AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782924461549
184 pages
Les Éditions Sémaphore (24/02/2020)
3.92/5   6 notes
Résumé :
2093. Fraîchement sorti de prison, Patrice Lajoie s’installe chez sa sœur Régine avec une seule idée en tête : enfiler ses lunettes ludiques, traverser le portail quantique et trouver un réseau safe pour s’adonner aux jeux illégaux dans la BlackPlay. Pris sur le fait par Terminal 037, Patrice, Régine et son conjoint doivent suivre un programme de rachat sociétal du gouvernement et accueillir chez eux, pour un certain temps, une personne âgée défavorisée. Le défi est... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Tout d'abord un grand merci à Babelio et aux éditions Sémaphore pour l'envoi de ce roman dans le cadre d'une "Masse Critique 100 % québécoise".

Voilà ce qu'on appelle se faire sortir de sa zone de confort ! Je viens tout juste de terminer ce roman très futuriste (et pas tant que cela en même temps) et c'est un choc ! N'étant pas très habituée au genre, il m'a fait un peu peur dans le sens où tout cela se pourrait un jour.

Dans "Asphyxies", on est en 2093. Les vies sont régies par une majorité de machines et par l'intelligence artificielle. Les humains peuvent encore travailler au gouvernement mais en moindre nombre (ceux-ci portent dorénavant un numéro plutôt qu'un nom) et les machines gèrent ces employés de toute façon. La téléportation existe, mais seulement pour ceux qui ont les moyens de payer. Les générateurs holographiques sont partout chez le résident et ceux-ci diffusent des publicités sans arrêt, créant une cacophonie détestable que les plus nantis pourront cesser, en s'abonnant à un bloqueur de publicités. Même le droit au silence se paie !
Les libertés ne sont plus car l'intelligence artificielle peut tout voir, tout enregistrer, tout entendre et tout contrôler à distance. L'art est jugé dangereux et proscrit, surtout celui de la musique. C'est donc clandestinement qu'il faut s'en procurer ou s'en abreuver. Tout y est. Hologrammes, drones et androïdes en tous genres, cyborgs, clones, réservoirs d'organes, numérisation de l'iris, stérilisation chimique forcée pour les couples trop démunis...

La pauvreté peut pousser les plus téméraires à plonger dans le portail quantique et jouer à toutes sortes de jeux, dont ceux des paris illégaux, raison pour laquelle Patrice Lajoie se fait pincer et doit payer son infraction, alors qu'il vit chez sa soeur Régine et son beau-frère Charles. Les résidents se font imposer une sentence par le gouvernement selon les besoins de l'État et n'ont pas le droit de la refuser, sous peine d'être incarcéré. Dans le cas présent, Patrice, Régine et Charles se font imposer le "Programme de suivi prolongé pour l'équilibre démographique", c'est-à-dire qu'ils seront tenus de prendre chez eux dans leur appartement une personne âgée démunie, qui n'a plus les moyens de payer dans son centre de gérontologie. Ils devront en prendre soin jusqu'à sa mort, ou la durée de leur sentence. Régine tient le rôle principal et c'est elle qui s'occupera surtout de la dame qui viendra vivre chez elle, Stéphanie, 117 ans. Une amitié se développera entre les deux femmes, tandis que leur relation avec Patrice et Charles se détériorera parce qu'eux ont une autre option en tête...C'est dans leur petit univers confiné que l'on évoluera au fil des pages. Où l'on sera témoin d'une triste et effrayante déshumanisation. Les personnages sont très crédibles. Dans "Asphyxies", on étouffe. On manque d'air. Et de liberté.

Lorsqu'on visionne les films de science-fiction des années 70 de nos jours, on leur trouve parfois une vision qui s'approche beaucoup de notre réalité actuelle. Les réalisateurs ont su voir loin dans le temps. J'espère de tout coeur que notre monde en 2093 ne ressemblera pas à celui d'"Asphyxies". Même s'il est un peu effrayant de constater que, lentement mais sûrement, on se dirige quand même vers cela...Un monde froid, distant, contrôlé par une intelligence artificielle. Une histoire qui vaut vraiment la peine d'être lue et qui ne laisse pas indifférent ! Souhaitons ne jamais, jamais, évoluer (ou plutôt régresser humainement) jusque là.
Commenter  J’apprécie          234
Asphyxies est le premier roman de Sébastien-D. Bernier, auteur et metteur en scène publié chez les Éditions Sémaphore. On y suit, pendant environ une année en 2093, la vie de Patrice Lajoie, récemment sorti de prison pour jeux illégaux dans une dimension parallèle non autorisée, sa soeur Régine Lajoie, le mari de cette dernière, Charles, la fonctionnaire nommée 023 et, finalement, Stéphanie Dumont, la vieille dame de 107 ans placée chez les Lajoie. Je dois avouer que ce roman aux chapitres assez courts m'a laissée perplexe à la lecture, parfois pour le meilleur et parfois pour le pire.

Il faut rapidement comprendre les points de vue de cette histoire. Bien que présenté en premier, Patrice Lajoie n'est pas le personnage principal. Mais alors, qui est-ce ? Sa soeur, Régine, qui se retrouve mêlée malgré elle aux histoires illégales de son frère, puisque ses chapitres sont à la première personne ? Ou encore la personne âgée, Stéphanie, qui a été placée chez eux, devenant en quelque sorte leurs « travaux communautaires », pour payer leurs dettes à la société ? Si je devais y aller avec les personnages que j'apprécie, je dirais que Régine et Stéphanie sont les seules à être, à mes yeux, un tant soit peu humaines. Elles doivent faire face au sourire professionnel de façade de 023, qui ne cherche qu'à encaisser sa prime de mission, et à la malveillance et la manipulation de Patrice, accro aux jeux et principal délinquant dans cette histoire, qui cherche à en faire le moins possible.

Bien que je ne comprenne toujours pas pourquoi seul le point de vue de Régine est à la première personne – et ses chapitres ne sont pas plus conséquents que les autres – l'univers m'a assez plu. Certes, le roman est court, peut-être trop court pour parvenir à s'imprégner totalement de l'ambiance que veut instaurer l'auteur, mais j'ai particulièrement aimé avoir la « vision » de ce dernier des prochaines décennies : un monde futuriste où la surpopulation est contrôlée aussi inhumainement que possible, des machines omniprésentes (au gouvernement, pas moins !), de la pollution et de la pauvreté à ne plus savoir quoi en faire … Tout simplement horrible, et fascinant à la fois !

Beaucoup d'informations, donc, parfois un peu distillées de manière pêle-mêle, mais il est intéressant de voir les interactions des personnages entre eux. Ils doivent vivre dans une société surchargée, surpolluée et dont chaque minute est composée de publicités et autres messages gouvernementaux abrutissants. le personnage de Stéphanie, véritable relique musicomane du passé, vient bouleverser ce quotidien assez triste, au grand dam de Patrice et Charles, qui n'hésitent pas à parier sur le temps qu'elle mettra à mourir (horrible, vous ai-je dit ?).Si vous cherchez un court roman de science-fiction aux allures de fin du monde, je ne peux que vous conseiller Asphyxies !
Lien : https://talesofsomething.wor..
Commenter  J’apprécie          11
Le commentaire de Martine :
Un excellent roman de science-fiction qui se passe dans le futur, mais qui nous donne une image possible qui aurait pu prendre écho dans notre monde actuel. C'est une histoire qui se déroule en 2093, dans un monde géré par une intelligence artificielle, cette intelligence jumelle les trois personnages dans le cas de Patrice, Régine et son conjoint avec une personne âgée, cette action imposée par l'intelligence artificielle, dans le but de payer à la société leur dépendance aux jeux.
Dans un monde futuriste qui a oublié les arts et la culture, qui sont déclarés néfastes, tandis que pour Stéphanie la personne âgée jumelée son souvenir l'amène à penser autrement que cette réalité. de plus, va naître une belle amitié entre Régine et Stéphanie qui avec ses souvenirs des années 70, qu'elle va partager avec le trio sur l'importance de la culture et de l'art dans les années où elle était jeune, va complètement montrer un autre sentiment envers les interdictions, les proscriptions et les impositions de l'intelligence artificielle sur la société.
Ce récit dessine un tableau honnête de la vie sociétale avec des proscriptions et des dépendances. Absence de gouvernement, une société gérée par une intelligence artificielle et sous surveillance de drones, est-ce que ce serait positif de croire que ce serait une meilleure manière de gérer le monde ? Serait-il possible et positif que la direction ait donnée à une organisation générale artificielle ?
Un bon roman, une bonne dystopie qui reflète, je pense, une interrogation qui serait possible de faire aujourd'hui. Un roman huis clos qui n'ont pas accès à la société sauve par le truchement de la publicité que les protagonistes ont la possibilité de voir et de prendre connaissance.
Lien : http://lesmilleetunlivreslm...
Commenter  J’apprécie          20


critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
22 septembre 2020
Un huis clos toxique. Voilà comment Sébastien-D. Bernier décrit Asphyxies, son premier roman. Transposition littéraire d’une pièce de théâtre qu’il a lui-même écrite et dirigée, ce premier volet d’une trilogie de science-fiction transporte dans un monde où l’artificiel l’emporte sur l’humanité.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Il est quand même chanceux d'être né avant la plus récente loi sur les Indésirés: les enfants dont personne ne veut sont désormais convertis en simples contenants réutilisables, en réceptacles bio-informatiques qui peuvent recevoir le contenu entier d'un autre cerveau par holoversement. Évidemment, aucune publicité n'en parle, et ce n'est pas écrit noir sur blanc dans la loi.
Commenter  J’apprécie          120
Je me demande bien ce qui nous différencie. Sommes-nous tous des machines ? Moi-même, je suis peut-être un androïde femelle sans le savoir. Je n'en sais rien. L'intelligence artificielle est plus présente qu'on le pense, en tous cas. Elle n'est pas seulement dans nos logements, dans les rues, dans les gouvernements, mais aussi dans nos mains, dans nos têtes. Les experts disent que c'est un progrès éthique. Je n'en suis pas sûre. Quand il y a un problème, quel qu'il soit, personne ne s'en croit responsable. (...) Toutes des bestioles programmées par d'autres pour décider ou pour exécuter, mais qui ne sont pas faites pour se sentir coupables. Franchement commode, non ?
Commenter  J’apprécie          20
Une créature à faire frémir l'a accueilli pour enregistrer sa version des faits. Patrice n'avait jamais vraiment cru à leur existence, et voilà qu'il en avait une juste devant lui. Cela ne faisait aucun doute: ses déplacements saccadés, son élocution terrifiante et son oeil unique, noir et vitreux, greffé juste au-dessus du nez, tout définissait cette chose comme un cyborg.
Commenter  J’apprécie          10
Oh ! Elle a bien essayé de me faire parler de moi, sans grand succès. Que sortira-t-il de moi si je m'ouvre ? que je me disais. Je suis une huître qui contient autre chose qu'une perle.
Commenter  J’apprécie          20

Livres les plus populaires de la semaine Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs (13) Voir plus



Quiz Voir plus

Les cinq Juifs ...

Tout est Dieu !

Marx
Moïse
Freud
Jésus
Einstein

5 questions
30 lecteurs ont répondu
Thèmes : humourCréer un quiz sur ce livre

{* *}