CONversations

Aaaaah, le brouteur,
ce délicieux personnage exotique si timide qu'il se pique de ne jamais, oh grand jamais, pouvoir te rencontrer physiquement au risque de défaillir d'émotion.
Pour ce qui est de te réclamer du flouze, là, bizarrement, il retrouve la plénitude de ses moyens.

Je découvre Jorge BERNSTEIN, double pouce en l'air !
Assisté d'un Fabcaro au graphisme qu'est rarement le dernier dans le domaine de l'absurde, Jorge nous dresse un inventaire à la Prévert des diverses approches dont il aurait fait l'objet de la part de moult brouteurs en mal d'affection...financière.

Jorge prétend n'avoir absolument rien inventé de ces conversations.
Si c'est le cas, ce mec possède un potentiel hors norme en matière de connerie abyssale.
Car c'est bien de cela dont il s'agit, rebondir de façon parfaitement décalée sur des sollicitations plus que douteuses effectuées par textos tout en conservant le fil de la conversation.

Alerte Bécherel, ami(e) du beau mot et de l'orthographe chiadée, cette BD complètement loufoque tu délaisseras, au risque de faire dans l'apoplexie en série.

Inutile de dire qu'en ces temps de morosité absolue, ces CONversations m'ont fait un bien fou.
Mention spéciale à Maria qui se verra immanquablement répondre un extrait de chanson idéalement adapté à sa demande pourtant basiquement désintéressée, enfin crois-je naïvement.

Très beaucoup bien !

Cette semaine, j'ai traversé la Seine pour me rendre sur la rive gauche parisienne et j'ai rompu mon voeu de sobriété livresque pour une librairie spécialisée BD
J'avais en tête de trouver ces excellentes conversations de @jorge_bernstein ponctuées de dessins de #fabcaro
Ne les trouvant pas, je m'adresse à un aimable libraire qui recherche dans sa base et me dit
« Je ne les trouve pas en BD humour pourtant je suis sûr l'avoir en stock... Ah, je sais, cela doit être classé en BD sale »
J'ai demandé explications et il semblerait que ce rayon hautement placé permette d'éviter que l'ouvrage tombe entre les mains innocentes des enfants !
Sachez-le, lavez-vous peut-être les mains mais surtout lisez-la !
Le livre alterne un discours entre un employé que sa femme vient de larguer et son patron, on y retrouve toute l'apparente absurdité mais les vraies réflexions que provoque toujours FabCaro et les échanges non filtrés, garantis avec fautes d'orthographe 100% naturelles entre Jorge Bernstein et de pseudo jeunes femmes folles d'amour virtuel

Lorsqu'un emmerdeur professionnel épuise les pires arnaqueurs de la toile avec son humour à deux balles et ses réparties alambiquées, librement inspirées des plus beaux tubes de l'été 1986... Armé de ses faux comptes Facebook l'auteur s'amuse à répondre aux messages que le bon sens nous conseille d'ignorer. Mais comme l'illustre très justement Mozinor dans sa vidéo "chasseur de brouteur", quelle satisfaction de prendre ces escrocs à leur propre jeu et de leur faire perdre leur temps et leur énergie. Chaque conversation est le reflet fidèle de l'absurdité des échanges en lignes, superficiels à souhait et qui n'ont vocation qu'à trouver de nouveaux pigeons... Chaque séquence de ces improbables dialogues est ponctuée d'un savoureux intermède signé Fabacro, toujours pertinent.