dans l'alcool, prostré sur un brancard, c'est aujourd'hui un ivrogne perdu dans la blancheur de l'hôpital. Sa longue déchéance ne pouvait pas se terminer autrement, mais comment en est-il arrivé là ?

Il est arrivé en France avec ses parents trente ans auparavant. Ce pays porteur d'espoir, de liberté et d'égalité qui accueille, éduque, protège ceux qui souffrent et doivent fuir leur pays.

C'est une famille aisée et confortablement installée dans la vie qui quitte Conakry en Guinée pour fuir le régime de Sékou Touré. le père Chirurgien, la mère et la fratrie s'installent en région parisienne dans une banlieue hostile. Là, les espoirs s'envolent lorsque le Chirurgien comprend qu'il ne pourra pas exercer son métier, celui pour lequel il était largement reconnu et apprécié dans son pays. Marie, la mère, une belle femme d'origine peule, n'a jamais travaillé. Mais elle trouve rapidement un emploi de caissière, car il faut faire vivre la famille. le Chirurgien ne parvient pas à trouver d'emploi et doit accepter de devenir un simple.

Hamadi est l'enfant chéri, le fils préféré de sa mère, bon élève au pays, il est celui qui doit montrer l'exemple et protéger les frères et soeurs. La tâche est lourde de sens, le poids trop grand pour ses épaules. A l'école, après des débuts prometteurs, c'est avec une bande de voyous qu'il s'accoquine pour se faire accepter du quartier, pour enfin s'autoriser à vivre. Devenu à son tour membre de la Fraternité, petit voyou comme eux, ils entre rapidement dans la spirale de la délinquance. Et quitte l'école pour des emplois plus généreux et plus faciles. Si les frères ont beaucoup de mal à s'intégrer, les filles et la mère portent une fois encore sur leurs épaules l'unité et l'espoir de la famille.
.....
Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/09/02/le-premier-qui-tombera-salome-berlemont-gilles/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Conakry, Guinée. le Chirurgien et son épouse Marie ont une vie riche. Riche par l'argent que le médecin gagne, riche par l'amour partagé dans le couple, riche par la beauté de cette femme, riche par les quatre enfants qu'ils ont à commencer par l'ainé, Hamadi. Ce dernier à onze ans lorsqu'il quitte son pays de naissance pour aller en France. L'indépendance tant attendue n'est pas à la hauteur des espérances et le Chrirugien, peul, est victime de la chasse sanguinaire effectuée contre ce peuple par Ahmed Sékou Touré. L'exil est la seule chance pour la famille.

Quarante ans plus tard, on trouve Hamadi dans une situation de détresse infinie : maigre, ivre, violent, hurlant. Il est aux urgences d'un hôpital parisien et ses frères et soeurs décident de le faire interner. Que s'est-il passé pour qu'Hamadi tombe de Charybde en Scylla… Lui, Hamadi, celui qui devait s'occuper de la fratrie, la protéger. Mauvaises rencontres ou errance d'un exilé pris dans les tourments d'une société qui ne lui correspond pas, qui ne devient pas Européen et qui n'est plus Africain.

Malgré quelques longueurs, je n'ai pas décroché un seul instant parce que le héros de cette histoire n'est aucunement faible, sa fragilité devient une force : il tombe, il se relève, puis retombe, puis se relève. C'est parfois au bord du précipice quand tout semble perdu, qu'un parachute se déploie sur le grand fil fragile de la vie.

L'écriture est d'une grande sensibilité avec le souci du détail, certains pourront trouver que les descriptions sont trop envahissantes et pourtant c'est ainsi que la jeune autrice réussit à recréer l'ambiance de ces quartiers désorientés peuplés de gens à la recherche d'eux-mêmes. Univers de violence mais pas uniquement, le roman est un manifeste à l'amitié et au socle familial, socle qui peut s'effriter mais restant la base.

Entre espoir et déception, liberté et enfermement, élan du coeur et agressivité des gestes, égalité et discrimination, fraternité et haine, un récit qui exprime toute la dichotomie d'une démocratie brandissant les oriflammes de la citoyenneté.

Un premier roman de toutes les promesses.

Livre lu dans le cadre du Prix Littéraire de la Vocation 2020

Lien : https://squirelito.blogspot...
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Premier roman de Salomé Berlemont-Gilles, le Premier qui tombera est un roman-coup de poing et un des livres phares de cette rentrée littéraire d'hiver. Il raconte une tragédie contemporaine et le destin dramatique d'un homme qui échoue à vivre.
Notre histoire commence à Conakry, en Guinée, sous de très bons auspices. le jeune Hamadi y vit auprès de ses parents, petits frères et soeurs. La famille semble très aisée avec sa maison en bord de mer et ses domestiques. Son prestige est sous-entendu par le surnom du père, qu'on appelle uniquement « le Chirurgien ». Les enfants excellent à l'école. En clair, tout va bien. Malheureusement, on s'en doute, ce paradis (perdu) de l'enfance sera vite interrompu par la réalité.
En effet, la période est assez trouble. Nous sommes en 1958. la Guinée vient d'obtenir son indépendance vis-à-vis de la France. Sékou Touré, à l'initiative de cette proclamation, devient le premier président de la toute nouvelle République de Guinée. le régime instauré ensuite a été jugé totalitaire et certains s'y sont opposés. Sékou Touré a déduit de ces contestations l'existence d'un « complot Peul ». Ce peuple africain a donc été sévèrement réprimé. Nos héros, peuls bien sût, sont amenés à fuir leur pays, pour rejoindre la France où le père a étudié. L'exil est difficile, mais la famille soudée semble avoir la force de surmonter tous les obstacles et la France est vue comme une terre promise où tout sera possible.

Lire la suite sur : https://lesmarquespagedunecroqueusedelivres.wordpress.com/2020/02/13/le-premier-qui-tombera-salome-berlemont-gilles/
Lien : https://lesmarquespagedunecr..
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Ce n'est pas facile d'être l'ainé d'une fratrie, surtout lorsque l'on est un garçon.

Pour notre héros, ce n'est pas tant son rôle dans la famille, mais son déracinement entre sa vie à Cronakry et la banlieue parisienne.

Nouvelle vie, nouvelle maison, nouvelles rencontres. Mais surtout nouveau regard qu'il pose sur sa famille et surtout sur son père chirurgien devenu par nécessité aide - soignant.

Hamadi ne peut "s'acclimater" à sa nouvelle existence. N'ayant pu s'intégrer à l'école "laïque et républicaine", il fréquente la "Fraternité".

Quel rôle celle - ci va avoir sur la destinée de "notre Hamadi" et sur celle de la fratrie.

Va t'il réussi à monter dans "l'ascenseur social" à la française ?

De Concakry à la banlieue, des bancs de l'école aux bancs de la cité, notre Hamadi va t'il trouver les repères qui lui permettra de mener une vie normale ?

A vous de le découvrir en lisant ce premier roman qui a aucun moment tombe dans la facilité du misérabilisme ou dans le "pathos".

L'écriture si fluide et sensible de ce jeune auteur, nous démontre le grand talent de cet écrivain qu'il faut absolument suivre
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Lorsqu'il quitte Conakry avec sa famille pour fuir Sékou Touré, Hamadi a 11 ans, des parents qui s'aiment, un père respecté qu'on appelle le Chirurgien, une mère douce et belle de qui il est le préféré, trois frères et soeurs dont il se sent déjà responsable. 40 ans plus tard, c'est un homme rompu qui hurle sur un brancard dans un hôpital parisien, ivre pour la énième fois. Ce jour-là, ses frères et soeurs, ceux venus d'Afrique et les deux nés Français, décident de le faire interner. Hamadi n'est plus l'aîné, fierté de la lignée, mais sa honte. Que s'est-il passé entre-temps ?
Dès le début, le ton est est donné: Hamadi est au plus mal et au fil des pages , nous allons découvrir comment il en est arrivé là.
Ce roman raconte le déclassement, la déchéance successive de cette famille d'immigrés, la chute d'Hamadi, les essais de ses proches pour le sauver lui et eux-mêmes.
La discrimination, le racisme, les addictions en tout genre (sexe, alcool...) sont décrites, tout comme la puissance des liens familiaux.
Ce roman est dur, brut et la plume de Salomé le retranscrit parfaitement. Malheureusement, si beaucoup ont salué ce roman, je n'ai pas accroché. Je ne suis pas arrivée à entrer dans cette histoire, que j'ai lu jusqu'au bout, car je l'ai trouvé trop descriptive par moments, peut être trop violente pour moi..De plus, les nombreuses coquilles m'ont un peu dérangé.
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Dans ce premier roman, Salomé Berlemont-Gilles retrace les cinquante premières années d'Hamida, jeune guinéen venu en France avec ses parents et ses frères et soeurs à l'âge de 11 ans, après un exil douloureux. Son père, grand chirurgien respecté à Conakry, n'est plus rien en France. Il n'a plus de travail, ne peut pas exercer car ses diplômes ne sont pas valides ici. Sa femme est obligée de travailler à la caisse d'un supermarché pour subvenir aux besoins de la famille nombreuse. Ils ne peuvent se payer qu'un modeste appartement à Bobigny, alors qu'ils vivaient dans une somptueuse villa et dépensaient sans compter. Au milieu de ce chaos, Hamida, l'ainé de la fratrie trouve difficilement sa place. D'enfant roi surprotégé par ses parents, il doit affronter seul le collège et ses humiliations répétées, la pauvreté limite de la misère, la banlieue mal famée. C'est la dérive, l'engrenage. Hamida se déscolarise, commence les bêtises, devient membre d'une fraternité de quartier, un petit caïd, un délinquant, puis il devient surveillant de prostitués, devient addict au sexe, à l'alcool. On assiste à l'enrôlement, à sa descente aux enfers, au pacifisme de ses parents qui ont d'autres chats à fouetter, d'autres enfants à s'occuper. Petit à petit, Hamida, grand frère responsable, devient le maillon faible de la famille, celui que ses frères et soeurs doivent prendre en charge.

Le roman commence par un évènement brutal, on assiste à l'arrivée en urgence d'Hamida dans un hôpital parisien, ivre mort. Comment en est-il arrivé là ? Pourquoi ? C'est son histoire que nous raconte brillamment avec une écriture fine et ciselée, des phrases courtes, expressives, et descriptives, la jeune auteure Salomé Berlemont-Gilles sous nos yeux ébahis. Un roman puissant qui sonne juste.

Je recommande vivement ce premier roman magnifique qui réussit à nous emporter. Une belle lecture, marquante, qui signe les débuts prometteurs de l'auteure.
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Hamadi quitte Conakry avec toute sa famille. Il a onze ans. Son père est chirurgien et respecté. Sa mère est époustouflante de beauté et admirée. de sa vie, face à l'océan, il n'a connu que l'amour de sa mère dont il est l'enfant préféré et celui des domestiques qui l'ont toujours choyé.

Arrivé en France, il subit le déclassement que connaissent beaucoup de migrants et sombre dans la délinquance qui lui semble être la seule façon de retrouver une place.

« le premier qui tombera » est un livre magnifique. Il parle de la vie, de l'amitié, de la famille. Juste et précis autant qu'émouvant. L'écriture est belle et le style simple. Un vrai bon livre à savourer et à offrir.

A lire face à l'océan.
Lien : https://lucioleetfeufollet.c..
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Ce livre est prenant, fort, bouleversant même. Il commence par une écriture légère et poétique, il finit par la violence la plus crue, avec quand même une fin (un peu) optimiste. Il est écrit par une jeune fille (elle avait 27 ou 28 ans quand elle a écrit ce premier roman) qui fait preuve d'une profondeur et d'une lucidité étonnante. Elle nous fait suivre la déchéance d'un homme, depuis une enfance dorée, vers une jeunesse délinquante puis un âge adulte rongé par l'alcoolisme (je peux le dévoiler sans divulgâcher car on le sait dès le début du livre). Elle nous parle aussi de liens familiaux, entre parents et enfants, entre frères et soeurs, et amicaux très forts. Une très belle lecture !

#Clallenge plumes féminines
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